L’invité du lundi – Azedine Ben Yacoub – Expert en événementiel sportif : «Courir pour l’amour de la patrie»


«Le marathon des Oasis aux origines»

«La course «Lui et Elle» en couple est en projet»

«Les succès du Run d’Or et de la Tunisienne Gazelle Run sont significatifs»

«Les Foulées de la francophonie verront le jour»


Ancien marathonien qui a parcouru une distance de 42 km et 196 mètres en deux heures 28 minutes. Grand passionné de sport reconverti en expert de l’événementiel sportif dont l’objectif est de promouvoir la Tunisie, Azedine Ben Yacoub en a fait du chemin depuis plus de 20 ans.
Jusque-là, il a organisé 320 événements sportifs continentaux et mondiaux. Un record du genre.

Récemment, le 8 mars, il y a une semaine, il a organisé à Carthage un événement unique de par le monde, à savoir «La Tunisienne Gazelle Run». Un marathon 100% féminin à l’occasion de la journée internationale de la femme.
En tant qu’athlète, Azdine Ben Yacoub est le roi de l’endurance. Il ne connaît pas la lassitude. Il envisage ainsi de persévérer et d’organiser d’autres événements sportifs d’envergure. Quid de ces événements ? Quel agenda y afférent ? Et enfin, quelles innovations dont notre interlocuteur est friand ? Ecoutons-le.

A quand remontent tes débuts dans l’événementiel sportif ?
En tant qu’adepte et passionné de sport individuel, j’ai signé mes débuts dans la sphère de l’événementiel sportif par la mise sur pied de galas de boxe et d’organisation de compétitions tel que le triathlon à distances olympiques.
Ma première expérience dans l’organisation de marathon remonte au 12 novembre 1989 avec le marathon des Oasis qui est devenu une compétition internationale annuelle qui draine beaucoup d’étrangers, en particulier des Français.

La réussite étant au bout de l’effort, cela m’a encouragé à me projeter pleinement dans ce créneau. Tout juste après le marathon des Oasis, j’ai organisé en 1991 le semi-marathon de Mellita à Djerba. Je n’ai pas manqué de participer à cette course en compagnie de la première marathonienne tunisienne, Dalila Louati. Ce fut ensuite l’ascension avec l’organisation de grands galas de full-contact auxquels ont pris part des champions du monde tels que Imed Mathlouthi, Ahlem Ghrisset et autre Widad El Jounsi.

Ces galas ont été retransmis par des chaînes françaises (TF1, France 2 et France 3), ainsi que les chaînes tunisiennes, qui, récemment ont couvert le championnat mondial remporté par le Tunisien Moez Fhima. En l’espace d’un mois et demi, j’ai organisé deux événements consacrés aux adeptes de courses de longues distances, à savoir la cérémonie des «Run d’or» destinée à honorer d’anciens champions, et «La Tunisienne Gazelle Run», tout bénéfice pour la promotion de notre beau pays et son tourisme sportif et culturel.

Les enseignements de la course du 8 mars
Cette joute a dépassé toutes mes attentes et espérances. Ce fut une compétition exceptionnelle.
La date et le choix de la cité de Carthage pour abriter cette première compétition féminine ont relevé le prestige de notre pays et rappelé aux observateurs de tout bord notre civilisation millénaire. Et en dépit d’un temps orageux, la participation fut massive. Outre les participantes de différents âges, étaient présents de très nombreux spectateurs tout le long du parcours, venus encourager les femmes participantes. La course a certes été remportée par l’ancienne championne de France de marathon, mais toutes les participantes ont été honorées par des médailles et des cadeaux souvenirs.

L’ambiance avant ou après la course était festive grâce au bon offices de notre animatrice, la championne automobile Hend Chaouech, marraine de l’événement.
Un fait est certain. «La Tunisienne Gazelle Run» deviendra un rendez-vous annuel avec une participation étrangère considérable. Je profite de l’occasion pour remercier chaleureusement le Cnot et son président Mehrez Boussayane, qui, en compagnie de l’Association Carthage et son président, n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire de cet événement une fête totale.

Quels sont tes projets ?
Je suis le seul à avoir organisé de nombreux événements sportifs d’envergure dans mon pays, que ce soit en boxe ou en athlétisme. Je rêve d’organiser d’autres rendez-vous sportifs. A commencer par la compétition de course à pied «les foulées de la francophonie», le 18 avril à Hammamet. Ensuite, j’envisage d’organiser des meetings internationaux d’athlétisme pour les différentes spécialités (sprint, demi-fond et fond, décathlon et d’autres ).

Je pense aussi qu’il n’est pas acceptable qu’un pays tel que le nôtre, pourvoyeur de champions olympiques à l’instar de Mohamed Gammoudi et Habiba Ghribi, n’abrite pas encore de meeting internationaux. Cependant, toujours volet course à pied, je continuerai à organiser des compétitions à la portée de tous, tel que le tour de Tunisie à pied et la course «Lui et Elle» en couple.

Ainsi, à l’instar de la course 100% féminine, un gala de boxe du même genre sera organisé incessamment.
Outre l’athlétisme et la boxe, j’envisage aussi d’organiser le tournoi des six nations de pétanque, de tennis, de plongée sous-marine et de pêche de l’éponge entre les deux Mellita, celle de Djerba et de Kerkennah.
Je n’oublierais pas aussi d’inclure dans mon futur agenda des compétitions de handball et d’autres sports collectifs. Ce faisant, un souhait me tient à cœur, celui de convaincre la Fédération internationale d’athlétisme d’inscrire le marathon de la femme au sein de son calendrier international, surtout qu’avant la date officielle de cet événement, à savoir le 8 mars de chaque année, se dérouleront les compétitions inter-régionales de Tabarka, Ben Guerdane, Gafsa et Hammamet. Notons au passage que les mieux classées seront invitées à prendre part à la compétition officielle du 8 mars.

Quel budget ?
Grâce à mes partenaires, tous mes projets ont vu le jour. Je ne dispose pas de sponsors. Mes partenaires s’appellent Cnot, Tunis Air, Ontt, et tant d’autres qui m’ont toujours tendu la main par amour pour la patrie. Mon crédo, c’est de courir pour l’amour de la patrie. Mon souhait est de toujours agir en faveur de la promotion sportive, touristique et culturelle. Je fais de mon mieux pour servir mon pays à travers le tourisme sportif. Je dois aussi préciser que mon activité est non marchande. Pour preuve, la tutelle m’a toujours soutenu. En clair, je ne cherche que l’intérêt de mon pays.

Quid de l’utilisation des photos de Gammoudi et Ghribi lors des «Run d’Or» ?
Mohamed Gammoudi et Habiba Ghribi sont des champions olympiques. Ce sont des symboles.
A cet effet, j’ai utilisé leurs photos dans les affiches des «Run d’Or» pour les honorer et louer aussi par ricochet les mérites des anciens champions honorés au cours de ladite cérémonie. Nos deux champions olympiques ont été invités pour rehausser de leur présence ladite cérémonie. Malheureusement, ils se sont excusés. J’espère qu’ils répondront favorablement à nos invitations lors des prochaines éditions».

Salah Kadri

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