lutte contre le coronavirus : Le citoyen, la première ligne de défense


La stratégie nationale de lutte anticoronavirus ne peut aboutir qu’à la condition d’être soutenue par une mobilisation citoyenne aussi large que possible, confortée elle aussi par l’application stricte de la loi à l’encontre des contrevenants aux mesures annoncées par le chef du gouvernement vendredi dernier et confirmées devant les gouverneurs


Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh avait visé juste en insistant samedi, devant les gouverneurs, sur la nécessité d’appliquer rigoureusement la loi à l’encontre des contrevenants aux mesures de prévetion anticoronavirus annoncées vendredi dernier.
Malheureusement, les comportements inadmissibles de plusieurs citoyens, le degré de conscience zéro démontré par ceux qui ont fait fi des conseils les plus élémentaires visant à faire face à la propagation de la pandémie et la persistance de certains citoyens à ignorer les directives des autorités sanitaires et aussi les mesures gouvernementales (notamment la fermeture des cafés et restaurants), montrent qu’il reste beaucoup à faire en matière de sensibilisation et de conscientisation des citoyens pour les amener à assumer leurs responsabilités et à constituer, comme l’a souligné précisément le chef du gouvernement, «la première ligne de défense contre ce virus».

Et le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, d’annoncer que la conférence des gouverneurs s’est poursuive, hier, dimanche après consultation du chef du gouvernement dans le but d’expliciter davantage les mesures drastiques annoncées vendredi dernier et d’insister auprès des gouverneurs sur l’urgence d’appliquer, avec vigueur, les consignes relatives au suivi de la situation des personnes ayant contracté le virus, de celles mises en quarantaine durant les 14 jours prescrits par les médecins et aussi les sanctions à infliger à ceux qui enfreignent les consignes et mettent en danger leur propre vie et celle des autres.

Samedi et dimanche 14 et 15 mars, soit les deux premiers jours de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte anticoronavirus, il a été observé, à travers la République, plusieurs comportements irresponsables de citoyens inconscients des dangers qu’ils peuvent provoquer, en quittant à titre d’exemple, les espaces d’isolement où ils ont été placés par leur médecin traitant, ou en persistant à laisser leurs cafés ouvert et accueillant les clients au-delà de l’horaire prescrit par les autorités, soit 16 heures ou en continuant à se serrer les mains et à s’embrasser, sans oublier le non-respect des règles à observer au sein des moyens de transport publics.

Les pouvoirs publics ont beau annoncer le report de plusieurs activités culturelles, sportives et sociales et les organisations professionnelles, à l’instar de l’Ugtt, se sont jointes à l’effort national de lutte anticoronavirus en annonçant l’annulation de tous les mouvements de protestation, des grèves et des meetings, en signe de solidarité nationale en ces moments de crise, on attend toujours que les citoyens comprennent, enfin, l’ampleur du danger qui guette le pays et abandonnent ce comportement d’inconscience dont ils font montre jusqu’ici et en se débarrassant de l’idée malveillante selon laquelle «cela n’arrive qu’aux autres» parce que tout simplement le coronavirus n’épargne personne et frappe à tout moment.

Il reste, toutefois, que les efforts déployés par le ministère de la Santé, toutes structures confondues, et aussi par les forces sécuritaires veillant à ce que les mesures anticoronavirus soient respectées se doivent d’être accompagnés par une campagne de mobilisation et de conscientisation citoyenne couvrant le plus grand nombre possible de régions, notamment les plus éloignées, dans le but d’inciter les habitants de ces régions à adhérer à l’effort national en question. Et ce sont bien les partis politiques et les associations de la société civile qui ont le devoir de s’impliquer dans cette mission du fait qu’ils sont en contact direct avec les citoyens de ces régions.

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