« Kindil El Bahr » de Damien Ounouri et « Les jours d’avant » de Karim Moussaoui: Au fil des premières œuvres

A l’occasion du confinement, l’Institut français d’Algérie a mis à la disposition
des internautes et jusqu’au 5 avril un lien d’accès aux moyens métrages à succès : « Les jours d’avant » du cinéaste franco-algérien Karim Moussaoui et « Kindil
el Bahr » de Damien Ounouri. Visibles depuis longtemps occasionnellement
en projection pendant les festivals de cinéma, les deux films ont permis à ces deux réalisateurs de devenir une valeur sûre.

« Les jours d’avant » de Karim Moussaoui: au bord du chaos

Ce drame franco-algérien d’une durée de 47 mn, avec Mehdi Ramdani, Souhila Mallem et Mohammed Ghouli, transporte les spectateurs au milieu des années 90 dans une cité située au sud d’Alger. Sur place, nous rencontrons Djaber et Yamina, deux voisins qui ne se connaissent pas. Dans une époque broyée par la montée de l’islamisme, il était inenvisageable pour la jeunesse algérienne de communiquer entre filles et garçons avant le mariage. Un évènement majeur a bouleversé l’existence de ces deux êtres.  En un laps de temps limité, Karim Moussaoui nous fait vivre une aventure émotionnelle bouleversante. Le scénario est maîtrisé et reste captivant dès les premiers plans. L’interprétation des personnages est magistrale: les relations qui les unissent agissent, en effet, comme du baume au cœur, sur le spectateur fortement agacé par la violence pesante pendant tout le film. La lumière, les couleurs et la caméra en mouvement donnent un avant-goût de l’orage qui va bientôt s’abattre sur l’existence de ces deux adolescents. Karim Moussaoui signe un film de qualité, annonciateur d’un succès fulgurant atteint peu de temps après, avec la sortie de  son long métrage « En attendant les hirondelles ».

« Kindil el Bahr » de Damien Ounouri: l’énigme maritime

D’une durée de 40 mn, sorti en 2016, « Kindil el Bahr », réalisé par Damien Ounouri, a été présenté pour la première fois à la « Quinzaine des réalisateurs » Cannoise de 2016. Nefissa est une jeune mère de famille. Lors d’une promenade en solitaire sur la plage et d’une baignade, elle est  violemment agressée par une horde d’hommes. Aucun témoin ne voit la scène. Peu de temps après, les disparitions des baigneurs s’accumulent au même endroit. Des morts non-élucidées sont même signalées.

Le film, à l’ambiance glauque, laisse planer un mystère total et est enrichi par la présence de l’excellent acteur algérien Ahmed Zitouni. Adila Bendimerad, Souad Sebki et Nabil Asli ont donné vie à un film puissant sorti auparavant en salles et mérite amplement qu’on le fasse connaître encore.  Damien Ounouri est un réalisateur algérien qui vit et travaille à Alger. Fidaï (2012), le premier long métrage documentaire de Damien Ounouri est produit par le cinéaste chinois Jia Zhang Ke et a été sélectionné au Festival international de Toronto avant sa sortie dans les salles en France. Kindil el Bahr est sa première fiction marquante.

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