L’insécurité, fruit de la suspicion

Les Tunisiens ont pris l’habitude, ces derniers jours, de se réveiller en ayant la conviction d’être au rendez-vous avec une révélation sécuritaire d’une importance le moins qu’on puisse dire capitale dans la mesure où elle vise généralement l’existence même de l’Etat, menace sa pérennité et remet en cause le fonctionnement des institutions fondamentales du pays.

En parallèle avec ces révélations le plus souvent distillées à profusion et avec des détails dignes des renseignements les plus informés et les plus au parfum des secrets et des plans qu’on prépare dans les chambres closes, l’on assiste à une campagne de stigmatisation invitant les auteurs de ces révélations, en particulier le Président de la République et aussi certains membres du Parlement, à démasquer l’identité de ceux qui se sont compromis dans de tels actes et invitant, avec insistance, les autorités compétentes à prendre les décisions qu’imposent de telles situations et à faire fonctionner les organes de justice, comme le veulent ou le supposent les législations en vigueur. L’objectif recherché étant de rassurer les citoyens, de distinguer les coupables des innocents et de veiller aussi à la préservation de l’image de la Tunisie en tant qu’Etat où les droits de chacun sont consacrés, où les institutions fonctionnent normalement et où personne ne peut se sentir au-dessus des lois ou bénéficiant d’une protection quelconque l’assurant d’agir dans l’impunité.

Malheureusement, les campagnes dénonçant cette atmosphère d’insécurité régnant dans le pays cultivée par certaines parties restent toujours sans lendemain et les Tunisiens se retrouvent dans l’obligation de scruter quotidiennement l’horizon, de guetter les déclarations des uns et des autres et de recourir aux interprétations savantes des autoproclamés experts en analyse des petites phrases et des allusions savamment confectionnées de Ghannouchi, Abbou ou Abir Moussi pour se faire une idée sur ce qui pourrait advenir du pays.

Quant à nos médias censés éclairer la lanterne de l’opinion publique et rectifier les erreurs et les errements commis, chaque jour, par ceux qui maîtrisent ou plus exactement manipulent Facebook et les réseaux sociaux, ils font, faut-il le reconnaître, tout leur possible dans l’objectif de remettre les pendules à l’heure sans pour autant parvenir à restaurer l’état de confiance et de sérénité devant caractériser les rapports gouvernants-gouvernnés.

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