Fake news au temps du coronavirus : Une pandémie peut en cacher une autre  

Le coronavirus alimente les rumeurs les plus folles sur la Toile et chaque camp tente de tirer profit de la panique générale créée par la rapide propagation de ce virus. Sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook, les amateurs de théories conspirationnistes s’en donnent à cœur joie à leur exercice favori de manipulation et ne manquent pas d’idées. Les fausses informations fusent de partout et ne font que semer encore plus le doute parmi les populations et accroître leur inquiétude à l’égard de l’expansion du Covid-19 partout dans le monde. Les vrais-faux experts et analystes de tous bords se livrent au jeu de la désinformation, de la manipulation de l’opinion publique, créant ainsi des situations de panique générale.

Les rayons des grandes surfaces se vident des produits alimentaires, les gens s’évanouissent dans les rues et, comble de l’ironie saddam Hussein refait surface sur une vidéo montée avec un discours faisant allusion au coronavirus comme arme biologique made in USA. La récente déclaration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classant officiellement le coronavirus comme une pandémie et non plus une épidémie n’a fait que mettre le feu aux poudres.

La désinformation s’organise de plus en plus avec des vidéos piètrement montées  comme celle ressuscitant la gloire de Saddam Hussein sur fond d’un discours évoquant les menaces de l’emploi par les forces américaines de cette arme biologique contre  son régime encore en place, ou mieux encore l’annonce de la découverte d’antidotes parfois aux États-Unis d’Amérique, et d’autres fois en Chine ou en Iran.

La communauté des scientifiques, bizarrement peu écoutée ces temps-ci, tente vainement d’expliquer qu’il ne pourrait en aucun cas s’agir d’une arme biologique. Des médias électroniques de pacotille, assoiffés de buzz prennent goût au jeu de la désinformation sans se soucier du grand danger des fake news et leur impact sur les citoyens. Si le virus avait été créé ou modifié par l’homme, on l’aurait su très vite, confirment les scientifiques.

Quand une pseudo-infirmière sème la panique

Une femme vient tout récemment de prétendre sur Facebook  qu’elle travaille dans un hôpital et n’a pas hésité un instant à semer la zizanie sous prétexte que le ministère de la Santé  a prédit le pire dans une semaine. Les mosquées et les grandes surfaces seront fermées. Le nombre des infirmiers dans les hôpitaux sera réduit. Un scénario digne de la pandémie de la grande peste du Moyen Âge, avancé par cette dame. La vidéo postée est devenue très vite virale.

Mais comme une rumeur peut provoquer une autre, c’est l’effet domino garanti. La femme en question a été arrêtée, apprend-on sur les réseaux sociaux. Toutefois, le ministère de l’Intérieur a très vite démenti l’arrestation et expliqué que le faux communiqué qui lui a été imputé n’émane pas de ses canaux officiels de communication. Le ministère a appelé à ne pas prendre en compte le communiqué en question. Un peu loufoque comme situation mais c’est la triste réalité vécue dans notre pays.

Scènes d’évanouissement, attention à la manipulation

Mercredi soir, aux alentours de 20 heures, une voiture 4X4 s’arrête à proximité d’une foule de personnes qui se sont attroupées pour tenter d’apporter les premiers secours à une jeune personne qui a perdu connaissance. «Mon Dieu c’est l’effet du coronavirus», alerte une dame bien installée à l’intérieur du véhicule mais qui, au grand dam des gens présents, n’avait pas hésité à prendre son portable pour tenter d’enregistrer la scène. Quelques minutes après la personne en question se réveille. Elle souffrait de diabète tout simplement. De pareilles scènes faisant état d’évanouissement de personnes en pleine rue sont postées sur Facebook. Au fait, peu de gens se souciaient de la véracité des vidéos partagées et qui, vérification faite, n’avaient aucun lien avec le coronavirus.

Le nombre des personnes soumises à l’auto-isolement dans les régions du pays augmente au gré des rumeurs et selon la fiabilité des sources. Le ministère de la Santé suit de très près la situation et dresse quotidiennement le bilan autour des cas de contamination. Rien à faire, l’informel a déjà phagocyté  notre système d’information et de communication au point qu’une vidéo postée par une femme inconnue, ou un faux communiqué relayant de fausses informations sur l’évolution du coronavirus dans notre pays, pourraient faire trembler une large frange de la population.

L’OMS évoque une « infodémie »

Au niveau des conseils médicaux rapportés et la transmission du virus, c’est aussi la confusion totale. Faut-il porter un masque en sortant de chez soi ? Oui, selon les plus sceptiques, non rétorquent les scientifiques. Il est préconisé pour les personnes présentant les symptômes de la maladie mais il n’est pas recommandé pour la population non atteinte de ce virus. Les pseudos connaisseurs en la matière s’affichent toujours sur les réseaux sociaux et usurpent en général l’identité d’un médecin ou d’une personne relevant d’un corps paramédical. L’ail se mue en sésame et son prix grimpe inexorablement. Les médecins et chercheurs (les vrais) travaillent en silence, loin  de ce brouhaha à courroucer même les personnes au tempérament plus flegmatique.

Les fake news ont poussé les responsables de l’OMS à travailler de concert avec les réseaux sociaux notamment facebook, Twitter ? Par ailleurs le chef de l’OMS n’a pas hésité à qualifier « d’infodémie » la diffusion de fausses informations autour de ce virus, ajoutant que la «lutte contre les fausse informations risque de durer aussi longtemps que le coronavirus».

2 Commentaires

  1. Liberte

    13/03/2020 à 09:33

    Le coronavirus en Tunisie on en parle plus qu’on agit, , il y a des méthodes méthodes médicales et efficaces qui ne sont pas appliquées, fautes de moyens financiers on essaye de colmater les brèches par des moyens ARABES.

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    • Freudiger

      13/06/2021 à 16:43

      Non respect du port des masques et non respect des distances . Mariages, marchés et mosquées… résultat nul!

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