Érigée comme modèle de gestion du Covid-19, la Tunisie a pu maîtriser la situation épidémique grâce à une démarche proactive visant à lutter contre l’épidémie et à protéger la santé des citoyens. Au moment où  le corps sanitaire travaille d’arrache-pied pour l’endiguement de la propagation du Covid-19, le gouvernement veille à l’esquisse des grandes lignes d’un plan de sauvetage au profit des secteurs les plus gravement touchés.

Inédit le coup d’arrêt donné par la crise sanitaire et sociale à toute l’activité économique. D’où l’urgence  d’adopter un plan de relance dont le coup d’envoi  des travaux  d’élaboration a été donné mardi dernier par le Chef du gouvernement Elyes Fakhfakh.  Des commissions techniques ont été mobilisées pour l’élaboration de ce  plan, qui s’articule autour de plusieurs axes dans divers secteurs et est basé sur sept priorités, à savoir le renforcement de la souveraineté nationale et la sécurité, la préservation du tissu économique et les PME, la relance des secteurs les plus touchés par la pandémie, la réduction de  la bureaucratie et la digitalisation de l’administration. «Le plan de relance vise également à préserver les postes d’emploi et éradiquer le travail précaire, examiner les problèmes en suspens ayant freiné la réalisation de grands projets et activer la reprise du bassin minier et des champs pétroliers, outre la lutte contre la corruption».

C’est dire que la crise économique que connaît le pays, suite à la crise sanitaire, a interpellé tous les acteurs et experts économiques. Elle a invité tous les intervenants  à une réflexion profonde afin d’esquisser des alternatives et de préparer des plans de sortie susceptibles d’aiderle pays à surmonter l’épreuve et remettre le moteur économique en marche.

Sachant que toutes les mesures prises jusque-là et  durant la période du confinement — nécessaires et utiles — ont servi à colmater les brèches, à parer au plus pressé afin de limiter les dégâts.

En invitant les opérateurs économiques, lors de la réunion tenue mardi dernier à la présidence du gouvernement, à un débat sur les visions et les orientations de sortie de la crise économique, l’objectif était de prévoir des mesures à moyen et long termes de reconstruction et de relance. De telles mesures ne s’improvisent pas certes, mais elles doivent être mûrement réfléchies, profondément débattues, car elles vont engager le pays dans la durée.

La mise en place d’une vraie politique de relance serait l’une des solutions à préconiser. Avec l’arrêt de plus de 50%, voire plus, de l’activité économique, ce sont encore des centaines de milliers de nouveaux chômeurs qui vont venir s’ajouter aux chômeurs déjà existants. De nombreuses entreprises sont incapables de reprendre la production une fois que la crise sanitaire sera résorbée. Il est primordial donc de sauver l’appareil productif du pays et d’appliquer, en urgence, les solutions les plus pertinentes pour s’en ressortir avec le moins de séquelles possibles à long terme. Aujourd’hui, préserver la santé des citoyens et celle de l’économie est une équation très compliquée à résoudre. Mais prévoir ce que sera demain est encore plus compliqué. Car les conséquences de cette pandémie seront multiples sur la croissance économique.

La situation économique — déjà en berne à cause du Covid-19 — devient plus compliquée, ainsi que les secteurs sinistrés en même temps  (tourisme, commerce, finances, transport, immobilier…). De même, la densification de la pauvreté et les inégalités sociales, des classes moyennes notamment, rattrapées par la pauvreté, posera un autre problème socioéconomique: d’exclusion et de demande économique.

C’est dans un environnement national et international complexe que la Tunisie devra se battre et se débattre pour accélérer sa sortie de crise, lorsque ce virus lâchera prise. Il s’agit bel et bien d’un processus de longue haleine qui exige des sacrifices et des ruptures au niveau du fond et de la forme.

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