« Doc à Tunis » : Zoom sur la programmation

Amina Azouz et Mahdi Hajri, les deux directeurs de programmation du « Doc à Tunis 2019 » ont orchestré pour les festivaliers, en un temps record, une sélection de films qui seront présentés sur les quatre prochains jours, prévus du 1er au 4 mai 2019. Trois endroits s’ouvriront aux projections : le 4ème art, l’Institut Français de Tunisie et le centre culturel d’El Menzah 6.

Un briefing rapide de la programmation avec Amina Azouz s’impose avant le début des premières projections ce soir à partir de 18h.

Comment a été établie la sélection des films du « Doc à Tunis 2019 » ?

A.A : La sélection s’est faite naturellement. Cette année, on a voulu avoir les films les plus récents possibles et par la suite, la thématique s’est imposée d’elle – même. C’est-à-dire qu’on a pré-visionné un bon nombre de films en contactant les distributeurs et la production d’emblée. Et la thématique s’est imposée d’elle-même : tous les films parlent de lutte, de lutte sociale, de crise, de politique. C’est le thème de tous les films qui sont excellents et surtout très récents.

Les films, parlons-en …   

Pour l’ouverture déjà prévue ce soir, on a « J’veux du Soleil » de François Ruffin et Gilles Perret qui parle des « Gilets jaunes » et qui vient tout juste de sortir en France, même s’il a été fait d’une manière rapide : c’est une prouesse en matière d’images et de montage. On ne voulait pas s’arrêter ou évoquer les « Gilets Jaunes » au début, mais le film s’est imposé de lui-même : c’est un peu la lutte politique et celle de la jeunesse. Une projection africaine a été de mise, et elle a été programmée à Tunis, juste après son passage au Caire. Suivi de Magui Marin : notre petit OVNI par excellence, sorti à peine, il y’a 3 mois en France, réalisé par le fils de cette célèbre chorégraphe mondialement connue. Et c’est 35 ans de lutte pour l’art et une réflexion sur la politique, l’argent, le marxisme, l’anarchisme qui défileront. Un film intello d’1h48 qu’on ne voit même pas défiler. On a programmé ces deux films au centre culturel et au 4ème art. « L’urgence d’agir », retenez bien son titre. C’est un conte philosophique filmé.

On continu avec « Le Grand Bal » de Leaticia Carton pour danser, le 2ème jour à 17h à l’IFT suivi d’ « America » de Claus Drexel, et de « Chaque instant » de Nicolas Philipert. « Trump, le parrain de Manhattan » passera au centre culturel Menzah 6 dans une salle très bien emménagée pour s’offrir des projections de qualité. « You come From Far Away » d’Amal Ramsis repassera aussi au « Doc à Tunis » après les JCC et les « Gabes cinéma Fen ». Il nous a été offert et ce documentaire mérite amplement le détour. « Derrière nos yeux » d’Anton Bialas clôturera la journée du jeudi 2 mai toujours à el Menzah 6.  Le 3 mai, place au syrien « Still Recording » de Saad Al Batal et Ghiath Ayoub. Ce film, je l’ai rebaptisé « Filmer à n’en plus finir ». Son auteur est mort en filmant et c’est ses proches qui ont finalisé le film après. Connaitre un artiste en terrain de guerre est juste incroyable. Le film de Talal Dekri « Of Fathers and Sons » est un travail de documentaire syrien qui suit les enfants « daéchiens » : une école sur l’éducation. Sans oublier, le film à voir également : « Recollection » de Kamel Aljafari.

Des Masterclass sont –ils en vue aussi ?

Evidemment ! Programmés tous les deux le samedi 4 mai à l’IFT : une rencontre intéressante avec Erige Sehiri réalisatrice de « Sur la voie normale », déjà en salle. Elle évoquera « Le documentaire, arme d’engagement social ».  Le 2ème se passera avec Yves Hinant et Jean Libon et ils parleront du « documentaire face au pouvoir ». Yves Hinant est le créateur de « Striptease », la célèbre émission sur France 3. Ils présenteront  leur dernier film « Ni Juge ni soumise ». On drainera le maximum possible de réalisateurs et de cinéphiles pour assister à ces deux rencontres exceptionnelles et très enrichissantes. On finit sur « Le procès contre Mandela et les autres » au 4ème art vers 20h. Excellent film. Qui sont ces « Autres » restés méconnus et dont personne n’en parle ? On va le découvrir.

Pour cette année, place aux courts métrages documentaires aussi au Centre Culturel El Menzah 6…

On a eu la chance de découvrir une série époustouflante de courts métrages documentaires. On n’a pas  pu résister à l’envie de les montrer : du Kef, de Béjà, Jandouba … On les a visionnés et on s’est dit qu’ils méritent amplement d’être présentés pour la première fois dans le cadre d’un festival. J’espère qu’ils pourront y assister. Ça décomplexe sur le fait de réaliser un des documentaires et de devenir documentariste. Après ses courts métrages, « Elysée, la solitude du pouvoir » de Jean – Michel Djian, et on vous a réservé une grosse claque pour la fin en programmant « Segunda Vez » de Dora Garcia. Je n’en dirai pas plus.  Ça déborde d’originalité.

 

Le programme en entier :

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