Ni vainqueur ni vaincu dans le classico de samedi : Une question de mental

Sans être meilleurs, mais plus déterminés que leurs adversaires, les «Sang et Or» ont évité la défaite de justesse. Un laps d’inattention dans le temps additionnel a coûté cher aux Etoilés qui sont passés à côté d’une victoire toute faite.

En football, tant que l’arbitre n’a pas donné le coup de sifflet final, il ne faut pas lâcher prise. Et quand on joue face à un adversaire moins loti en termes de qualité de jeu, mais plus déterminé que jamais, il vaut mieux s’en méfier, particulièrement dans les toutes dernières minutes de la rencontre. Un laps de temps d’inattention et tout bascule. Les Etoilés qui ont présenté samedi une meilleure qualité de jeu que leurs hôtes espérantistes, l’ont appris à leurs dépens quand Yassine Khénissi transforma une défaite presque inévitable pour les siens en un match nul. Khénissi, qui a remplacé Ibrahim Ouattara en cours de jeu, a usé de sa fraîcheur physique pour terminer le travail entamé par l’Ivoirien, dont le pressing constant sur les défenseurs adverses a fini par les harasser physiquement et surtout mentalement au point de fléchir dans les dernières minutes de jeu, notamment dans le temps additionnel. Il a profité d’un laps de temps de relâchement, précisément à la 92e, quand il prit le temps de contrôler sa balle avant d’adresser un tir croisé pour loger la balle dans les filets d’un Aymen Mathlouthi qui n’a pu rien faire quand il s’est trouvé seul face à l’attaquant espérantiste. Cette action du but d’égalisation des visiteurs résume tout le match. La volonté des «Sang et Or» qui s’est traduite par un pressing constant, notamment durant la deuxième période de jeu, a fini par venir à bout de l’adversaire qui a pourtant mieux maîtrisé les débats grâce à son approche tactique.

La bataille du milieu : à chacun sa mi-temps

Les débats lors du classico de samedi n’ont pas été très disputés tout au long de la rencontre. Au contraire, les deux protagonistes ont observé un round d’observation durant les dix premières minutes de la rencontre. Dix minutes durant lesquelles le jeu s’est concentré au milieu de terrain. C’est qu’Etoilés et Espérantistes ont cherché à gagner la bataille du milieu. Le coach étoilé, Naoufel Chebil, a opté pour le 4-3-2-1, alors que l’entraîneur de l’EST, Mouîne Chaâbani, a adopté le 4-1-2-2-1. Une bataille que les locaux ont emportée durant la première mi-temps, un peu moins en seconde période de jeu, puisque la défense étoilée n’a pas trop résisté face à la fraîcheur physique de Khénissi et Meziane qui ont remplacé respectivement Ouattara et Bonsu. Du coup, le danger était plus constant dans la zone de réparation étoilée en seconde mi-temps. Les visiteurs, dont le milieu de terrain ne contenait pas un régisseur de métier, ont misé sur la générosité dans l’effort des joueurs alignés et leurs remplaçants en cours de jeu. En faisant tourner son effectif, Mouîne Chaâbani a pallié les insuffisances, notamment l’absence d’un régisseur de métier, par l’adaptation du temps de jeu aux dispositions physiques de chacun de ses joueurs. Et en donnant du temps de jeu aux joueurs qui en ont manqué, ils ont fini par retrouver un tant soit peu leurs repères, notamment Ibrahim Ouattara beaucoup plus efficace contre l’ESS que trois jours plus tôt face au CSS.

Il était clair que les camarades de Yassine Khénissi étaient moins lotis physiquement et même tactiquement que leurs hôtes. Mais ce qui a permis aux Espérantistes de transformer une défaite inévitable en un match nul, c’est leur abnégation et leur détermination à ne pas perdre coûte que coûte. Le facteur expérience a également joué en faveur des visiteurs face à une formation étoilée, composée essentiellement de joueurs issus du centre de formation du club. L’expérience et la volonté des hommes de Chaâbani ont prévalu. Naoufel Chebil, lui, a fait du bon travail en un temps record. Il a transformé des jeunes en véritables guerriers qui ont su tenir tête au leader. Mais cela n’a pas suffi. La jeunesse a ses limites, notamment au niveau mental et c’est ce qui a fait la différence.

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