«La libéralisation du monopole étatique des secteurs énergétiques ne sera pas sans danger».

Dans une note publiée par l’Observatoire tunisien de l’économie ayant pour thème «l’Aleca, production d’électricité et énergies renouvelables: quel avenir pour la Steg et la transition énergétique en Tunisie», Imen Louati, chercheur, indique qu’une proposition des dispositions, citée dans le texte de l’Aleca, relatives au commerce de l’énergie  et des matières premières, intitulée «monopole d’exportation et d’importation», stipule qu’aucune des parties ne désigne ou maintient un monopole d’importation ou d’exportation, c’est-à-dire qu’aucun octroi d’un droit exclusif ou d’une autorisation par une partie à une entité pour l’importation des biens énergétiques ou matières premières provenant de l’autre partie ou pour l’exportation d’un bien à destination du territoire de l’autre partie».

Au vu de cette proposition, «les entreprises publiques tunisiennes n’auront plus de monopole commercial en devenant soumises aux conditions du marché, ne pourront plus exercer aucune régulation du marché et, dans le cas du marché de l’énergie, n’auront plus le monopole d’importation ou d’exportation», précise-t-elle.  Par ailleurs, la signature de l’Aleca et la libéralisation du monopole étatique des secteurs énergétiques ne seront pas sans danger et peuvent s’accompagner de risques», ajoute Mme Louati.  Cela représente plus particulièrement un risque pour la production et l’alimentation en électricité qui est nécessaire au développement économique. En effet, l’électricité intervient dans la production de la quasi-totalité des biens et services, et est principalement consommée par les ménages. Force est de rappeler que l’ensemble des options de l’Aleca touchera particulièrement la Steg dans le cas de la production de l’électricité.  En créant un monopole public confié à la Steg, l’électrification du pays est passée de 21% en milieu urbain et 6% en milieu rural à presque 100% dans les deux milieux depuis sa création.  «Or, le monopole de la Steg est un monopole particulier, naturel  qui laisse peu de place à la concurrence ».  Malgré les multiples réformes engagées dans le secteur de la production d’électricité à partir des énergies renouvelables qui s’inscrit dans un cadre général de l’Aleca, «le secteur de production de l’électricité à partir de cette énergie ne se souscrit  toujours  pas aux valeurs du libre-échange de l’Aleca. Les investissements privés dans ce secteur ne sont toujours pas aux rendez-vous. Non satisfaisant pour l’UE, celle-ci explique alors qu’un cadre législatif adéquat, transparent et stable tel que présent dans l’Aleca pourrait favoriser davantage les relations de la Tunisie avec l’UE dans le domaine de l’énergie. La politique libérale actuelle de l’UE incite à plus libéralisation du secteur énergétique. D’après Mme Louati, en vue d’atteindre les objectifs stratégiques de la transition énergétique en Tunisie, et pour mieux équilibrer son mix énergétique, plusieurs mesures peuvent être envisagées pour mettre en place une politique publique visant la promotion du secteur des énergies renouvelables.  «Avec son potentiel naturel, la Tunisie pourra développer le secteur de la  production d’électricité à partir des ressources renouvelables via ses  entreprises nationales  et concurrencer les entreprises étrangères et transnationales».

 

(Image par Free-Photos de Pixabay )

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