Entreprises en difficultés conjoncturelles : Des problèmes épineux empêchent le paiement des salaires

Pour plusieurs entreprises, payer les salaires des employés constitue un vrai problème. C’est pourquoi elles ont été obligées de contracter de nouveaux crédits auprès des banques, en demandant le rééchelonnement des dettes déjà accumulées.


Seules 37 sociétés cotées en Bourse ou 46% ont communiqué leurs indicateurs d’activités du 2e  trimestre 2019. A fin juillet 2019, ce nombre est passé à 75, soit 93% de la cote en Bourse. A ce jour, deux sociétés n’ont pas publié leurs indicateurs.

Les indicateurs d’activité des sociétés cotées au premier semestre 2020 font ressortir une baisse de leur revenu global de (-12%) par rapport à la même période de l’année 2019, pour se situer à 8,1 milliards de dinars contre 9,2 milliards de dinars. Il faut dire que la crise sanitaire due au Covid-19 est la principale raison de la dégradation de la situation dans plus d’une entreprise privée. En effet, le confinement général a obligé ces entreprises à réduire ou à arrêter tout simplement leur activité. Certaines entreprises ont allégé leur effectif pour des raisons financières, alors que d’autres ont tout simplement suspendu le travail en attendant des jours meilleurs.

Impossibilité de payer les salaires

Pour plusieurs entreprises, payer les salaires des employés constitue un vrai problème. C’est pourquoi, elles ont été obligées de contracter de nouveaux crédits auprès des banques en demandant le rééchelonnement des dettes déjà accumulées. D’ailleurs, le gouvernement avait pris des mesures dans ce sens en donnant la possibilité aux chefs d’entreprise, dont les échéances des crédits sont échues, de les reporter afin de permettre à ces unités de production de partir sur des bases solides. Les revenus de 71% des sociétés qui ont publié leurs indicateurs du deuxième trimestre 2020, soit 56 sur 79, se sont rétractés par rapport à la même période de l’année précédente. La part dans le revenu global des 20 sociétés qui composent le Tunindex20 s’élève à 5,0 milliards de dinars (ou 62% du revenu global), en baisse de 5,4% par rapport à la même période de l’année écoulée. Les entreprises liées aux secteurs du tourisme et du transport sont les plus touchées par les effets du Covid-19, dans la mesure où le nombre des touristes, même en haute saison, a été au-dessous de la moyenne, ce qui n’a pas permis aux unités hôtelières et aux restaurants touristiques de travailler normalement et d’avoir des revenus conséquents. Mais d’autres secteurs, comme ceux de l’industrie manufacturière et des services, ont été également gravement touchés par cette crise, première du genre depuis des décennies. D’après l’Institut national de la statistique (INS), notre économie s’est contractée de 11,9% durant le premier semestre de 2020 par rapport à la même période de l’année précédente. Au deuxième trimestre 2020, le PIB a chuté, aux prix de l’année précédente, de 21,6% par rapport au même trimestre de 2019 et de 20,4% par rapport au premier trimestre de 2020.

Le secteur financier s’en sort bien

Dans le secteur financier, les 12 banques cotées ont réalisé un produit net bancaire (PNB) cumulé de 2283MD durant le premier semestre 2020, contre 2 352MD sur la même période de l’année 2019, soit une régression de (-2,9%). Le revenu net de Leasing cumulé des 7 sociétés de leasing cotées s’est rétracté de (-7,8%) durant le premier semestre 2020 par rapport à la période similaire en 2019, pour atteindre 203MD contre 220MD.

Par contre, les 4 compagnies d’assurances cotées ont accru leur revenu avec 470MD de primes émises contre 467MD, soit une légère évolution de 0,6%.

Dans le secteur des Biens de Consommation, le revenu global des trois grands groupes opérant dans l’agroalimentaire (Poulina Group Holding, Délice Holding et Sfbt) a légèrement progressé de 0,11% pour passer de 2 212MD à 2 215MD. Tandis que les quatre concessionnaires automobiles ont vu leur chiffre d’affaires global régresser sensiblement de (-28,6%) durant le premier semestre 2020 pour se situer à 366MD contre 513MD durant la même période de l’exercice 2019.

Dans le secteur des Services aux Consommateurs, le chiffre d’affaires global des deux enseignes de la grande distribution a diminué de (-1,02%) durant la première moitié de l’année 2020 par rapport à la même période en 2019, pour atteindre 762MD contre 771MD. Dans l’ensemble, les revenus ont régressé dans huit secteurs sur neuf. Le secteur Télécommunication a réalisé la plus forte baisse avec (-45,4%) suivi par le secteur service aux consommateurs avec (-30,9%) et le secteur Industries avec (-29,3%), contre une légère progression de (0,4%) pour le secteur bien de consommation. Dans la même tendance, dix sous-secteurs ont connu des performances négatives. Les plus fortes régressions reviennent aux voyages et loisirs avec (-63,6%), aux matériaux de base avec (-40,8%) et aux biens et services industriels avec (-31,7%). Seuls deux sous-secteurs ont enregistré des performances positives. La meilleure revient aux produits managers et des soins personnels avec (6,5%).

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