Reportage- flambée du prix des fruits et légumes: Des prix hors de portée et indigestes!


Hormis les oranges, et les pamplemousses, il n’y a rien à acheter en-dessous de 3 dinars.


On ne sait pas quelle mouche a piqué les fournisseurs et les marchands vu la cadence des prix des fruits et légumes en Tunisie pour ne citer que ces produits. Effet coronavirus et confinement ou pas, ce n’est pas la joie alors que le mois pieux du jeûne Ramadan démarre à peine. Une intervention télévisée d’un expert en milieu de semaine a rappelé combien la bataille des consommateurs pour obtenir des prix réguliers et homologués repart de plus belle. Nécessairement. Hormis les bouquets d’artichauts qui sont vendus en trois ou quatre pièces pour la somme de 500 millimes au commerce ambulant à tous les coins de rue, il n’y a pas de quoi sauter de joie ! Prenez-en bonne graine. A voir les prix des bananes entre 3,5 et 5 D le kilogramme selon la provenance, soit du commerce parallèle ou officiel, on risque vite de se désister. La page des consommateurs contre la vie chère sur les réseaux sociaux affirme que des prix de 5,4 D et bien plus encore ont été relevés dans différents espaces commerciaux de la capitale. Au point de créer une suspicion sur la rareté de cette marchandise ou une interdiction ministérielle quant à son importation par les temps qui courent.

En parcourant les rayons fruits et légumes d’un supermarché d’El Menzah 6, on tombe des nues. On tombe dans les pommes carrément !

Prix vertigineux

Commençons par le bon côté des choses. Les oranges sont vendues entre 2 et 3,5 D le kilo. Les oranges à jus sont les moins chères tandis que les oranges maltaises, les oranges Thomson ou les oranges douces n’ont de doux que le nom. On croit rêver quand on trouve une autre variété d’oranges Thomson à 4,8 D le kilo. D’autres fruits oranges, portant le label «délicieux» à plus de 5 D le kilo, présentent un cageot vide. Terminé ou desservi ? On ne saura jamais. Toujours au niveau des agrumes, il y a les pamplemousses proposées à 1,7 D ou les pêches à 3,070 D le kilo qui peuvent tenter les consommateurs. Le melon cantaloup est de 3,190 D le kilo. Hormis cela, rien d’exaltant. Les pommes Golden sont vendues à 3,990 et 4,790 D le kilo. On en voit de toutes les couleurs en défilant de fruit en fruit. Du visage vert de rage au jaune pâle maladif comme la couleur de la nèfle qui dégoûte le consommateur pour son prix élevé. Pis encore, la nèfle appelée bousâa en arabe dialectal a suscité les remous de la clientèle pour son prix hors de propos. Une chose qu’on a pu vérifier sur les étalages puisqu’elle est proposée à 3,930 D le kilo ! Pour la petite histoire, cette variété de nèfle est précisément la nèfle du Japon, ce qui n’est même pas marqué sur les pancartes inscrites à peine lisiblement à la craie… Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia, «la nèfle est un fruit d’hiver, brun à cinq gros pépins, consommé après les premières gelées d’automne, une fois blet. Il ne doit pas être confondu avec la nèfle du Japon, un fruit jaune récolté au printemps dans les régions plus chaudes.» Des kiwis sont proposés à 700 millimes… le kilo non la pièce bien entendu.

Une fois qu’on aura eu cœur à acheter quelques kilos ou pièces de fruit par-ci, par-là pour nourrir sa famille, il faut se tourner vers le plus important et indispensable, nos chers légumes. Pas très chers non plus  par pitié. Voyons voir.

Aïe pour le prix de l’ail

L’ail qui est passé un temps pour un remède anti-coronavirus a suscité la polémique pour son prix pratiqué actuellement qui tournerait aux alentours des 20 dinars le kilo même si d’autres témoignages affirment recourir à l’ail vert qui coûterait 2 dinars le kilo ou d’autres régions du pays comme à Kébili où il semble plus disponible et moins cher. L’ail rouge en grande surface est à 25,480 D le kilo. Passons. La feuille de laitue à 370 millimes, la variété iceberg à 950 millimes, le persil à 350 millimes, les épinards à 750 millimes le kilo. Ensuite viennent les carottes à 1,470 D le kilo, la tête de fenouil et les courgettes à 1,720 D le kilo. Pour ne pas dormir debout et encore moins rêver, les tomates allongées sont à 2,450  le kilo. Le chou-rave à 1,475 D/kilo et le chou-fleur à 1,140 D/kilo. Les poireaux à 1.970 D le kilo. Les poivrons doux sont à 2,200 D le kilo et la gamme meski à 1,720 D/kilo, tandis que le piment fort y va plus fort à 2,800 D le kilo. Les petits pois s’écoulent à 3,130 D/ kilo. La fève verte à 1,415 D et l’aubergine à 1,720 D le kilo. L’oignon est à 1,850 D/kilo et les pommes de terre à 1.080 D le kilo. Un prix déguisé car le cageot est quasiment vide et présente des légumes tout moisis.

Une éclaircie dans la grisaille toutefois. On peut se renseigner sur le site tunisien flehetna.com qui veut dire littéralement «notre agriculture» pour obtenir une idée sur les prix au marché de gros. On y remarque des prix plus doux à la lecture pour les yeux comme la botte d’ail frais à 3,5 D. Les prix des légumes sont plus appréciables. Mais entre ceux présentés comme un menu sous la mention «le marché du jour» et ceux qu’on retrouve dans les commerces de fruits et légumes, c’est justement le jour et la nuit !

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