Le CA dans le viseur des instances: Menace à l’horizon

Dans le viseur de la Fifa, de la FTF et même du Fisc, les Clubistes ne peuvent plus se permettre le moindre faux pas en raison de l’épée du Damoclès qui pèse au-dessus d’eux.

Un football à l’arrêt constitue-t-il une aubaine pour un CA dont le déficit est forcément inquiétant ? Les instances, que sont la Fifa, la FTF et même le TAS, vont-ils cependant continuer à prendre en compte la situation par laquelle passe le sport-roi pour assouplir les mécanismes de règlement divers (paiement différé) ? Pas si sûr, quoique la Fifa ait récemment opté pour un examen au cas par cas de chaque dossier afin d’évaluer l’impact de la situation actuelle sur un club particulier (affaire Fabrice Ondama par exemple). Clairement, le CA reste exposé à une sanction, puisque le club de Bab Jedid dispose juste d’un répit dans ce cas d’espèce précis. En somme, la Fifa a juste accordé un délai de grâce pour payer les 2.8 millions de dinars au joueur congolais. Et ce n’est pas fini, puisque le CA devra par la suite traiter d’autres affaires (les dossiers Khazri, Opoku, OM, Marco Simone et les deux Camerounais Song et Yimga). Et à l’approche du mercato, c’est difficile dans ces cas-là de se projeter, même si le CA n’a pas l’intention de rester dans l’inaction (centenaire oblige). Cependant, la sagesse recommande la justesse pour un club qui devrait éviter d’ouvrir les vannes de nouveau. Mais encore faut-il qu’il n’ait aucun départ à déplorer. C’est le seul moyen d’équilibrer à terme les finances de l’écurie clubiste, et tout cela est encore très loin d’être simple. Ce faisant, en ces temps-là, malgré une situation sportive en amélioration (vu les soucis du quotidien), le CA est toujours confronté à de sérieux problèmes économiques. Au bout d’une longue traversée de désert, les Clubistes ont renoué avec un visage compétitif, et même parfois la fierté qui va avec (en dépit de l’amère élimination en Coupe de Tunisie). Les supporters, également, se surprennent à vibrer de nouveau pour cette équipe, alors que les jeux sont pratiquement faits en championnat. De là à s’avancer à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Loin de là. La santé financière du club de Bab Jedid est particulièrement précaire. Dans le viseur de la Fifa, de la FTF et même du Fisc, les Clubistes ne peuvent plus se permettre le moindre faux-pas en raison de l’épée du Damoclès qui pèse au-dessus d’eux et incarnée par ces innombrables sommations des instances. En football, une situation financière saine et équilibrée est, à côté des ambitions sportives, un des piliers de tout projet sportif qui se respecte. Le CA ne peut donc compter que sur une bonne gestion pour s’en sortir. A titre d’exemple, les contrats de sponsoring signés en début d’année ont permis de garder la tête hors de l’eau, sans pour autant effacer d’un coup,  de longues années de gestion économique défaillante.

 

Quelle marge de manœuvre ?

Au Club Africain, en dépit de l’inquiétante situation de ces derniers temps, les objectifs ne changent pas et l’ambition, elle, est là. L’ambition de bien faire et de sortir de la crise, surtout pour un club qui, rappelons-le, s’est vu soustraire des points ajoutés à une interdiction de recruter. L’affaire Chenihi est passée par là et le CA en paie le prix fort jusqu’à maintenant au classement général. Une erreur administrative de la part d’un exécutif inexpérimenté et voilà que le CA dégringole volet hiérarchie. L’exécutif clubiste, parlons-en. Il n’est pas question de juger ni d’apprécier l’implication des tenants clubistes. Mais juste de reconnaître qu’il y a des espaces à remplir et des erreurs de casting à ne plus reproduire. Quand on veille sur les destinées du CA, l’on doit s’impliquer avec une ambition, une volonté et un enthousiasme au quotidien. C’est comme ça, et uniquement comme ça, qu’un club de cette trempe assure sa pérennité. « Prudence est mère de sûreté » et le CA ne serait pas rentré dans ce processus avec la Fifa.  Bien sûr s’il avait fait évoluer sa stratégie en matière économique et financière, en arrivant petit à petit, pas à pas, brique par brique, vers un équilibre financier qui doit être l’objectif des dirigeants au quotidien.

Pour ce qui est de l’engagement maintenant, alors vraiment, pour le coup, nous l’avons encore tous vu l’hiver dernier.  Le CA s’est de nouveau aventuré sur le marché des transferts. Par la suite, de nouveau, une vague de panique a déferlé sur les supporters, qui ont ,cette fois-ci ,pris les devants via une mobilisation sans précédent. Et c’est maintenant au tour des décideurs de sauver la face, en épongeant ce qui doit l’être avant les dates butoirs. La situation financière du CA est la source de nombreuses suppositions, et le flou artistique entretenu  par l’exécutif contribue forcément à générer des questionnements chez les supporters et les observateurs. Quid des revenus additionnels développés en termes de sponsors et de marketing ? Quelle stratégie en termes de reconduction des baux arrivant à terme ? Combien le bureau directeur en place a-t-il dépensé ? Quelle évolution de la masse salariale ? Quelle ampleur du déficit ? Et l’impact financier de l’effort effectué en hiver ? L’argent encore et toujours. La question financière est sur toutes les lèvres quand on parle du Club Africain. L’on parle plus de budget et de dettes que de résultats sportifs. Pris à la gorge par leurs obligations vis- à- vis de la Fifa, les dirigeants ont forcément les mains liées, entamant ainsi une course contre la montre afin de satisfaire à leurs obligations vis- à- vis du « gendarme financier » du sport-roi. Et si la pandémie du coronavirus et l’arrêt des compétitions ont incité la Fifa à procéder avec davantage de mansuétude, le CA n’est pas tiré d’affaires pour autant. En cette année de centenaire, en cette période charnière, le club de Bab Jedid doit forcément se résoudre à suivre une politique d’austérité sur le plan du recrutement. Et doit s’y atteler pour répondre à toutes les exigences posées. Viendra par la suite le temps de passer un palier et desserrer l’étreinte.

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