Risques de propagation du coronavirus en milieu scolaire : La Tunisie face au casse-tête de la rentrée scolaire !

Pour cette année, la rentrée des classes aura lieu dans des conditions exceptionnelles. Si pour les autorités, les Tunisiens sont appelés à cohabiter avec le virus, le rebond de la contamination inquiète de plus en plus les parents, de même que les syndicats de l’enseignement.

Le ministère de l’Education est catégorique : la date de la rentrée scolaire est maintenue en dépit de la situation épidémiologique qui va de mal en pis. Pour ce département, aucune chance de revoir cette date d’autant plus que selon les autorités sanitaires, il est aujourd’hui nécessaire d’adopter une stratégie de cohabitation avec le coronavirus. En effet, en dépit des appels incessants lancés par les syndicats de l’enseignement et notamment par le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, Lassaâd Yakoubi, le ministère de l’Education refuse de céder à la pression. D’ailleurs, les responsables du ministère, à leur tête l’ancien ministre de l’Education, Mohamed Hamdi, ne cessent de le répéter, la date de la rentrée scolaire est définitivement fixée au 15 septembre 2020, indépendamment de l’évolution de la situation épidémiologique. Mais, insistent-ils, le plus important étant d’appliquer rigoureusement le protocole sanitaire élaboré par les ministères de l’Education et de la Santé en prévision de la rentrée scolaire qui s’annonce à haut risque. Pour   la Fédération générale de l’enseignement secondaire, les établissements éducatifs sont dépourvus de tous moyens humains et financiers pour mettre en place et appliquer un tel protocole en dépit de son efficacité. En effet, Lassaâd Yakoubi déplore le manque de “sérieux” du ministère de l’Éducation en ce qui concerne la gestion de la rentrée scolaire et les risques de propagation du coronavirus dans le milieu éducatif. Il s’est demandé même si «la simple mesure de distanciation physique était possible avec l’actuel état des écoles et leur infrastructure de base». En tout cas, en dépit de ces critiques, ses remises en cause élaborées également par certains parents d’élèves, le chargé de communication au ministère de l’Education, Haj Taïeb, a insisté sur l’impossibilité de revoir la date de la rentrée scolaire, précisant qu’aucune modification ne sera apportée au calendrier de la rentrée scolaire ni à celui de l’année scolaire qui sera annoncé la semaine prochaine.

Protocole sanitaire rigoureux

Fortement impliquées dans ce lourd dossier, les autorités sanitaires ont également appelé à une reprise des cours dans les délais habituels, tout en respectant les mesures d’hygiène et le protocole sanitaire établi. La directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya, a affirmé dans ce sens que toutes les mesures seront prises pour limiter la propagation du coronavirus dans les établissements éducatifs. Cependant, insiste-t-elle, des établissements éducatifs seront immédiatement fermés en cas de découverte d’une chaîne de contamination. Elle a également ajouté que les élèves atteints de coronavirus seront isolés et placés en observation médicale, appelant le ministère de l’Education à assurer la continuité des cours au profit de ces élèves. Le protocole sanitaire de la rentrée scolaire 2020-2021 élaboré en prévention du coronavirus a été signé récemment par les ministres de la Santé, des Affaires sociales, de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Femme, et des Affaires religieuses. Il comprend de nombreuses recommandations et mesures préventives visant à limiter la propagation du coronavirus au sein des établissements éducatifs et de formation. Il stipule notamment le lavage régulier des mains pour les élèves et l’obligation du port du masque pour ceux dont l’âge est supérieur à 12 ans. La bavette est également obligatoire pour le personnel enseignant et administratif, ainsi que les étudiants. Le guide stipule également la désinfection des espaces communs au moins une fois par jour et les toilettes deux fois par jour. Les écoles sont appelées également à mettre en place une prise de température à leurs entrées. Dans chaque école, un espace devrait être consacré à l’isolement des élèves qui présentent des symptômes jusqu’à leur prise en charge. L’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant avait appelé à maintenir la date de la rentrée scolaire en dépit des risques sanitaires. «La crainte de contamination au coronavirus ne doit pas être paralysante», a déclaré le président de ladite association. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est également pour une rentrée scolaire dans les délais habituels. Dans ce sens, elle a élaboré, suite à des consultations avec des experts, un nouveau mode d’emploi pour le port du masque par les enfants. Il est d’autant plus recommandé dans le cas où ces derniers ne pourraient pas garantir une distance d’au moins un mètre les uns des autres mais aussi si la transmission est généralisée dans la zone concernée. Depuis la réouverture des frontières, la Tunisie connaît un rebond inquiétant de la contamination. D’ailleurs, un nouveau pic de la contamination a été enregistré le 1er septembre dernier. 233 nouvelles contaminations par le coronavirus ont été enregistrées, en cette date, dont 225 cas locaux. Depuis la réouverture des frontières le 27 juin dernier, 2.995 cas d’infection au coronavirus ont été confirmés dont 560 cas importés, 2.410 cas locaux et 31 décès.

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