Paradoxe

C’est aujourd’hui que le deuxième lot des activités commerciales devra reprendre les activités, selon l’agenda préparé à l’effet d’organiser l’opération du déconfinement ciblé. A l’instar des boutiques de prêt-à-porter et du commerce des chaussures, les malls devaient rouvrir leurs portes au grand public, et ce, conformément au communiqué du ministre du Commerce en date du 1er mai 2020. De ce fait, les malls, ces hypermarchés dont le nombre se compte sur les doigts d’une main, ont élaboré des plans de reprise dans lesquels ils ont pris toutes les mesures préventives nécessaires et adéquates conformes à la politique nationale de lutte contre le Covid-19.

Mais les malls, qui bénéficient d’une grande expertise en matière de prévention des risques tels que prodigués par des bureaux de contrôle internationaux, ont déjà initié leur personnel aux nouvelles mesures de sécurité sanitaire, telles que la prise de la température à l’entrée pour tous les visiteurs et les employés, l’obligation du port du masque pour tous les clients, la limitation de la circulation des visiteurs à une personne pour dix mètres carrés, la mise à disposition des clients de gel hydroalcoolique dans la grande surface, les magasins et les espaces de récréation, en plus de la désinfection de chaque mall avant l’ouverture et tous les soirs après la fermeture. Pour éviter au maximum le risque de contamination parmi le personnel lors de leurs déplacements, des bus ont été loués et mis à leur disposition afin de d’éviter qu’ils n’utilisent les transports en commun.

Malgré toutes ces mesures, le ministère du Commerce a annoncé la veille de la réouverture des malls que le gouvernement a décidé de reporter leur ouverture au public, sans donner plus de détails sur les raisons de ce report. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, samedi 9 mai, le chef de cabinet du ministre du Commerce, Khaled Ben Abdellah, a indiqué que cette décision a été prise pour des raisons sanitaires étant donné que les hypermarchés présentent un risque accru de la propagation du nouveau coronavirus, compte tenu du nombre colossal de clients et des difficultés de contrôler tout le monde à l’entrée. Mais n’est-il pas paradoxal d’autoriser la reprise des activités de la friperie qui draine des milliers de personnes, surtout avec l’approche de l’Aïd, sans aucune mesure de prévention réelle, où les clients joueront des coudes pour dénicher le bon article à un prix bradé, et de fermer les espaces qui se conforment aux règles de la gestion sanitaire exemplaires et allouent des sommes importantes à l’acquisition du matériel de contrôle et de prévention ?

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