L’EST se doit de revoir sa politique de recrutement : La qualité plutôt que la quantité

La ruée vers le marché algérien n’a pas été une réussite l’été dernier, ce qui donnera matière à réflexion au prochain mercato estival qui s’ouvrira exceptionnellement au mois d’octobre.

La discrétion a été toujours la force de management de Hamdi Meddeb. L’homme ne parle que trop peu aux médias. Il est rare qu’il accorde des interviews et on ne le voit jamais sur les plateaux de télévision et de radio, même durant les moments de gloire de son équipe.

Le président de l’EST est un homme discret et méthodique. Pourvoyeur principal du club depuis son intronisation en 2007, il a su, au fil des années, diversifier les ressources financières du club. Mais ce qui attitre l’attention ces trois dernières saisons, c’est que la performance du club s’est avérée payante sur le plan financier. Entre transferts des joueurs et primes de participations à la Ligue des champions et à la Coupe du monde des clubs, sans compter la dotation du titre africain de 2019, les caisses du club sont renflouées à coups de millions de dollars. Vainqueur de la dernière Ligue des champions devant le Wydad Casablanca, l’EST a touché 2,5 millions de dollars (7 millions 290 mille dinars). C’est dire que l’équipe a démarré la saison avec une dotation conséquente émanant de la CAF qui a versé récemment 650 mille dollars, l’équivalent de 1 million 894 mille dinars tunisiens, prime de sa participation à l’édition 2019/2020 de la Ligue des champions qui a vu le parcours de l’EST stoppé aux quarts de finale.  La dernière contreperformance de l’équipe en C1 africaine n’a nullement affecté la trésorerie du club. C’est qu’en préservant son titre africain deux fois de suite, l’EST a vu la cote de ses joueurs grimper. Les transferts de Belaili, Chaâlali, Kom et Bguir, l’été dernier, ont permis à la direction du club de les remplacer par Raouf Benguit, Ilyès Chetti, Mohamed Amine Tougai, Bilel Ben Saha, Abdelkader Badrane et Abderrahmane Meziane. Bien que l’effectif actuel soit meilleur techniquement, les recrues algériennes de l’été dernier, mais aussi du dernier mercato hivernal, n’ont pas réussi à préserver le titre africain, se faisant éliminer au stade des quarts de finale par Ezzamalek. Ce n’est pas la fin du monde pour l’Espérance de Tunis. Soit. C’est tout juste la fin d’un cycle qui nécessite la préparation du nouveau sur des bases solides et selon une nouvelle politique de recrutement qui tienne compte de la nouvelle réglementation de la FTF imposant aux équipes d’aligner cinq joueurs tunisiens sur le terrain.

Badrane et Chetti sortent du lot !

Il est clair que la ruée vers le marché algérien n’a pas apporté le plus escompté au vu du rendement des sept joueurs algériens que compte l’effectif de Mouine Chaâbani. Hormis Abdelkader Badrane qui s’est imposé comme titulaire à part entière dans l’axe central de la défense aux côtés de Mohamed Ali Yaâkoubi, Benguit, régulier et créateur au milieu du terrain, et Ilyès Chetti qui remplit bien son rôle de latéral gauche, les autres algériens, censés avoir débarqué dans la posture de joueurs confirmés, n’arrivent pas à apporter une plus-value au jeu de l’équipe. Du coup, les Abderrahmane Meziane (qui aspire toujours se rattraper avant la fin de l’exercice en cours, Bilel Ben Saha et Taieb Meziani, (arrivé en décembre 2018, écarté du groupe et mis sur la liste des départs) devraient quitter. Les voir partir au mois d’octobre à titre définitif ou sous forme de prêt ne serait pas une si mauvaise idée.

Quant au jeune Mohamed Amine Tougai, défenseur central algérien, il  pourra constituer un bon investissement, à condition qu’il se montre régulier dans son rendement.

Le Libyen Anas Chebli, un investissement pour l’avenir

Investir dans des jeunes qui soient des valeurs sûres est l’un des axes de la politique de recrutement de l’EST. Un axe que la direction du club devra maintenir lors du mercato d’octobre, même si Meziani fait figure d’exception et son recrutement s’est avéré un fiasco. L’échec de Meziani à s’adapter et à évoluer n’a pas découragé les dirigeants « sang et or » à continuer à investir dans de jeunes recrues au talent certain et qui ont devant eux une bonne marge de progression. Dans cette perspective, la direction du club fera signer un contrat au Libyen Anas Chebli, jeune prodige libyen qui bouclera ses 18 ans en août prochain. Chebli évolue comme milieu offensif. Il débarquera à Tunis au mois d’août. Il aura 18 ans et pourra dès lors signer un contrat professionnel de 5 ans.

Nagguez et Marzouki, dans le viseur !

L’arrière droit Hamdi Nagguez est bel et bien sur les tablettes des responsables « sang et or ». Idem pour l’attaquant , Alaeddine Marzouki. Sauf mauvaise surprise de dernière minute, ces deux joueurs seront « sang et or » . Pour conclure, les dirigeants ont fixé leurs priorités en termes de recrutement : un avant-centre, un arrière droit et probablement un régisseur.

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