«Mechichi tente le passage en force : ça passe ou ça casse», «Pourquoi le choix de Mechichi séduit-il les Tunisiens», «oui pour le gouvernement de compétences totalement indépendantes», «des partis non représentés au Parlement soutiennent le gouvernement des compétences», etc. Ce sont les manchettes des principaux journaux parus ces derniers jours, plus particulièrement depuis la journée de lundi dernier, au cours de laquelle Hichem Mechichi, le chef de gouvernement désigné, a pris son courage à deux mains pour siffler la fin de la récréation et a annoncé clairement: «Mon gouvernement sera constitué de compétences totalement indépendantes de tous les partis politiquement», y compris — il fallait le comprendre sans qu’il ne le dise franchement — les partis se proclamant proches ou même «les porte-parole non désignés mais objectifs de Kaïs Saïed», le mentor de Mechichi et aussi de son prochain gouvernement.

Il se trouve que depuis l’annonce tranchante quant à la nature de sa future équipe ministérielle et aussi  quant à la disponibilité de son programme dont il a révélé les six axes les plus importants, Mechichi ne fait que prolonger les consultations, élargir au maximum le cercle des personnalités qu’il juge utiles ou capables de lui éclairer la voie à suivre du fait de leur expérience ou savoir-faire dont ils ont fait montre quand ils occupaient de hauts postes à La Kasbah ou à Carthage et donne l’impression que ces négociations interminables» participent d’une stratégie autre que celle révélée jusqu’ici à l’opinion publique.

Comment les Tunisiens, impatients de voir ce gouvernement de «compétences totalement indépendantes» tant attendu s’installer, enfin, après avoir obtenu bon gré mal gré la confiance des députés (y compris les représentants des partis écartés de la composition de la future formation ministérielle), doivent-ils saisir la portée ou les objectifs que Mechichi assigne à ce ballet quotidien qui se déroule au palais Edhiafa revêtant désormais le caractère d’un round de négociations à caractère syndical et de pourparlers sectoriels permettant à tout un chacun d’exprimer les revendications du secteur qu’il représente, de justifier les caprices et les conditions de certaines parties qui croyaient jusqu’à une époque très récente que tout leur était permis et d’exiger, enfin, que «les privilèges» qui leur sont dus injustement soient préservés éternellement même s’ils sont contraires à la loi ?

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