La France prolonge le confinement jusqu’au 15 avril

La vague du coronavirus « déferle » sur la France, où le système de santé se prépare à subir le choc de la pandémie, et le gouvernement a décidé vendredi de prolonger au moins jusqu’au 15 avril le confinement de la population.

« Au terme des dix premiers jours de confinement, il est clair que nous n’en sommes qu’au début de la vague épidémique », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe. « Elle a submergé le Grand Est depuis plusieurs jours, elle arrive en Île-de-France », où se trouve Paris, « et dans les Hauts-de-France« , une région du Nord.

Pour tenter d’enrayer la propagation, il a annoncé la poursuite du confinement -entré en vigueur le 17 mars– de la population pendant au moins deux semaines supplémentaires, jusqu’au 15 avril, et « cette période pourra évidement être prolongée si la situation sanitaire l’exige », a-t-il prévenu.

L’épidémie a déjà fait près de deux mille morts rien que dans les hôpitaux, dont une adolescente de 16 ans, la plus jeune personne à avoir perdu la vie, et le système hospitalier français, déjà sous tension dans l’Est, se prépare à subir le choc de plein fouet, notamment dans la région de Paris, où vivent plus de dix millions de personnes.

« On pousse les murs partout pour accueillir le plus possible ces patients en réanimation, (mais) on n’est pas encore au plateau de la courbe de l’épidémie, il va falloir trouver des solutions », a averti vendredi matin le professeur Bruno Riou, le directeur médical de crise de l’AP-HP (hôpitaux de la région parisienne).

« Il va falloir tenir »

Face aux chiffres « vertigineux », selon le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France Aurélien Rousseau, dans certaines zones de cette région densément peuplée, « on est en train de passer à une médecine de guerre », affirme une infirmière, sous couvert de d’anonymat.

En train, à bord d’avions des forces armées, les autorités essayent d’amortir le choc et éviter la saturation en évacuant des dizaines malades de l’Est vers des régions moins touchées.

La vague qui arrive est « extrêmement élevée et elle soumet l’ensemble du système de soins, l’ensemble du système hospitalier, à une tension redoutable ».

« Il va falloir tenir », a-t-il lancé.

Le dernier bilan en date, vendredi soir était de 1.995 décès dans les hôpitaux, dont près de 300 en 24 heures. Le nombre de morts a été multiplié par quatre en une semaine.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les malades morts chez eux ou en maison de retraite. Or la situation est particulièrement cruelle dans ces établissements, où le nombre exact des décès n’est pas connu, mais se chiffre à minima en dizaines.

Face au fléau, les autorités entendent faire strictement respecter les restrictions de déplacement et plus de 225.000 procès-verbaux ont déjà été dressés pour violation du confinement pour 3,7 millions de contrôles, a dit le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Confinés chez eux depuis plus d’une semaine, les Français s’inquiètent des conséquences sanitaires mais aussi sociales de la crise.

Selon un sondage Ifop réalisé du 21 au 23 mars dont les résultats sont parus vendredi dans Le Parisien, 87% ont peur de « voir l’économie française s’effondrer », 81% de « perdre des proches », 62% de « perdre (eux-mêmes) la vie », 57% de « perdre une part significative de (leurs) revenus » ou encore 40% de « venir à manquer de nourriture ».

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