Ne pas se défausser

Les excès sont courants. Certains peuvent se comprendre. Cependant, l’épidémie est là et c’est tout un pays qui est menacé. Les réseaux sociaux, avec tout ce qu’ils véhiculent de rumeurs et fake news, mais aussi d’indifférence et d’insensibilité, deviennent le lieu de comportement plus que jamais indécent. Certes, il y a eu des manquements. Il y en aura encore dans la manière avec laquelle la Tunisie fait face au coronavirus. Et c’est à ce titre que nous devrons combattre des pratiques qui sont la négation même de l’honnêteté, de l’obéissance au devoir et de l’esprit de solidarité. Des plus banales aux plus graves à une époque où la société semblait en perte de repères et où elle s’interrogeait sur les valeurs qu’elle souhaite voir prévaloir.

Est-ce si grave de faillir à sa tâche, notamment quand cela vient de personnes qui sont censées montrer la voie et servir d’exemple ? Aussi grave, sommes-nous tentés d’affirmer, qu’un manquement à son devoir.

Triste banalité : tromper l’opinion publique, c’est enclencher les susceptibilités entre les citoyens. Cela commence par une parole bafouée, un commentaire déplacé, une information non vérifiée. Et cela finit, tout au bout de cette chaîne, par tout ce qui rend aussi illégitime un manquement moral qu’une erreur caractérisée.

Il y a sur les réseaux sociaux une éducation différente qui engendre la dérive,   qui étale au grand jour un malaise longtemps refoulé. L’intransigeance fait froid dans le dos. On se livre « une guerre » sans merci usant de tout. C’est tout simplement regrettable que des gens censés se montrer solidaires se laissent entraîner dans des considérations qu’on a du mal à cerner.

La conscience, le sens de la responsabilité, la bienveillance, la retenue sont autant de repères que les Tunisiens et les Tunisiennes devraient préserver, et même consacrer, surtout lorsque s’y installe la forfaiture avec tous les manquements qui en découlent. Et dire que face à la pandémie, chacun de nous est appelé à jouer un rôle essentiel dans l’affirmation d’une société plus humaine, plus solidaire.

Le ton est donné. Après l’inquiétude, le soutien et la solidarité. C’est aussi l’heure de combattre l’épidémie dans la sérénité et la confiance. On ne se défausse pas. La responsabilité de ce qui arrivera sera partagée. Personne n’est et ne sera à l’abri. Il faut montrer un autre visage. Après tout, il est des épreuves porteuses d’espoir… Et tant pis pour les contrariétés, les désappointements.

Les épreuves difficiles pourraient avoir quelque chose de bon lorsqu’on prend son mal en patience face à tous les tracas qui peuvent surgir à tout moment. Mais aussi lorsque les souffrances s’apaisent et que l’amertume se dissipe.

De la frustration, les personnes placées au premier rang pour combattre la pandémie en ruminent à chaque instant. Mais elles ne fuient jamais leurs responsabilités. Et si plutôt cela pouvait être …bon signe ? Au-delà d’une situation qui fait mal, l’on devrait y avoir la certitude que la Tunisie peut être meilleure, qu’elle mérite encore plus, encore mieux. Et c’est bien ce sentiment qui devrait habiter tout un chacun.

Le combat que la Tunisie mène face au coronavirus pourrait faire un grand pas quand les différentes parties concernées assument le rôle qui leur incombe. Il ne faut pas, bien entendu, généraliser ce constat amer, mais il faut en prendre conscience et accepter de se regarder dans un miroir. Quoi qu’on en dise, nous sommes condamnés à travailler ensemble. Cette crise, si nous n’y prenons garde, pourrait céder à la confusion et l’imbroglio.

Un commentaire

  1. Dr. Ezzeddine Moudoud

    26/03/2020 à 23:56

    Merci si Jalel. Toujours « on target », comme on dit. Comme vous le savez, avant, on avait nos « cafés du commerce » … où tout les soirs après le travail on refaisait le monde…la revue des dernières nouvelles de « radio trottoir »…(ou ce que les racistes français appelaient le « téléphone arabe »…même si on n’avait pas le téléphone à l’époque…mon cas en tout cas …). C’est pourquoi , que nos « fake news » de l’époque restaient strictement « CONFINÉES » à nos cafés et coiffeurs de quartiers populaires d’antant…trés peu de « fuites déstabilisatrices » pour notre pays… Mais aujourdh’ui, et plaisanteries à part. rien ne reste « CONFINÉ' », géographiquement » et « socialement » parlant..Il n’y a plus de « barrières » – aucune « legislation » strict et claire en la matière pour protéger nos jeunes et notre pays…Et c’est pour ça que j’ai fermé mon compte FB il y a deux ans quand j’ai eu la « confirmation », grâce à un article superbe du MONDE, que toutes mes données privées sont « centralisées » ici au Colorado et qu’elles ne sont jamais « éffacées », même après la fermeture de mon compte… plus grave encore on ne sait pas à qui FB « vend » mes données…à quels « services »… au moyen orient…. Staline doit se retourner dans sa tombe … »pourquoi je n’ai pas pensé à ça…ça m’aurait couté beaucoup moins cher en « main-d’oeuvre »…!!! A méditer par nos partis politiques et parlementaires…qui publient tout sur FB. mais on a d’autres chats en ce moment…Mais et gâce à nos « BLOUSES BLANCHES », qui se sacrifient tous les jours pour notre peuple, on va s’en sortir …, Mais après, comment on fait pour se débarasser de ce « virus » de chiens d’Islamistes… comment on fait pour venger nos marthys, Maitre Chokri Belaid et Mohamed Brahmi… et tourner la page…

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