Entre espoir et crainte, la Ligue 1 avance vers la reprise : La vérité du terrain

Notre football a pris la décision de défier le sort après examen approfondi de la situation. La relance tant attendue sera marquée par des images fortes en rapport avec la distanciation sociale, les masques et un silence de cathédrale dans les tribunes. Et quitte à mettre en place un «spectacle au rabais», il s’agira avant tout de sauver les meubles en récupérant les droits TV !

Le football s’adapte et se réinvente même. Du protocole sanitaire à l’évolution de certaines règles, le sport-roi se renouvelle et fait sa mue.  Du côté de la Ligue 1 tunisienne plus que quelques semaines à tenir et le ballon roulera de nouveau, dans le silence assourdissant du huis clos, il va sans dire. Et en attendant le jour « J », place à la mise en place du protocole sanitaire dans la perspective d’une application qui sera particulièrement scrutée sur tous les terrains sélectionnés pour boucler la saison.  En détail, nous aurons affaire à un « cérémonial » minutieux, à la limite exigeant avec des entrées séparées sur le terrain, des sièges vides entre les remplaçants et les membres des staffs pour respecter les distanciations sociales. Même les ballons n’y échapperont pas avec des cuirs régulièrement désinfectés. Les consignes concernent aussi les remplaçants, invités à porter des masques, autant que les joueurs remplacés, appelés à immédiatement porter un masque à leur sortie du terrain. Avec ce panel de protections donc, l’on peut dire, du moins en théorie, qu’il y a clairement une volonté de prendre les précautions maximales. La FTF n’a rien laissé au hasard, les mesures préventives englobant même les interviews d’après-match.

Les vieux réflexes ont la peau dure

Dans la vie, c’est bien connu, les vieux réflexes ont la peau dure. Certains gestes singuliers sont forcément à bannir et ce n’est pas du ressort de la FTF de les intégrer dans son process. Dans ce contexte, sur le terrain, les joueurs doivent ainsi éviter les comportements d’ordinaire naturels. En clair, pour que le protocole soit pleinement intégré, les joueurs ne devront pas se disperser, ni s’enflammer après un but libérateur par exemple. Est-ce trop demander aux acteurs du jeu ? Certainement pas, quoique l’on note que tout le poids des «réformes» pèse sur leurs épaules.

Passons maintenant à l’absence de communion joueurs-public. La Ligue 1 a la chance d’en connaître un rayon sur le sujet. Ce ne sera pas frappant de voir des stades qui sonnent creux. Bref, il n’y aura pas de contraste saisissant par rapport à l’atmosphère «traditionnelle» de ces neuf dernières années où certaines rencontres avaient le point commun de ressembler à des sorties amicales plus qu’à des matchs à enjeu. On peut même s’avancer à dire que c’est commun chez nous avec des joueurs qui ont déjà appris à tenir compte du silence de l’amer.

La pire des justifications par le bon sens de la calculette !

Abordons prestement les répétitions d’avant-reprise. Avec une interruption de plus de deux mois et une vingtaine de jours d’entraînement collectif, la mise en route ne peut qu’être poussive.  Soyons indulgents avec nos virtuoses du ballon rond, le temps de retrouver rythme et repères, sans oublier les automatismes. Et puis, n’oublions pas que l’agressivité et l’engagement seront ramenés à leur plus simple expression avec des joueurs aussi émoussés que prudents. Bref, si la plupart des acteurs du jeu ont hâte de fouler les pelouses, la longue coupure, la conjoncture et l’absence du public pourraient jouer en ce sens avec des joueurs qui pourraient être rattrapés par une certaine morosité. Sans aucun doute, nous nous attendons à la pratique d’un nouveau football avec ces « cobayes » tant payés (même si 50% de leur paye leur seront déduits)!  Notre football a pris la décision de défier le sort après examen approfondi de la situation. Cette relance sera marquée par des images fortes en rapport avec la distanciation sociale, les masques et un silence de cathédrale dans les tribunes. Et quitte à mettre en place un «spectacle au rabais », il s’agira avant tout de sauver les meubles en récupérant les droits TV.

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