Entre dépit et résignation : Le CA se banalise-t-il ?

L’équipe de Lassaâd Dridi est encore loin du compte, comme si les vieux démons de la saison dernière s’agrippaient à la tunique clubiste !

Bref, on est encore bien loin d’une révolution. Le CA a donc entamé la fin de l’automne sans lever les incertitudes, défait en Coupe de Tunisie par une équipe de l’USM coriace à souhait. Les Clubistes en panne de solutions offensives, bien que nantis en termes de sang neuf, ont affiché le même visage inquiétant que celui aperçu lors des derbys de la phase aller du championnat. Et puis, les Bleus ont de nouveau su maîtriser un ensemble clubiste volontaire sans plus. Certes, le penalty flagrant non décrété par l’arbitre aurait pu changer la donne. Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, ce fut la défaite couplée à l’injustice, au bout du compte. De nouveau sans idées, le CA semble avoir la tête ailleurs, à tous les niveaux d’ailleurs. Le président du club de Bab Jedid semble résigné, sachant que non seulement le CA croule de nouveau sous les sommations, mais encore, il n’arrive pas à se sublimer et à se transcender de nouveau sur le terrain.

Le CA sera-t-il privé de C3 en cette année du centenaire ? Il est encore possible d’inverser la courbe et d’accrocher une place d’accessit, quoique ce ne sera guère du tout cuit avec une concurrence qui s’annonce de tout premier ordre. Décidément, face aux Bleus, le CA a désormais la fâcheuse tendance à tenir la dragée haute, mais à s’exposer au contrecoup adverse. Puis, il peine à remonter la pente et à revenir au premier plan. C’est un CA qui a encore bégayé face à la révélation de la saison. Et si cette fois-ci, quelques têtes ont changé sur le terrain, le contenu est resté le même ! L’adversaire n’en demandait pas tant. 

Recrudescence des affaires…

Avec une attaque famélique, un milieu amorphe et une défense toujours aussi fébrile, l’équipe de Lassaâd Dridi est encore loin du compte, comme si les vieux démons de la saison dernière s’agrippaient à la tunique clubiste ! Bref, au CA, on est encore bien loin d’une révolution, une révolution, un soulèvement qui a parfaitement souri et accompagné la vague monastirienne par contre. Depuis le début de saison, toujours dans la même veine avec des transitions rapides, de bonnes combinaisons aux abords de la surface et des joueurs percutants, l’équipe carbure à plein régime. D’ailleurs, le raz-de-marée offensif usémiste face au ST (4-0 au Bardo) était annonciateur des difficultés à venir pour un CA qui avait pourtant aussi repris du poil de la bête quelques jours auparavant. Sans aucun doute, le projet usémiste emballe les puristes.

De plus, les Bleus recrutent intelligemment, et pas qu’en Tunisie ! Côté CA, on pourrait éternellement «tomber» sur Chamakhi, toujours aussi invisible en attaque (esseulé la plupart du temps). On pourrait aussi pointer du doigt les Agrebi et autre Abderrazak qui endossent un peu plus chaque match leur costume d’erreur de casting. Mais que dire du milieu de terrain alors ? Des milieux incapables de se projeter, de proposer des solutions entre les lignes, de fixer leurs vis-à-vis pour libérer des espaces. Zéro créativité, en somme. Il serait temps de rafraîchir tout ça ! Comment faire mieux avec moins ? Le challenge est difficile pour le coach Dridi. En clair, si les têtes pensantes du CA opèrent un changement de cap dans leur stratégie de «conquête des sommets», nul doute que ce n’est pas en compressant un groupe de joueurs déjà restreint. 

D’ailleurs, dans tous les cas, cet éventuel programme ne porterait ses fruits que dans quelques années. Or, la patience n’est pas le fort des fans clubistes, des inconditionnels passionnés à l’extrême et motivés seulement que par cette faculté à vibrer en faveur de leurs préférés. Bref, cette saison, c’est clair, l’entraîneur du CA devra achever l’exercice avec les moyens du bord. Un mal pour un bien peut-être, sachant que la santé financière du CA est particulièrement précaire avec un déficit d’exploitation qui donne le tournis. Oui, au niveau budgétaire, les Clubistes sont d’autant plus en difficulté qu’ils ne peuvent pas se permettre le moindre faux pas en raison de l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus d’eux et qui est incarnée par les sommations de la Fifa. Et si, durant le dernier mercato, le club a pris quelques risques (la filière sud-américaine), il aurait plutôt dû se résoudre à suivre une politique d’austérité sur le plan du recrutement. Desserrer l’étreinte a un coût. L’exécutif clubiste n’a plus droit à l’erreur, surtout avec la recrudescence des affaires… Dernière en date après celle relative à un certain Foued Khazri, un dead-line de 30 jours pour débloquer 850.000 dollars en faveur de Patrice Ondama! La Fifa menace de nouveau le CA, fixant même les indemnités de retard au versement (ambiance !).

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