Le risque épidémique est-il suffisamment appréhendé ?

LES personnes infectées peuvent devenir contagieuses avant même de développer des symptômes. C’est pourquoi il faut agir de manière responsable et consciente pour éviter que le coronavirus ne se propage. L’auto-isolement est non seulement recommandé, mais surtout exigé lorsqu’une personne a eu un contact avec une autre infectée au coronavirus. Cela confirme l’idée que le meilleur moyen de lutter contre ce virus est de veiller à respecter les règles d’hygiène.

Il n’y a point de doute scientifique : l’épidémie peut même toucher ceux qui ne développent pas de facteurs de risque. Elle n’épargne personne. Et aucun Tunisien n’est hors d’atteinte. Plus encore : les dernières révélations scientifiques montrent que les plus jeunes sont aussi touchés par ce virus qui ne se limite donc pas aux seules personnes âgées et aux malades chroniques.

Annoncées par le chef du gouvernement, des mesures drastiques ont été prises. La Tunisie généralise la quarantaine et ferme ses frontières maritimes, restreint fortement les dessertes aériennes et oblige tous les voyageurs venant de l’étranger au confinement durant 14 jours. Cafés, restaurants, cinéma… c’est terminé. C’est que parmi les cas confirmés, la majorité des personnes contaminées viennent de l’étranger.

Bien que nécessaires, les mesures annoncées par le chef du gouvernement sont-elles suffisantes ? Les Tunisiens sont-ils suffisamment conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans la lutte contre la propagation du virus ? Un quadragénaire arrivé en Tunisie il y a une semaine en provenance d’Italie n’a pas respecté les consignes d’auto-isolement et est sorti de son domicile.

Les forces de l’ordre ont dû intervenir avant-hier pour manquement au respect des consignes de l’auto-isolement et pour le contraindre à se soumettre rigoureusement au confinement jusqu’à la fin de la période d’isolement (14 jours). Bien sûr, les unités de la garde nationale ne sont intervenues qu’après consultation du parquet.

Alors que le confinement doit être respecté à la lettre, le cas de Siliana semble relever de l’inconscience de certains qui ne semblent pas s’inquiéter outre mesure de leurs actes et de leur comportement. Il y a comme une sorte de déni, un refus de croire que la pandémie peut toucher de façon aussi importante.

Loin de l’affolement et de la panique, mais tout en retenant dans la foulée la leçon de l’Italie, le discours du chef du gouvernement avait essentiellement pour objectif de responsabiliser les Tunisiens. On était justement dans l’attente d’un plaidoyer qui pouvait susciter une prise de conscience chez les citoyens. Des décisions de rupture pour sauver les Tunisiens et la Tunisie. Le but étant d’appréhender correctement le risque épidémique.

L’on doit comprendre et admettre que la situation ne peut être contrôlée seulement par le gouvernement et les autorités sanitaires, mais aussi à travers les efforts des Tunisiens qui sont aujourd’hui, et plus que jamais, placés face à leur conscience et à leurs responsabilités. L’heure n’est pas au renoncement, au doute, encore moins aux polémiques, mais à la solidarité et à la mobilisation.

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