Un réseau de faux comptes Facebook démasqué : Désinformer pour influencer !

Selon certaines informations, les élections tunisiennes avaient été ciblées par un réseau de faux comptes Facebook basé sur l’instrumentalisation des fake news et la désinformation à des fins politiques et électorales. Vendredi dernier, le think tank américain Atlantic Council a publié une investigation portant sur ce réseau de désinformation. Il affirme même qu’il s’agit d’une société tunisienne de communication digitale baptisée UReputation qui a mené des opérations de désinformation ciblant 10 pays africains pour le compte de quatre hommes politiques candidats à la présidentielle de leurs pays. Sur son profil, Linkedin UReputation affirme pourtant être un outil de «veille de cyber-influence, d’intelligence et d’analyse de big data». Elle exploite ainsi ces notions pour façonner ce qu’elle considère comme étant «l’empreinte digitale» de ses clients.

Les dernières élections de 2019 se sont démarquées, pour la première fois dans le contexte national, par une forte implication des réseaux socio-numériques, Facebook en l’occurrence, dans les choix et décisions des électeurs. Ainsi, selon l’Instance supérieure pour les élections (Isie) et la Haute instance supérieure de la communication audiovisuelle (Haica), d’importants fonds ont été alloués dans le cadre des opérations de communication sur ces plateformes d’implication sociale visant notamment à faire la promotion des partis et personnalités politiques ou s’attaquer aux adversaires politiques par le biais des fake news.

Des mois après la tenue de ces élections, quelques éléments de réponse aux questions de l’opinion publique commencent à apparaître. Le réseau social Facebook a, dans un rapport rendu public, annoncé avoir supprimé deux réseaux de faux comptes, dont l’un s’activant depuis la Tunisie. D’après la firme, ce réseau s’est concentré sur les pays francophones d’Afrique subsaharienne en utilisant de faux comptes pour se faire passer pour des locaux et publier du contenu en vue de rediriger les utilisateurs ciblés vers des sites hors plateforme.

L’objectif de ces trafiquants d’informations était d’opérer dans les pays d’Afrique francophone, dont la Tunisie. Au total, 446 pages ont été supprimées par Facebook, au même titre que 182 comptes, 96 groupes, 60 événements et 209 comptes Instagram, réseau appartenant également à la firme Facebook.

Le réseau de Mark Zuckerberg affirme avoir alerté les autorités qui ont été prévenues à cet effet.

Les élections tunisiennes ciblées ?

Mais selon certaines informations, les élections tunisiennes avaient été ciblées par ce réseau de faux comptes Facebook basé sur l’instrumentalisation des fake news et la désinformation à des fins politiques et électorales. Vendredi dernier, le think tank américain Atlantic Council a publié une investigation portant sur ce réseau de désinformation. Il affirme même qu’il s’agit d’une société tunisienne de communication digitale baptisée UReputation qui a mené des opérations de désinformation ciblant 10 pays africains pour le compte de quatre hommes politiques candidats à la présidentielle de leurs pays. Sur son profil, Linkedin UReputation affirme pourtant être un outil de «veille de cyber-influence, d’intelligence et d’analyse de big data». Elle exploite ainsi ces notions pour façonner ce qu’elle considère comme étant «l’empreinte digitale» de ses clients.

Le démantèlement de ce réseau de faux comptes instrumentalisé par cette agence de communication digitale est également lié à la désactivation puis la réactivation, il y a une semaine, de plusieurs comptes populaires en Tunisie. Des personnalités, des journalistes et des influenceurs ont vu, du jour au lendemain, leurs comptes désactivés. Depuis, certains ont pu les récupérer. Le rapport de Facebook donne ainsi une réponse aux interrogations des internautes tunisiens, surtout que les comptes avaient été désactivés sans que des explications soient données.

Il y a un an, en mai 2019, Facebook avait supprimé plus de 250 comptes et pages de 13 pays dont la Tunisie. A l’origine de cette opération, la société israélienne Archimedes Group. Ce réseau avait entrepris une opération de désinformation pour s’attaquer notamment à l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed.

Enormes risques cybernétiques

En Tunisie et même avant l’explosion d’usage des réseaux socio-numériques, les internautes faisaient déjà face à des risques cybernétiques énormes. Piratage, harcèlement sexuel, vols et exploitation des données personnelles, ces internautes encourent tous les risques. Plus récemment, l’Agence nationale de la sécurité informatique (Ansi) a mis en garde contre une nouvelle vague de phishing (hameçonnage) ciblant les étudiants. Lesquels ont été appelés sur ces réseaux sociaux à remplir un faux formulaire de candidature à une fausse bourse exceptionnelle de 500 dinars a été récemment partagé sur les réseaux sociaux. Or, il s’agit, en effet, d’un faux formulaire, n’ayant pour objectif que de voler les données personnelles des étudiants.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, pour sa part, publié un démenti dans ce sens, appelant les étudiants à ne se référer qu’aux communiqués officiels publiés sur le site officiel du ministère.

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