Transports à l’horizon 2040 : Une enveloppe de 67 milliards de dinars

L’étude Plan directeur national des transports à l’horizon 2040 a rendu ses conclusions et recommande plusieurs réformes structurelles du secteur : ouverture sur les partenariats privés, consolidation et développement des infrastructures, des équipements et des services, assainissement des entreprises publiques, réduction de la facture et de la dépendance énergétiques, respect de l’environnement et amélioration de la sécurité routière et intégration des régions isolées dans la dynamique économique et le développement durable à travers un réseau routier étendu

L’atelier de clôture de l’étude relative à la mise en place du Plan directeur national des transports (Pndt) à l’horizon 2040 s’est tenu le mardi 30 avril 2019.  Lancée officiellement en novembre 2016, l‘étude réalisée par deux cabinets de consultations, Idea Consult et le cabinet Egis International, est une collaboration entre le ministère du Transport et la Banque africaine de développement. Le ministre du Transport, qui a présidé l‘atelier, a introduit le plan directeur à l’horizon 2040, ses objectifs et les axes stratégiques qui ont conduit l‘étude.

Hichem Ben Ahmed a  commencé par rappeler que le transport est un secteur clé  pour la réalisation des objectifs de développement sur le long et le moyen terme, pour la promotion du commerce  et des échanges, le développement rapide et important des villes tunisiennes, l’intégration de toutes les régions du pays dans une dynamique économique et l’intégration de la Tunisie dans l’espace euroméditerranéen, magrébin et africain.

Cette étude sectorielle, la première depuis 10 ans, a été conduite sur 24  mois en tenant compte des stratégies nationales de développement économique, d’aménagement du territoire et d’intégration régionale.

Le ministre  a indiqué que l’étude du plan directeur national des transports a pour objectif de fournir des données sur l‘offre et la demande du secteur à l’horion 2020, 2030 puis 2040 et de faire un diagnostic complet du secteur pour entreprendre la mise à niveau adéquate qui favorisera son essor, sachant que la dernière évaluation date de 2004.

L’étude du Plan national directeur du transport comporte  quatre phases qui vont du diagnostic jusqu’au développement du Pndt et l’élaboration d‘un plan  d‘action.

La phase A, celle du diagnostic, a permis d’évaluer à la fois la situation actuelle et le Plan directeur national des transports de 2004 -2020 et ses réalisations effectives dans les domaines des routes et transports routiers, chemins de fer et transport ferroviaire, ports et transport maritimes, aéroports et transport aérien, logistique et transport multimodal, en appliquant les résultats au développement démographique, l’aménagement du territoire, l’énergie… Cette phase a permis les diagnostics suivants : insuffisance des transports routiers publics, dégradation du secteur ferroviaire et de la Sncft, baisse du trafic maritime et  difficultés financières pour la CTN. Pour les aéroports et le transport aérien, l’étude a révélé un recul du trafic touristique, des difficultés financières dans tous les aéroports régionaux, un important endettement de Tunisair et de l’Oaca. La phase B a permis de faire des enquêtes de terrain sur les modèles de trafic des personnes et des marchandises et de collecter les données afin d’avoir des prévisions à l’horizon 2040.  Cette phase a permis de  dresser le schémas suivant à l’horizon 2040 : volume total de demande (passagers par jour) moyens confondus sera  de 1.038.215 : 570.164 par voiture privée, 456.406 dans les transports en commun, 10.833 par voie ferroviaire, 812 par avion. Ce nombre est actuellement à 877.089 passagers par jour. Pour le trafic portuaire, l’étude prévoit que les marchandises atteindront 63.5 Mt répartis sur les ports de Bizerte, Radès, Sousse, Sfax Gabés et  Zarzis. Tous ces ports connaîtront des difficultés en dehors d‘une mise à niveau structurelle.

Cette enquête a permis d‘émettre des recommandations de bonnes pratiques: effectuer des évaluations de pratique professionnelles, créer des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) au niveau régional pour gérer les infrastructures ou pérenniser les ressources en créant des fonds appropriés avec la participation des usagers. Pour le transport aérien, l’étude suggère l‘ouverture de l’Open Sky pour engager les aéroports dans une démarche qualité-environnement et surtout engager un plan de sauvetage de Tunisair et l’adosser à une alliance pour qu’elle s’adapte à l’Open Sky. L’étude du Pdnt 2040 recommande également l’adoption de la loi sur la logistique publique pour assainir le transport routier des marchandises. L’étude a également insisté sur le rôle de l’Etat dans  l’amélioration de la sécurité routière.

Concernant les infrastructures, l’étude recommande une gestion partagée entre l’Etat, les utilisateurs et les partenaires privés pour atteindre les objectifs suivants :

– Concevoir et construire cette infrastructure au sein d’une agence routière,

– Exploiter et entretenir les routes à l’aide de fonds routiers constitués sur les ressources provenant des usagers de la route.

Pour les transports routiers des personnes, l’étude préconise de privatiser  la gestion des services, en créant  une concurrence transparente et en levant la régulation draconienne des tarifs.

Le développement durable est au cœur de l’étude. Le Pdnt appelle l’Etat à renforcer les diagnostics et bilans énergétiques prévus par la loi et à travailler avec des opérateurs privés à l’installation d’un parc de transport à énergie propre (électrique).

Deux scénarios ont été présentés dans cette étude pour satisfaire la demande calculée dans une concertation entre le ministère du Transport et le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire en se basant sur les bonnes pratiques recommandées par l’étude et adoptées mondialement par des pays comparables. La quatrième phase  concerne le développement du Plan directeur national des transports et le plan d’action. Elle comporte une analyse des scénarios, des propositions de financement des projets et le développement du Pndt. Ainsi parmi les étapes préconisées pour le transport aérien développer le transport de fret national et le fret de transit, restructurer Tunisair  et rétablir sa capacité  d’exploitation avec des alliances internationales ou encore promouvoir  les investissements dans le transport aérien pour développer les financements privés dans ce secteur. Pour les aéroports, des projets d’extension et de restructuration devraient être réalisés pour répondre à la demande.

En résumé, l‘étude  préconise un plan d‘action de 47 projets: 18 projets routiers, 19 projets ferroviaires, 6 projets portuaires et 4 projets aéroportuaires, en dehors des actions de restructuration  et des réformes. L’étude estime que le coût des opérations à court terme est évalué à 12.810 (MDT); et que le coût du plan d’action à moyen terme (2026-2030) est évalué à 22.720 (MDT). Les besoins en financement pour le Pndt 2021-2030 est d‘un coût total de 28.235 5DT) et le coût total à l’horizon 2040 est de  67 milliards de dinars, dont 13,8 milliards DT pour l’entretien des infrastructures existantes.

Ce plan permettra à l’horizon 2040 de promouvoir les réformes structurantes, de développer des systèmes de transport intelligent d’identifier les ressources nouvelles et d’améliorer la contribution des services de transport au développement du territoire. Il permettra également d‘améliorer le bilan environnemental, de réguler la consommation d’énergie fossile et de réduire ainsi la dépendance énergétique de l‘Etat.

Ce plan permettra également d’améliorer la qualité de la vie du citoyen, de réduire l’insécurité et d‘asseoir un climat de sûreté dans le transport.

2 Commentaires

  1. Boufares

    01/05/2019 à 12:12

    Sur ce rapport aucun mot sur l’aéroport Tunis-Cathage qui est plus que saturé même en période creuse.
    Il n‘est pas plus astucieux de planifier un nouveau Aéroport entre Tunis et Bizerte car l‘infrastructure existe et surtout le nouveau Pont de Bizerte , l’aménagement et l‘agrandissement du port de cette ville donnera à la région du nord toute l‘importance, l’attractivité économique et fera naître le 3ème pôle d‘activité économique du pays ( Nord/Centre/ Sud)
    Aéroport Tunis-Carthge est condamné à à disparaître, vu l‘étroitesses de son environnement.

    Répondre

  2. BRAHIM NABLI

    11/05/2019 à 17:32

    sans egoisme et sans regionalisme, l interet de notre Patrie la Tunisie qui compte en premier lieu..il ne faut plus penser a faire disparaitre l aeroport Tunis Carthge qui est plus qu un symbole..aupoint de vue saturation ,la solution idealle c est qu il reste exploitable uniquement au profit de notre ligne TUNISAIR et les autres lignes airfrance ,airAlgerie ect elles exlpoiteront l aeroport d Enfidha qui est apte pour l amenagement et l agrandissement .il suffit de le d opter d une infracstructure adequoit comme une ligne de chemin de fer et de son approche des zones
    touristiques ..Hammamet Nabeut Sousse…

    Répondre

Laisser un commentaire