LES espoirs fondés sur la reprise économique en 2020 après le succès des élections et la stabilité des institutions politiques de 2019 se sont vite dissipés.  Malgré les félicitations qui tombaient en cascade, tous les espoirs d’une relance économique et d’une stabilité sociale ont  volé en éclats. C’est que l’année 2020 a apporté son lot d’incertitudes, d’événements impromptus et de rebondissements et les remous qui s’ensuivirent presque dans tous les secteurs d’activité.

L’effet domino de la pandémie de Covid-19 s’est rapidement fait sentir, suivi d’une année maussade à touts points de vue. D’ailleurs, selon les derniers indicateurs communiqués par la BCT et l’INS, le PIB se contracte de 21,6% alors que le chômage monte à 18%. On gardera en mémoire, aussi, la notable érosion du pouvoir d’achat du consommateur tunisien, estimée à 40% et qui continue à galoper à  10% par an, creusant davantage le gap des disparités pour étaler la pauvreté à 21% de la population. C’est que la situation de l’économie  nationale a poursuivi son repli à un rythme plus soutenu au cours de l’année 2015, marquée par une baisse de l’activité dans les principaux secteurs, notamment  l’industrie et les  services. Sur le plan des finances, les besoins des banques en liquidités ont poursuivi leur contraction avec un net ralentissement du rythme d’évolution de l’encours des dépôts bancaires. Enfin, la baisse des cours du pétrole n’a pas revigoré l’économie nationale, puisque le glissement du dinar face au dollar a refroidi plus d’un.

C’est la raison pour laquelle l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a appelé, dans un cri de détresse, à décréter l’état d’urgence économique pour préserver la souveraineté économique et protéger le tissu économique national.

On a coutume de dire que lorsqu’on s’attend au pire, on n’est jamais déçu… Et puis, un beau matin, on vous annonce une crise politique qui risque de fissurer l’édifice du pouvoir en place et que nous allons immanquablement entrer en zone de turbulences. Sans rien vraiment comprendre, on sort les parapluies et on croise les doigts pour que la casse ne soit pas trop importante. On en est là et l’on scrute l’horizon qui n’a rien de réjouissant.

Entre-temps, les différentes forces politiques nationales continuent de se livrer bataille pour arracher des portefeuilles ministériels au sein du gouvernement Mechichi. Non messieurs, le  sauvetage de l’économie et sa relance sont des priorités absolues. Et pour y parvenir, il faut arrêter absolument le jeu des chaises musicales, dont ont profité les partis pendant neuf ans et qui a fini par détruire l’économie et exacerber les tensions sociales. 

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