Dépolitiser les instances indépendantes

Le Tunisie post-révolution est-elle condamnée à subir, sans broncher, les caprices, les erreurs et les errements de ses instances indépendantes, qu’elles soient constitutionnelles ou que leur mission arrive à expiration officiellement sans que les responsables concernés n’acceptent de reconnaître qu’ils doivent rendre compte à ceux qui  leur ont accordé leur confiance ?

De plus, certaines parmi ces instances dont la validité est arrivée à sa fin depuis des années, faute d’avoir comblé les postes vacants, à l’instar de la Haute autorité indépendante de la communication visuelle (Haica) qui vient de réclamer le prolongement du mandat de son exercice.

Les instances indépendantes agissent, en effet, en dehors de tout contrôle, y compris des pouvoirs publics qui sont à l’origine de leur création (comme ce fut le cas de l’Instance vérité et dignité) et récusent les recommandations ou les erreurs qu’elles ont commises durant leur exercice (le cas des dépassements financiers commis par l’IVD dévoilés par la Cour des comptes) ou qu’elles réussissent à étouffer, avec la complicité de certaines  parties, certaines grosses affaires de corruption et de mauvaise gestion (l’affaire de la démission de Tlili Mansri, ancien président de l’Isie).

Elles donnent ainsi l’impression à l’opinion publique qu’elles ont dévié de l’essence même des missions pour lesquelles elles ont vu le jour. Pire encore, beaucoup de Tunisiens n’hésitent pas à les accuser de s’impliquer dans les tiraillements qui traversent le paysage politique national et de  faire partie intégrante des querelles partisanes et électoralistes qui opposent nos politiciens, en prévision des élections législatives et présidentielle prévues fin 2019 mais qui battent déjà leur plein.

Faut-il rappeler à ceux qui semblent l’oublier ou veulent profiter de la confusion régnant sur la scène nationale que les instances indépendantes doivent rester à l’écart des querelles politiques et que les tentatives de les manipuler ne peuvent que jeter le discrédit sur l’expérience démocratique.

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