Mongi Ben Brahim (ancien international) : «Feu de paille»

« Tout d’abord et avant d’exprimer mon avis sur ce que je considère comme une mascarade footballistique et pas seulement aux yeux des amoureux de l’Espérance, un grand bravo à M.Hamdi Meddeb et son comité qui n’ont pas lésiné sur les moyens pour offrir une meilleure copie aux amoureux de cette équipe, palmarès impressionnant aidant, qui n’a pas malheureusement sublimé des joueurs absents, exception faite de Ben Cherifia et sa défense.  Des joueurs qui ont donné l’impression de ne pas être concernés par tant d’encouragements et ne se sont pas donnés suffisamment pour offrir la joie et le bonheur aux amoureux de l’Espérance et ses plus fidèles supporters.  Pour résumer cette rencontre, je n’ai pas cette envie qui m’habitait auparavant de parler d’entame du match car, au vu de la rencontre, c’est un feu de paille en fin de compte. Les joueurs sont apparus comme n’étant pas assez motivés, ce qui devait être le cas pour ce genre de grands rendez-vous. Comme on dit, les grands joueurs on les trouve dans les grands rendez-vous. Malheureusement, c’était plutôt la grande déception qui était aux yeux des supporters.  Entamer un match et marquer après 5 minutes : on ne peut pas espérer un meilleur scénario pour arriver à subjuguer tout le groupe. En témoigne le geste technique d’Iheb Mbarki qui a enthousiasmé le public et ce qui devait rendre plus que possible un deuxième but, synonyme de qualification. Malheureusement, ce n’était qu’un feu de paille. Attendre la 69’ pour avoir une occasion digne et un arrêt spectaculaire de gardien zamalkaoui. C’était insuffisant. Commettre 34 fautes sur l’adversaire alors qu’on joue à domicile ne fait que faciliter sa tâche. C’est inconcevable et impardonnable à ce niveau où les joueurs sont censés représenter un grand club. Voir les moyens mis à disposition par Hamdi Meddeb et sa direction corps et âme pour avoir une copie pareille ! Il arrive  au football qu’on rende une mauvaise copie, mais pas de cette manière, Kwame Bonsu en particulier. Un joueur pour qui endosser le maillot «sang et or» devait constituer un rêve pour lui. Ce joueur est le maillon faible de l’équipe. Il a même affaibli Coulibaly pour cause de non complémentarité entre eux. Le rideau défensif commence par le travail de sape des attaquants, inexistants. Je parle des derniers gestes techniques que ces attaquants devaient fournir pour décanter le résultat. Seulement deux balles arrêtées dans les 25 derniers mètres ! C’est dire que la tactique préconisée pour ce match est un échec.  Pour juger le travail de tout le staff dans ce genre de rencontres, on voit s’il a  trouvé ou pas des solutions dans les moments difficiles, en osmose bien sûr entre tout le monde. Un fiasco à assumer même si l’absence de Mohamed Ali Ben Romdhane et Raouf Benguith ont porté préjudice au groupe. Assumer et non induire en erreur les supporters en essayant de trouver les maux ailleurs. On pratique ce sport pour les moments magiques qu’ont peut vivre à chaque rencontre. C’est une grosse déception qui ne sera pas facile à oublier. Il faut être fort dans les moments difficiles. Car il faut avoir la force de reconstruire de nouveau. C’est possible même si cela ne sera pas facile pour tout le monde. Il faut penser à cette plaie difficile à cicatriser. Il faut comprendre le public qui adule son équipe. Il faut lui rendre la pareille.

Dominer n’est pas gagner

Je tiens à rendre hommage au public étoilé pour s’être déplacé de Sousse après le fiasco du match aller. Il fallait le faire. Les supporters avaient une confiance aveugle en leurs joueurs et ils croyaient dur comme fer que la qualification était possible. Le Wydad n’a pas existé durant toute la rencontre sauf par intermittence et ce n’était pas suffisant pour faire douter les joueurs. En termes de résultat, ce match est à oublier. Dominer n’est pas gagner et le regret du résultat du match aller restera gravé à jamais  dans les mémoires. Un autre regret, celui de préparer ce match retour avec tous les ingrédients nécessaires pour, au final, une élimination amère pour  toute une région et tous les amoureux de la Perle du Sahel et pour tous les férus de football. Cet échec a un avantage, celui de préparer la phase retour du championnat et de s’évertuer à changer pas mal de choses en prévision de la saison prochaine. Dégraisser le contingent des joueurs. Endosser le maillot de l’Etoile, il faut le mériter. Les compétences existent chez nous. Il faut s’en servir pour avoir une idée précise sur l’avenir. Le match aller est à oublier. Il faut bâtir sur le match retour. C’est un séisme dans le football tunisien. L’Etoile et l’Espérance, favorites comme jamais pour se retrouver en finale, se font éliminer sur nos terres. C’est difficile à digérer pour les supporters, mais la vie continue».

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