LA Banque centrale vient d’annoncer qu’elle injectera, progressivement, près de 10 milliards de dinars dans le circuit bancaire dans le but d’appuyer le refinancement des banques commerciales par l’institution d’émission. L’objectif est que ces dernières puissent, à leur tour, soutenir les entreprises impactées par le Covid-19 et les accompagner dans l’opération de leur redressement financier. Cette orientation, devenue inéluctable, fait partie des mécanismes débloqués par l’État pour venir en aide aux entreprises impactées par la crise sanitaire. Même si certaines décisions restent encore insuffisantes, notamment celles liées aux entreprises de catégorie 4 qui sont pourtant considérées comme les plus fragiles sur le plan financier, et même si on réalise que le redressement de l’économie tunisienne n’est pas facile ni à concevoir, ni à déployer, la circulaire 2020-12 du 28 mai 2020 stipule que les banques pourront accorder aux entreprises et aux professionnels de nouveaux financements exceptionnels destinés à couvrir « les besoins justifiés et liés au financement du cycle d’exploitation ».

Les horizons et les perspectives de la relance économique s’annoncent difficiles, voire éprouvantes, pour les années à venir. Il est par conséquent impératif d’assurer autant que possible la stabilité, sinon la pérennité du tissu économique. Au-delà de la réaction et la gestion de l’Etat de la crise sanitaire, le nouveau contexte dans lequel se débat l’économie tunisienne impose des réformes de réglementation, de supervision et de surveillance des risques financiers. Les normes réglementaires sont au centre de la tempête financière qui a marqué, et qui marque encore, l’économie. La crise sanitaire a encore révélé des faiblesses importantes liées au système de réglementation financière et aux modalités de surveillance. Il n’en demeure pas moins que, depuis, 2011, l’on se posait beaucoup de questions sans en avoir les réponses nécessaires et convaincantes : sur quoi les réformes doivent être axées ? Qu’est-ce qui constitue une bonne régulation et une bonne supervision ? Quels sont les éléments les plus importants qui permettent de garantir la solidité de l’économie tunisienne ? Quel devrait être le champ d’application de la réglementation ?   

Les modalités des financements exceptionnels aux entreprises (montant et durée du remboursement) seront fixées au cas par cas, et ce, selon les besoins du client et de l’évolution de la situation du secteur dans lequel il est actif. Le montant du crédit ne doit pas dépasser les 25% des recettes hors taxe réalisées en 2019. Il peut aussi correspondre à 6 fois la masse salariale pendant 6 mois pour les entreprises entrées en activité après janvier 2019. Le remboursement se fera sur une durée ne dépassant pas les 7 ans, avec 2 années de grâce.

A la lumière des points d’interrogation qui se posent encore sur l’efficacité des normes réglementaires et la supervision résultant des approches en vigueur, il est naturel de continuer à s’interroger jusqu’à ce que les réponses, les bonnes, soient apportées…

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