«24 parfums» de Mohamed-Ali Kammoun à l’ouverture du festival international de Dougga : Une «Nouba» aux mille senteurs…

Des titres poétiques et fins à travers lesquels chaque musicien déployait toute la panoplie de son talent pour faire jaillir la passion et la beauté qu’ils contiennent.

Le coup d’envoi de la 44e édition du Festival international de Dougga a eu lieu ,le samedi 22 août, au théâtre antique de Dougga avec le spectacle «24 parfums» de Mohammed-Ali Kammoun.

Le spectacle a commencé avec la projection d’un message aux habitants d’El Hamma qui luttent contre la nouvelle vague de la pandémie de la Covid-19. Mohammed-Ali Kammoun a appelé le public à observer une minute de silence en soutien aux habitants de cette ville touchée par la pandémie. La soirée s’annonçait festive et haute en couleur. Devant un public nombreux, près de 30 musiciens sont venus assurer comme il se devait le spectacle d’ouverture du festival international de Dougga signé Mohamed-Ali Kammoun «Nouba parfumée».

Le ton s’annonce prometteur dès la première note. Les musiciens s’approprient  l’ensemble des morceaux programmés avec une rigueur et une musicalité rayonnantes.

Accompagnés par une basse et une batterie, l’artiste a revisité des chansons du patrimoine tunisien. Les choristes avaient plus d’une corde à leurs arcs. En solo et en duo, ils ont chanté et dansé sous le son de la zokra.

En solo, Zied Zouari a fait revivre au public un moment exquis en faisant vibrer l’archer sur son violon argenté suivi par le souffle endurant d’Ahmed Ytaiem, le flûtiste et les performances surprenantes de la danseuse. Avec sa voix suave, Sarah Ben Chikha a pu hypnotiser le public. Elle était accompagnée des sons de cloche qu’elle jouait sur «Nagouss». Des titres poétiques et fins à travers lesquels chaque musicien déployait toute la panoplie de son talent pour faire jaillir la passion et la beauté qu’ils contiennent.

C’était l’occasion d’admirer la magnifique palette sonore des instruments arabes, tels le qanun, le oud, le nay, et les autres instruments à cordes tout à fait étonnants par l’exubérance et la beauté de leurs sons en parfaite symbiose avec le saxophone, la batterie et les percussions.

Une musique riche, chaude, et d’une énergie vibrante, avec une abondance incroyable de rythmes qui puisent leur originalité dans les racines profondes d’une culture millénaire. Un paysage musical aux rythmes toniques et lumineux a su trouver l’adhésion chaleureuse du public. Mohamed Ali-Kamoun a introduit, ensuite, une invitée-surprise, Nour, 12 ans. Cette fillette, originaire de Nabeul, qui fait partie du groupe d’enfants dans le cadre du projet «24 parfums kids», a chanté avec brio, accompagnée des deux choristes, Ghada et Dorra. Le spectacle a atteint son apogée avec le parfum des îles de Kerkennah lorsqu’un des choristes est descendu danser avec deux foulards. Au moment où Mohamed-Ali Kamoun et quelques invités ont rejoint la danse, tout le gradin de l’amphithéâtre vibrait sous les pas de danse du public déchaîné.

«24 parfums» est un projet musical né de deux résidences artistiques de recherche et d’expérimentation dans les 24 régions de Tunisie.

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