Coronavirus : La fête des vacances scolaires gâchée ? 

Beaucoup de familles, redoutant l’épidémie, ont décidé de passer les vacances de printemps à domicile ! 

Il vole, vole, le coronavirus ! Tel. ..Messi ou Ronaldo, non seulement il est insaisissable et presqu’ inarrêtable, mais aussi il a encore le vent en poupe. Et à l’opposé d’un tsunami dévastateur qui ne dure que quelques minutes, cette épidémie perdure et risquerait même de s’éterniser pour n’épargner quasiment aucune contrée de la planète. Un vrai désastre qui a inévitablement touché la Tunisie. Là où ni les fulgurantes campagnes de sensibilisation, de prévention et de dédramatisation menées, tambour battant, par l’État, ni même les révélations rassurantes à l’échelle internationale prévoyant un imminent essoufflement de la pandémie, n’ont atténué d’un iota la peur des Tunisiens. L’anxiété est donc aujourd’hui à son apogée, alimentée qu’elle est par le nombre sans cesse croissant de cas et de victimes.

On ne creuse pas sa propre tombe

Chez nous, le combat livré au coronavirus bat son plein, fait rage et échappe, du moins pour le moment, à toute accalmie. Au point que nos concitoyens ne se sont presque jamais montrés aussi prudents et disciplinés  (en matière de prévention) comme ils le sont, ces jours -ci. Tenez, un énième exemple : les vacances scolaires de printemps, qui pointent à l’horizon, sont d’ores et déjà menacées.  La tradition, on le sait, veut que les familles les passent généralement en déplacement, soit en Tunisie  (séjour en hôtel, excursions scolaires, camps de scoutisme. .) soit à l’étranger.

Ici et là, les parents ont pris l’habitude de consentir des sacrifices financiers pour que leurs enfants s’amusent et meublent convenablement leurs vacances, en vue d’une reprise en forme des cours. Hélas, il n’en sera rien cette fois, oserions-nous écrire. En effet, il nous a été donné de constater qu’elles sont de plus en plus nombreuses les familles à avoir promis  (juré ?) de boycotter les vacances de printemps, version 2020, non pas par  manque de moyens, mais tout simplement à cause de cette épidémie devenue désormais leur…ennemi numéro un !

«Non, plus d’hôtel» lance Mohamed. S, 43 ans et père de trois enfants, qui affirme avoir éprouvé toutes les peines du monde pour pouvoir convaincre ses progénitures d’éviter le risque d’un séjour loin du domicile familial. Radhia. Z, 58 ans, tient le même langage peureux et craintif. «Moi, explique -t-elle, je ne crois pas aux statistiques officielles sur la réalité de la propagation de ce virus, parce que j’estime que le malaise est plus profond. C’est pourquoi  j’ai eu le courage de décider, à mon corps défendant, de priver mes deux enfants de leurs vacances. «

Salah. K, 48 ans, parfumeur de son état, admet que ses enfants ont fini, sous la salve de ses conseils, par accepter, la mort dans l’âme bien sûr, de sacrifier les vacances de cette année, afin d’éviter attroupements et rassemblements qui constituent le principal vecteur de contamination. Après tout, conclut-il laconiquement, on ne creuse pas sa propre tombe.

Question inévitable : quelle(s)solution(s) de rechange envisager pour compenser la frustration des gosses ? En guise de réponse, nos interlocuteurs s’accordent à dire que «les formules de compensation ne manquent pas : promenades dans la nature, réseaux sociaux, activités artistiques et sportives restreintes et autres loisirs à la maison  (jeux d’esprit, lecture, jeux de cartes…)»

Le coronavirus est passé par là ! 

Mohsen ZRIBI

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