La Protection civile fait face à une série d’incendies : Il n’y a pas de fumée sans feu !

Des enquêtes sont toujours en cours à propos des incendies, mais rien ne filtre pour le moment. Le plus souvent, l’arrestation d’une ou deux personnes impliquées dans les différents actes n’est pas de nature à dévoiler la partie de l’iceberg. Il va sans dire que les unités de police ont très vite pu identifier et arrêter  les personnes impliquées dans l’affaire de l’incendie criminel du marché de la friperie à El Hafsia, mais qu’en est-il des autres incendies ? Un peu intrigant quand on sait que deux personnes ont été arrêtées en flagrant délit d’incendie le 21 mai à la forêt de Borj Cédria, selon une source syndicale sécuritaire à Ben Arous.

Il ne se passe plus un jour sans que nous entendions parler d’un incendie quelque part dans le pays. Les derniers incendies ont déjà suscité les doutes quant à leur origine, enflammé les rumeurs et servi d’argument pour les défenseurs de la théorie du complot, très actifs sur les réseaux sociaux, d’autant plus qu’ils ont coïncidé avec la première phase du confinement ciblé, c’est-à-dire au moment où le pays se prépare à relancer une économie morbide après avoir marqué des points dans la lutte contre le coronavirus.

Le transport du phosphate bien visé par les lobbies

Deux individus ont été arrêtés dans la soirée du 18 mai à Ksar Gafsa à proximité de la gare par les unités sécuritaires s’apprêtant à commettre un acte de sabotage dans les parages. Ils étaient en possession d’un pneu de voiture et d’une bouteille d’essence. A Gafsa toujours, et plus précisément à Métlaoui, un incendie d’origine vraisemblablement criminelle a ravagé une locomotive de transport de phosphate commercial au moment de la rupture du jeûne. Le prix de la locomotive est estimé à plusieurs millions de dinars.

Un coup très dur pour la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) qui ne cesse de subir les pertes depuis la révolution. En 2017, elle a accusé un déficit d’environ 120 millions de dinars. Le message est bien clair et la Sncft, qui assure le transport du phosphate, est visée à son tour. Il n’est plus question d’un simple acte de sabotage mais d’une affaire plus grave ayant un lien avec certains lobbies du transport du phosphate qui veulent clouer au sol le transport ferroviaire. C’est à l’Etat de frapper du poing sur la table et ne pas se laisser intimider pour la énième fois. Une brigade relevant de la Garde nationale à l’Aouina a été chargée de cette affaire. On n’en saura pas plus, comme de coutume, mais ce qui est sûr c’est que la locomotive n’est plus récupérable.

« Ceux qui se déplacent d’un lieu à un autre pour allumer les incendies finiront par se consumer par le feu », a averti le président de la République le 23 mai à la veille de l’Aïd El Fitr. Une mise en garde qui n’a pas mis fin à cette série inquiétante d’incendies puisque dans le gouvernorat de Gafsa (encore et toujours), un feu s’est déclenché, le 26 mai, dans la ville d’Om Larayes, dans un local abandonné qui était utilisé, depuis plusieurs années, par la CPG  pour chauffer le fioul. Grâce à l’intervention des agents de la compagnie avant l’arrivée  de la Protection civile de Redeyef, l’incendie n’a pas causé de dégât matériel  au niveau de l’unité de production de phosphate commercial (laverie).

L’effet domino !

Entre les 12 et 18 mai, les unités de la Protection civile ont dû faire face à une série d’incendies dont notamment celui qui a ravagé le 14 mai l’usine de papier hygiénique dans la zone industrielle d’Enfidha à Sousse qui fait travailler environ 260 personnes et réalise un important chiffre d’affaires estimé à 114 millions de dinars. A cet effet, le ministre de l’Industrie et des PME, Salah Ben Youssef, s’est déplacé en personne sur les lieux de l’incendie pour mieux s’informer  sur la situation et sur l’ampleur des dégâts.

Il est aussi à souligner que le 18 mai un incendie s’est déclaré dans une usine de tissu à Menzel Hayet, dans le gouvernorat de Monastir. Les pertes matérielles sont considérables pour ces deux entreprises.

Des enquêtes sont toujours en cours pour ces incendies mais rien ne filtre pour le moment. Le plus souvent, l’arrestation d’une ou deux personnes impliquées dans ces actes n’est pas de nature à  dévoiler la grande partie submergée de l’iceberg. Il va sans dire que les unités de police ont très vite pu identifier et arrêter  les personnes impliquées dans l’affaire de l’incendie criminel du marché de la friperie à El Hafsia mais qu’en est-il des autres incendies ? Un peu intrigant quand on sait que deux personnes ont été arrêtées en flagrant délit d’incendie ce jeudi 21 mai à la forêt de Borj Cedria, selon une source syndicale sécuritaire à Ben Arous.

Le nombre d’incendies qui ont éclaté dans les bâtiments durant le mois de mai 2019 est de 121, nous a fait savoir le porte-parole de la Protection civile, Moez Triaa. Pour la période allant du 1er au 20 mai 2020, on est encore à 107.Par contre, le nombre d’incendies qui ont ravagé les terres agricoles a grimpé à 231 dans cette même période, alors qu’il n’a pas dépassé 223 incendies durant tout le mois de mai 2019.

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