L’artiste-plasticien Christo : Si l’art environnemental m’était conté !

L’artiste d’origine bulgare, Christo, vient de décéder à l’âge de 84 ans.  Inventeur d’un genre artistique nouveau, «l’entoilage de l’espace», sa découverte par nos jeunes artistes pourrait les inspirer à mêler art, environnement et urbanisme.

Empaquetage du Pont Neuf à Paris

«Le siège du parlement tunisien au Bardo vient d’être empaqueté par le célèbre artiste plasticien Christo. A l’instar du Reichstag en Allemagne, l’artiste a emballé le parlement tunisien. Ainsi, le siège en question est-il devenu l’attraction du monde entier en enregistrant des millions de visiteurs venant voir cette œuvre d’art qui dit que l’œuvre d’art est parfois plus importante que la politique». Méfiez-vous ! C’est de l’intox et l’artiste bulgare décédé le 31 mai dernier, Christo, n’a jamais mis les pieds en Tunisie. Mais ce n’est qu’un rêve qu’on aurait aimé avoir nous aussi en Tunisie. Le rêve où l’art environnemental envahirait nos grands espaces et nos monuments, non pas en peinturlurant ces derniers et en les vandalisant mais plutôt en les emballant de manière artistique pendant un bout de temps où ils deviendraient des attractions pour le public. Force est de croire qu’à part quelques occasions, les artistes sont loin de nos espaces urbains et de notre environnement, de notre nature. Pour l’instant hélas l’on s’est seulement contentés d’une «exposition en plein air» par ci, d’une «Dream city» par là et d’ailleurs heureusement que «Dream city» existe   parce qu’elle nous ouvre les yeux sur le concept de l’art urbain et nous espérons que cela évoluera encore. Ainsi l’artiste-plasticien Christo, inventeur d’un genre artistique nouveau, «l’entoilage de l’espace», est célèbre pour ses réalisations monumentales avec son épouse Jeanne-Claude qui a fait ses études de philosophie en Tunisie, consistant notamment à emballer des monuments. Le duo (rares artistes mariés et qui travaillent en binôme) était, depuis le début des années 1960, passé maître dans l’art de métamorphoser l’espace en enveloppant nature ou monuments, ou en empilant des barils de pétrole. Christo et son épouse (décédée en 2009) sont considérés comme les plus grands artistes environnementaux qui créent des installations en environnement rural et urbain. Il leur arrivait d’attendre pendant plusieurs années avant d’obtenir une autorisation pour réaliser leurs œuvres sur des monuments ou des espaces publics. Remarque très importante : au bout de deux semaines tous les sites retrouvent leur état d’origine et les matériaux sont recyclés. L’empaquetage du Reichstag, dont on célèbre cette année le quart de siècle, restait leur grande œuvre. Celui qui eut l’écho le plus important avec quelque cinq millions de visiteurs. Celui que le public s’est d’emblée approprié, en organisant pique-niques et concerts sur les pelouses voisines. Cette réalisation est colossale par son échelle – avec 100.000 mètres carrés de tissu contre 40.000 pour l’emballage du Pont-Neuf. Révéler en cachant voici en résumé le concept de cet art inventé par Christo. L’arc de Triomphe à Paris serait la prochaine œuvre posthume de l’artiste puisque ayant réalisé dessins, maquettes et préparé les matériaux, il fut d’abord surpris par le confinement dû au Covid-19 ensuite par le trépas le 31 mai dernier.

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