Projet de loi pour interdire le «tourisme parlementaire»: Un pas en avant

Le projet de loi interdit à tout député de changer de bloc parlementaire de son parti au nom duquel il s’est porté candidat, après l’annonce de la composition finale du parlement en début de législature. Mais ce n’est pas encore gagné, cette première mouture devra être soumise au vote en plénière à une date qui sera fixée par le bureau du Parlement.

Un véritable phénomène post-révolution, continuellement dénoncé et contesté et repris par les observateurs de la scène politique tunisienne et par les députés eux-mêmes. Certains ont même pointé un «mercato politique», où les calculs et intérêts politiques priment sur les choix des électeurs et la discipline partisane. Des partis en ont souffert, d’autres en ont bénéficié, ce qu’on appelle «tourisme parlementaire» qui s’est remarquablement manifesté dans l’ancien parlement, ne cesse de dégrader l’atmosphère politique et parlementaire.

Après plusieurs tentatives vouées à l’échec, le dossier de l’interdiction de ce phénomène a été rouvert avec l’adoption, hier, en commission du règlement intérieur, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), d’un projet de loi portant sur l’interdiction du «tourisme parlementaire», connu comme étant la migration de députés d’un bloc parlementaire à un autre. Ce projet de loi interdit à tout député de changer de bloc parlementaire de son parti au nom duquel il s’est porté candidat, après l’annonce de la composition finale du parlement en début de législature. Mais ce n’est pas encore gagné, cette première mouture devra être soumise au vote en plénière à une date qui sera fixée par le bureau du parlement.

Rappelons que c’est la députée de Qalb Tounès et première vice-présidente de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Samira Chaouachi, pourtant ayant pratiqué à plusieurs reprises le «tourisme parlementaire», qui a soumis au bureau de l’ARP ce projet de loi interdisant cette pratique.

En effet, Samira Chaouachi a fait, depuis sa première expérience politique au sein de la direction du Parti de l’unité populaire, sous Ben Ali, plusieurs escales à la direction de quatre ou cinq autres partis dont l’UPL, Nida Tounès et Al Moubadara, mais toute bonne intention de faire avancer le travail parlementaire est louable.

En juin 2019, les députés avaient choisi de ne pas valider une proposition d’amendement du règlement intérieur de l’ARP et de la loi électorale, présentée alors par le député Mongi Harbaoui, stipulant l’interdiction du tourisme parlementaire. Cette première mouture voulait que «tout député qui démissionne de son parti ou de sa coalition perde son siège au Parlement avec une mesure qui toucherait également les membres des blocs qui démissionnent des partis ou des coalitions formées lors des élections».

Il est à rappeler également que lors de son allocution clôturant la séance inaugurale du nouveau Parlement, en novembre dernier, le président de l’ARP avait proposé « l’amendement du règlement intérieur de l’Assemblée afin de rompre d’une manière définitive avec le tourisme partisan, de manière à ce que le député perde sa qualité s’il quitte le bloc au nom duquel il s’est porté candidat, en vue de la moralisation de la vie politique, en général, et parlementaire en particulier ».

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