Contrepoint: Culture :un certain souci de demain

Premières sorties médiatiques de Chiraz Laâtiri et, de suite, des nouvelles qui réconfortent pour les artistes .Qui augurent du bon pour la Culture, pour toute la Culture, aussi.

En temps de pandémie, et en période de confinement, nous l’oublions peut-être, une large frange du monde des Arts est réduite au chômage. La frange des « indépendants » «, des « intermittents du spectacle », principalement, ceux qui ne relèvent d’aucune fonction, d’aucun statut, officiels. Ceux qui n’ont que leurs « prestations de scènes » pour gagner leur vie.

A ceux-là, le ministère de tutelle donne d’abord une assurance : les festivals d’été, tous les festivals d’été, auront bien lieu. Les prévisions pessimistes laissaient entendre le contraire ; les experts prédisent le retour à la normale, au plus tard en juillet-août. Toujours dans « l’horaire festivalier ».

Mais la meilleure annonce (en fait, une logique conséquence) est que ces festivals seront entièrement tunisiens. Strictement, l’apanage des créations locales et des artistes locaux. On sait, tous, ce que cette question suscite de débats, voire de controverses, avant chaque session. Les uns revendiquant « la qualité et le prestige de l’ouverture à l’international ». Les autres insistant sur « les mérites et les bénéfices de la tunisianité ».On ne prendra pas parti. On dira seulement (à part, bien sûr, de se réjouir du « plein emploi ») que cela permettra, peut-être, d’en avoir le cœur net cette fois-ci. Et de mieux lorgner, ainsi, vers le futur, en ayant une idée plus exacte de notre potentiel de talents.

Seconde perspective, seconde initiative inaugurée par le ministère : un fonds de soutien et de lancement. Pas un rajout au budget public, mais une contribution de sponsors et de mécènes explique en toute franchise Chiraz Laâtiri. Pour l’heure « L’Etat n’a que ce qu’il a ».

Le soutien s’explique par la récession qui s’installe. Mais il se distingue en posant aux artistes « candidats » la condition, hautement profitable et protectrice, de régler leur adhésion à la mutuelle assurance, à la sécurité sociale et à la société des droits d’auteur.

Le lancement, lui, renforce les moyens de la création. Encourage  la présentation des dossiers.

On parle, ci-haut, de bon augure pour la Culture. Pour toute la Culture. Deux choses y invitent :

-Le sentiment, d’abord, qu’à travers ces nouvelles mesures, une nouvelle gouvernance culturelle se profile, à l’horizon proche peut-être. La tunisianité des festivals ? Oui, une expérience possible, demain encore, pourquoi pas ? Les artistes que l’on incite à construire eux-mêmes leur statut ? Une chance de « désencombrement », plus tard, pour un Etat en manque de moyens.

L’esprit constructif, un certain souci de demain rassurent, ensuite, sur la démarche vers une vraie conception de la Culture. Celle qui va au-delà de la simple « comptabilité » des évènements, celle qui ne se suffit jamais de divertir des publics, mais n’entend que rendre meilleur tout un peuple, tout un pays.

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