le CA a l’aube d’une nouvelle ère: un club averti en vaut deux

Si atteindre la pérennité économique doit être la priorité des tenants, en attendant d’équilibrer les comptes et de régler les dossiers en instance, il va falloir aussi s’armer d’humilité, prôner
la rigueur et l’austérité avant de se projeter à nouveau, rebondir et repartir de l’avant.

Entre Abdessalem Younsi, le CA et les inconditionnels du club de Bab Jedid, l’idylle a donc tourné court bien plus vite que prévu. Si le divorce n’est pas officiellement prononcé, même s’il est à l’ordre du jour, nul doute que les sentiments bienveillants ont en revanche disparu depuis de très longs mois. Pourtant, dès l’intronisation du président sortant, le mariage promettait d’être savoureux entre un dirigeant issu du « sérail cubiste » et adoubé par les figures emblématiques, et des supporters prêts à s’enflammer à nouveau après la fin calamiteuse de l’ère Riahi. Ce tableau suscitait donc de l’espoir.

Mais quelques mois plus tard, ce fut un fiasco tant au niveau des résultats sportifs que de l’équilibre financier de l’institution. Et que dire alors de l’image renvoyée par ces « couacs » à répétition ? Il n’en fallait pas plus donc pour que ses jours soient comptés même si le président s’accroche.

Bien entendu, le grand perdant fut le Club Africain, livré à lui-même à fréquences variables. Et s’il n’apparaîssait plus que très rarement aux côtés du groupe de l’équipe fanion, le président s’employait désormais à asseoir sa légitimité dans la pratique managériale. Rarement, on le voyait discuter sur le bord de la pelouse après l’entraînement. Il était déconnecté, et même ses rapports semblaient de plus en plus froids avec sa base.

Vint par la suite le temps de la réflexion : quitter ou être débarqué, il faut choisir et trancher. Sauf qu’il faut tout d’abord assainir bien des choses et ne pas quitter sur la pointe des pieds. Difficile de s’y atteler quand les dossiers s’amoncellent et la pile devient effrayante. Bref, il n’y avait plus matière à réflexion. Il faut sauver les meubles et assurer à terme une douce transition qui déboucherait sur l’intronisation d’un nouveau bureau.

Les anciens dirigeants battent le rappel

Après le doute, le miracle. Les « forces clubistes » se mobilisent et les anciens dirigeants battent le rappel.  Par la suite, plusieurs informations  font état d’une reprise en main de type collégial. Un nouveau front de salut qui pourrait épauler l’exécutif en place avant de prendre les rênes à terme.

Mais Younsi ne l’entendait pas de cette oreille. Hors de question d’empiéter sur ses platebandes, encore moins sur ses prérogatives. Seuls le scrutin et les urnes parleront en temps opportun, en fin de mandat. Mais après de nouveaux ratés sportifs et d’approximations dans la gestion des « affaires », voilà que le CA voit de nouveau ses rêves de gloire partir en fumée. Le Club de Bab Jedid est donc dans le flou le plus total, et Younsi ne s’attendait pas à se retrouver dans une telle situation. Sa gestion est maladroite et l’échec sur de nombreux tableaux accélère le sentiment d’urgence chez les fans. Que se passera-t-il si les résultats sportifs réduisent à néant la course aux places continentales ? Que va-t-il se passer à l’approche du centenaire du club ? 

Un fait est certain. Le CA ne traverse plus seulement une zone de turbulence, mais il « baigne » dans la plus grande crise de sa supposée nouvelle ère.

Serrer les rangs

Pour un club qui bénéficie depuis longtemps d’une grande réputation à travers le continent et même au-delà, c’est difficile  de rentrer dans les rangs.

Et puis, il ne faut pas oublier qu’il est difficile pour un club sans visibilité continentale de conserver ses tauliers et surtout d’attirer de jeunes talents ou bien des joueurs aguerris. Nous n’en sommes pas encore là car le CA nous a appris par le passé que sa foi peut soulever des montagnes.

Ainsi, il n’y a pas si longtemps que ça, un CA blessé  est passé de la zone de la relégation aux plus hautes sphères du classement, tout en achevant la saison en fanfare. C’est dire donc les ressources, l’audace, la bravoure et la hardiesse même d’un club qui peut de nouveau redevenir conquérant quand il veut.

Et quand on veut, on peut ! Aujourd’hui, à l’approche de l’échéance du  19 juillet, l’ensemble de l’institution clubiste doit serrer les rangs dans un contexte financier toujours plus compliqué. Et si atteindre la pérennité économique doit être la priorité des tenants clubistes, en attendant d’équilibrer les comptes et de régler les  dossiers en instance, il va falloir s’armer d’humilité, prôner la rigueur et l’austérité avant de se projeter dans l’avenir, rebondir et repartir de l’avant.

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