Lutte contre le coronavirus : L’état de santé du premier cas contaminé et officiellement déclaré de la région de Gafsa s’améliore

Un virus qui hante les esprits, une psychose qui s’installe, des journalistes à l’affût de la confirmation d’une information qu’ils détiennent, frappent à des portes verrouillées. Exaspérés, ils ont manifesté, mardi matin, leur désapprobation d’une pratique qu’ils croyaient révolue et menacent d’investir le bureau du directeur régional de la santé publique.

Surprise, Nissaf Ben Alaya, directrice générale de la santé et des maladies endémiques, débarque vers 23h00 pour un point de presse qui a pris fin vers 1h45 du matin (!?).

La grogne s’estompe et les confrères enterrent la hache de guerre. Les questions affluent avec des réprimandes qui fusent de partout quant au silence inexplicable des autorités sanitaires dans la région.

Mme Ben Alaya confirme la positivité des analyses effectuées sur un citoyen de Gafsa qui vient de rentrer d’Italie.

Agé de 40 ans, ressentant les premiers symptômes (hyperthermie, toux…) le 29 février, il a contacté les services du Samu 06 qui se sont déplacés pour les prélèvements d’usage. 24 h après, les résultats du laboratoire de l’hôpital Charles Nicolle confirment la contamination de ce citoyen par le coronavirus, il fut transféré, lundi vers 16h00, à l’hôpital Farhat Hached de Sousse. Mais c’est le black out total du côté des services sanitaires à Gafsa. La directrice générale de la santé s’explique : «le silence des autorités locales peut être argumenté par ce souci de protéger la vie privée des gens et leur éviter desagréments surtout que nous sommes assermentés. C’est une question de secret médical, mais lorsqu’il a été transféré dans une unité spécialisée, nous sommes venus pour déclarer le cas et apporter les éclaircissements nécessaires. J’ajoute que le MSP publie quotidiennement vers 17h00 un bulletin de news sur son site pour informer sur toute nouveauté et qui sera actualisé instantanément».

La représentante du ministère de la Santé ajoute qu’un kit de dépistage coûte cher et sert à effectuer beaucoup d’analyses. L’OMS a fourni ces kits et seuls trois laboratoires en Tunisie sont habilités à réaliser ce genre d’analyses, puisqu’ils répondent aux normes exigées par l’OMS.

La conduite à tenir devant un cas suspect consiste à recommander à la personne l’auto-isolement pendant 14 jours (la période requise pour l’incubation du virus), en attendant les résultats des analyses. Mais empressons-nous de dire que la plupart des citoyens assignés à domicile n’obéissent pas aux recommandations faites au personnel intervenant. C’est le cas du seul cas positif, jusque-là, qui a quitté, son domicile pour aller siroter un café (!!).

Présentant la stratégie appropriée mise en place par le ministère de tutelle dans sa lutte contre le corona, l’interlocutrice avance : «Le ministère des Finances a accordé des fonds supplémentaires au MSP pour se doter des moyens logistiques pour la protection du personnel exerçant dans les établissements hospitaliers mais appelle à une rationalisation dans l’usage». Toute personne venant des zones à risques fait l’objet d’un suivi en le consignant à l’auto-isolement pour la période indiquée et si des signes apparaissent, un numéro est mis à disposition. D’ailleurs, selon la représentante du ministère, des touristes chinois ont fait l’objet d’un auto-isolement.

Pour revenir au seul cas positif dans notre pays et dont les membres de sa famille sont jusque-là sains et saufs après avoir subi les analyses, Nissaf Ben Alaya précise que, dans le cadre du plan vigilance, 2 passagers sur le même bateau, originaires de Gafsa et ayant cohabité dans la même cabine sur le chemin du retour, ont fait l’objet d’un suivi biologique et ne sont pas contaminés par le virus. En somme, 32 explorations biologiques ont été effectuées à Gafsa et qui ont ciblé les sujets suspects, leurs familles et les personnes côtoyées ; alors que 1.200 analyses du même genre ont été effectuées sur l’ensemble du territoire. L’envoyée du ministre de la SP mentionne que le plan de vigilance se déroule comme prévu, et pour une fluidité dans la circulation de l’information, des sessions de formation seront organisées incessamment et qui cibleront le personnel de la santé et les journalistes de tout bord.

Hafedh Trabelsi

Un commentaire

  1. Liberte

    06/03/2020 à 10:39

    Pour une fois ou une pandémie trouve une amélioration dans une région pauvre et confrontée à tous les malheurs du monde.

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