DES élections municipales partielles se sont déroulées hier à Nabeul, Monastir, Siliana et Kasserine. Comme l’on s’y attendait, l’affluence des électeurs a été timide. A l’image de celle de 2019. L’on se demande pourquoi ces élections n’attirent plus personne ou presque. Il faut remonter à 2011, après avoir dissous tous les conseils municipaux qui furent remplacés par des délégations spéciales, les nouvelles équipes n’ont pas réussi à gérer les affaires des villes tunisiennes, ce qui s’est traduit par une détérioration remarquable des services. Entre-temps, le choix fut porté sur le parachèvement du processus de la transition démocratique par l’instauration du principe de la démocratie locale.  Mais malgré l’importance des élections municipales et leur impact sur la qualité de vie dans les villes, il s’est avéré qu’elles n’ont pas suscité l’engouement des citoyens qui ont perdu espoir, il faut le reconnaître, dans la faisabilité des élections après avoir été déçus par l’action des gouvernements successifs et l’acharnement des personnalités politiques pour accéder au pouvoir.

Ce qui est évident également, c’est que les partis politiques, à leur tour, ne montrent pas un grand enthousiasme pour ces élections, certains d’entre eux préférant se concentrer sur des batailles législatives. Idem pour la société civile, qui avait pourtant jubilé lors des élections de l’Assemblée constituante en 2011 et des élections présidentielles et législatives de 2014 et 2019.

Comment ne pas constater une certaine réticence au moment où la Tunisie est secouée par une série de chocs politiques, sociaux et économiques qui augmentent le niveau de pessimisme et la désillusion des citoyens, autant de secousses qui n’aident pas à la mise en place des réformes nécessaires qui ouvriront la voie vers le progrès et la prospérité.

De plus, la crise sanitaire du Covid-19 a dévoilé la réalité d’un système encore aux prises avec le principe du pouvoir local et la non-acceptation de la répartition des compétences. En effet, pour faire face à la menace galopante du coronavirus, plusieurs communes avaient édicté des décisions sanitaires drastiques pour préserver la santé de leurs habitants.

Mais c’est l’autorité centrale qui a  énoncé les mesures de confinement, de couvre-feu et les autres dispositions sanitaires. Les maires se sont sentis lésé par cette usurpation de pouvoir qui les rend ridicules aux yeux des électeurs. Alors pourquoi iront-ils de nouveau aux urnes  ? 

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