Enquête conduite par Emna Megdiche spécialiste du marketing culinaire : Comment ont mangé les confinés ?

Rien de ce que nous mangeons ne lui est étranger.

Son métier est rare et encore mal connu : Emna Megdiche fait du « marketing culinaire ». C’est-à-dire qu’elle étudie le comportement alimentaire des gens et en déduit les meilleures façons de répondre à leurs besoins, mettre en valeur un produit, adapter un autre à la demande, former les exécutants, cibler un créneau particulier, établir un plan de communication. En un mot, rien de ce que nous mangeons ne lui est étranger. Les plus grands hôtels, les restaurants les plus performants font appel à son expertise.

Le confinement, qui a modifié en profondeur nos habitudes culinaires, a suscité son intérêt, et lui a suggéré une étude. Celle-ci s’est faite sur 1140 personnes.

Les résultats en sont aussi inattendus que significatifs. Nos comportements culinaires de confinés auront, à son avis, un impact certain sur les habitudes futures alimentaires et sur la restauration.

26% des sondés, hommes et femmes confondus, ont fait la cuisine pour la première fois, et constitueront donc désormais des consommateurs plus avertis.

Engouement pour livraison à domicile et les plats asiatiques pendant la période de confinement

Cuisine asiatique

La livraison à domicile a fait irruption dans les mœurs. Elle a concerné les produits frais, l’épicerie fine, la volaille, la viande, les fromages. Se poursuivra-t-elle après confinement ? Oui, pour l’épicerie et la pâtisserie.

40% en moins en ce qui concerne la volaille par exemple. Quant aux plats cuisinés, 32% des interrogés en ont consommé. La demande se poursuivra car on a découvert de nouvelles envies : cuisine asiatique, pizzas au feu de bois, cuisine de rue comme le lablabi, ou kaftaji.

Encore que 68% des personnes regrettent que l’offre ne soit pas plus diversifiée et ne réponde pas assez à la demande. Nos sondés retourneront-ils au restaurant ? 70% en ont envie, 55% n’iront que dans des endroits avec terrasse. 18% iront dans des fast-foods, ou plutôt dans les drive-in mis en place depuis.

Et leurs envies de confinés ? Quelles sont- elles ? Curieusement, 37% rêvent d’un bon café. Cependant que d’autres veulent manger asiatique, des fruits de mer, un bon poisson, ou encore une débauche de pâtisseries.

Donc, les conclusions de Emna Megdiche et de Cate Marketing, son cabinet, seraient, pour les restaurateurs tunisiens, de faire des terrasses leur point fort, de mettre l’accent sur la cuisine asiatique, et de mettre en valeur la cuisine tunisienne.

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