Distribution de la deuxième tranche des aides sociales: Mêmes causes, mêmes effets!


Lors de la distribution de la première tranche des aides sociales, on pouvait comprendre les formes de mauvaise organisation et les débordements observés devant les bureaux de poste et les sièges des gouvernorats et municipalités. Mais au début de cette semaine, rien ne peut justifier la reproduction des mêmes scènes dans le Grand Tunis et dans plusieurs autres gouvernorats. Pourtant, les autorités ont mis en place une nouvelle solution de paiement mobile et de comptes bancaires virtuels pour éviter l’encombrement et la ruée notamment vers les bureaux de poste. S’agit-il d’un manque de conscience ou d’une mauvaise gestion de la crise de la part des autorités? Une réponse à cette question s’impose d’autant plus que la Tunisie entame une phase. décisive dans sa lutte contre le coronavirus

Hier, lors de la distribution de la deuxième tranche des aides sociales octroyées aux familles démunies et à revenu limité, rien n’a changé, des scènes d’encombrement, des files d’attente interminables et un manque d’application des dispositions de distanciation sociale ont été observés notamment devant les bureaux de poste. En effet, aucun respect des consignes du ministère de la Santé n’a été observé devant plusieurs bureaux de poste dans le Grand Tunis comme à Kairouan, Bizerte, Jendouba et Sfax. Les mêmes images dénoncées lors de la première opération de distribution de ces aides se sont, hier, reproduites. Ruée devant ces locaux, des personnes âgées à visage découvert et une foule immense sans aucune protection ni distanciation à l’attente des aides sociales. Et c’est notamment dans le gouvernorat de Kairouan que les images nous font craindre qu’un nouveau rebond de la contagion n’éclate. A Bouhajla, la place devant le bureau de poste était bondée de monde, on se croyait même dans une situation de guerre, des dépassements qui ne seront pas sans conséquences sur la situation épidémiologique. Qui peut-on blâmer? Faut-il accuser un manque de conscience ou une mauvaise organisation et une mauvaise gestion répétitive de la crise de la part des autorités?

Le gouvernement avait pourtant annoncé une nouvelle solution technologique pour éviter ce genre de débordements qui peuvent nous coûter cher. En effet, le ministère des Finances a annoncé la signature d’une convention avec le ministère des Affaires sociales, la Banque centrale (BCT), la Poste tunisienne, Tunisie monétique et l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers pour mettre en place un système de portefeuille virtuel ou digital. Cette solution permet de créer un compte sur le téléphone portable des bénéficiaires des aides sociales dans le cadre de la numérisation de l’octroi de ces aides. Ainsi, désormais, les bénéficiaires pourront obtenir les aides à travers leur téléphone portable et les encaisser auprès des bureaux de poste, des agences bancaires ou bien des distributeurs automatiques des billets des banque ou de la poste.

Grand décalage

Mais en sachant que les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets et conséquences, on s’aperçoit qu’il y a un décalage entre les bonnes intentions des décideurs et la réalité sur le terrain. Même si le gouvernement a prévu ce genre de solutions technologiques, il faut prendre en considération les conditions et les contextes des citoyens. Car, il est connu pour tous, la majorité des bénéficiaires de ces aides sociales appartient à la catégorie de personnes âgées et démunies dont le rapport avec la technologie est souvent peu développé, car ils sont peu initiées à ce genre de solutions technologiques bien qu’elles soient si simples. A ce niveau, un grand travail de sensibilisation et d’encadrement aurait pu être fait différemment et efficacement pour limiter ce genre de dépassements qui risquent de coûter cher à la communauté nationale.

En tout cas, comme annoncé par le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, une somme de 60 dinars sera accordée aux familles démunies dans l’optique de Ramadan et un montant de 200 dinars sera versé aux classes fragiles. Des aides sociales exceptionnelles seront également versées aux retraités. Au total, 140 mille retraités dont la pension ne dépasse pas les 180 dinars bénéficieront d’une aide sociale exceptionnelle de 100 dinars. Le ministère versera aussi une nouvelle aide de 60 dinars à l’occasion du mois de ramadan au profit des familles nécessiteuses en plus d’une autre aide de 60 dinars à l’occasion de Aid El Fitr.

Au cours de la période du confinement général allant du 23 mars au 3 mai 2020, un million de familles ont bénéficié d’aides sociales en Tunisie. Selon le directeur général de la promotion sociale au ministère des Affaires sociales, Sami Belghith, il s’agit notamment de 470.000 familles qui ont pu profiter d’une allocation de 200 dinars durant la période initiale du confinement à laquelle il faut ajouter une aide de 100 dinars versée aux personnes dont la pension de retraite ne dépasse pas les 180 dinars.

Un commentaire

  1. Liberte

    08/05/2020 à 09:01

    C’est toujours la même chose le désordre teigne en Tunisie, alors changer de méthode au lieux de distribuer de l’argent donner des bons d’achat comme des tickets restaurants.

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