Les Chuchotis du Mardi | Bonne gouvernance : et si les grands chefs d’État étaient des cheffes ?

Illustration: Une affiche de Valentin Brown, “We All Can Do It!”, 2013


Par Abdel Aziz HALI

Elles s’appellent: Rose Christiane Ossouka Raponda (Gabon, depuis le 16 juillet 2020), Sanna Marin (Finlande, depuis décembre 2019), Jacinda Ardern (Nouvelle-Zélande, depuis octobre 2017), Angela Merkel (Allemagne, depuis novembre 2005), Saara Kuugongelwa-Amadhila (Namibie, depuis mars 2015), Sophie Wilmes (Belgique, depuis octobre 2019), Evelyn Wever-Croes (Île Aruba, depuis novembre 2017), Mette Frederiksen (Danemark, depuis juin 2019), Mia Mottley (La Barbade, depuis mai 2018), Katrín Jakobsdóttir (Islande, depuis novembre 2017), Sheikh Hasina (Bengladesh, depuis janvier 2009), Erna Solberg (Norvège, depuis octobre 2013), Nicola Stugeon (Écosse, depuis novembre 2014), Carrie Lam (Hong Kong, depuis juillet 2017), Ana Brnabic (Serbie, depuis juin 2017) et Aung San Suu Kyi (Birmanie, depuis avril 2016).

Toutes ces femmes occupent le poste de Premier ministre dans leurs pays ou chancelière fédéral pour Mme Angela Merkel (la responsable politique au pouvoir depuis 14 ans: un record-Ndlr) ou à la fois ministre des Affaires étrangères et conseillère spéciale de l’État et porte-parole de la présidence (position d’un chef de gouvernement de facto-Ndlr) pour Aung San Suu Kyi ou Carrie Lam (cheffe de l’exécutif de la région administrative spéciale (RAS) de la République populaire de Chine, Hong Kong).

On peut ajouter à cette liste 13 présidentes de république élues, dont une capitaine-régente: Halimah Yacob (Singapour, depuis septembre 2017), Kersti Kaljulaid (Estonie, depuis octobre 2016), Bidhya Devi Bhandari (Népal, depuis octobre 2015), Salome Zourabichvili (Géorgie, depuis décembre 2018), Tsai Ing-Wen (Taïwan, depuis mai 2016), Ekaterini Sakellaropoulou (Grèce, depuis janvier 2020), Hilda Heine (Îles Marshall, depuis janvier 2016), Zuzana Caputova (Slovaquie, depuis juin 2019), Sahle-Work Zewde (Éthiopie, depuis octobre 2018), Paula-Mae Weekes (Trinité-et-Tobago, depuis mars 2018), Grazia Zafferani (Capitaine-régente de Saint-Marin, depuis avril 2020), Simonetta Sommaruga (Suisse, depuis janvier 2020) et Jeanine Áñez (Bolivie, par intérim depuis novembre 2019).
Au total, 29 dirigeantes, dont 16 Premiers ministres contre zéro cheffes d’État dans le monde arabe… Un constat assez révélateur sur la place de la femme dans notre région.

Assurément, comme indiqué dans la résolution sur la participation des femmes à la vie politique de l’Assemblée générale des Nations unies en 2011, « quelle que soit la région du monde considérée, les femmes restent largement absentes de la sphère politique, souvent en raison de lois, de pratiques, de comportements et de stéréotypes sexistes discriminatoires, et parce qu’elles ont un faible niveau d’éducation, qu’elles n’ont pas accès aux soins de santé et qu’elles sont beaucoup plus touchées que les hommes par la pauvreté. ».

C’est le cas dans le monde arabe avec zéro Première ministre et zéro présidente voire zéro régente ou reine au pouvoir… Alors, la Tunisie sera-t-elle l’exception en désignant dans les prochains jours ou mois un chef de gouvernement de sexe féminin? Il est à rappeler que les compétences féminines au pays de la Kahina sont nombreuses. On cite: Raoudha Laâbidi (magistrate, présidente de l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes en Tunisie et ex-Présidente du premier syndicat national des magistrats) Kalthoum Kannou (magistrate, ex-présidente de l’Association des magistrats tunisiens de 2011 à 2013 et ex-candidate à la présidentielle de 2014 en tant qu’indépendante), Sonia Bencheikh (ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-ministre de la Santé publique par intérim), Lobna Jribi (Constituante, ministre (auprès du chef du gouvernement chargée des Grands projets nationaux et ministre par intérim de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique), etc.

Après tout, comme l’a bien souligné Avivah Wittenberg-Cox dans son article d’opinion publié sur le site du magazine Forbes intitulé « What Do Countries With The Best Coronavirus Responses Have In Common? Women Leaders » (Quel point commun entre les pays ayant les meilleures réponses face à la pandémie ? Des femmes au pouvoir », les pays gouvernés par des dames (l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Taiwan, etc.) ont su gérer le mieux — ou le moins mal — la crise sanitaire liée au Sars-CoV-2. Tout est dit et rien à ajouter !

A.A.H.


 

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