Rapport 2019 de l’Union des Banques Maghrébines (UBM) : Le pari de la digitalisation fait ses preuves

Le rapport met l’accent sur le rôle de la crise du Covid-19 dans l’accélération de la numérisation administrative, technique, financière et pédagogique, dans certains pays du Maghreb. Il souligne, également, la continuité de l’activité des banques malgré les risques élevés induits par le climat d’incertitude lié à la crise sanitaire.

Même s’il dresse le bilan de l’activité bancaire au cours de l’année 2019, le rapport 2019 de l’Union des Banques Maghrébines s’est attardé, contexte de pandémie oblige, sur le comportement des banques maghrébines durant la crise sanitaire. Il révèle, en somme, leur résilience et leur réactivité face à la crise provoquée par l’épidémie et survenue juste après une année 2019 morose sur le plan économique.

Il présente, ainsi, une analyse de la conjoncture économique au Maghreb, qui révèle une légère rétraction de la croissance sur toute la région passant de 3,69% en 2018 à 3,42% en 2019. Présentant le rapport lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière par l’UBM, l’expert en finances, M. Dhafer Saidane, a expliqué ce ralentissement par la baisse des prix du pétrole des pays producteurs d’hydrocarbures ainsi que par la baisse de l’activité industrielle des secteurs manufacturiers et non-manufacturiers.

Risques élevés

“Le secteur financier maghrébin devrait, désormais, faire face, sur le court terme, au resserrement des liquidités”, a-t-il souligné. Il a mis l’accent sur la continuité de l’activité des banques en dépit des risques élevés induits par le climat d’incertitude lié à la crise sanitaire. “Le ratio du crédit bancaire destiné au secteur privé en pourcentage du PIB s’est situé à un niveau assez soutenu aux alentours de 60%. Malgré la crise du Covid-19, le système bancaire maghrébin continue à jouer un rôle majeur dans le financement de l’économie maghrébine”, a-t-il souligné.  En outre, le rapport met en exergue la réactivité des banques maghrébines par rapport à la crise du Covid-19 qui a contribué dans certains pays du Maghreb à l’accélération de la numérisation aux niveaux administratif (pour la distribution de l’aide sociale); technique (comme en témoignent les nouvelles technologies déployées pour maîtriser l’épidémie); financier (en termes de paiement mobile) et pédagogique (pour développer le E-learning).

L’expert en finances a, par ailleurs, affirmé que la crise du Covid-19 était à l’origine de l’atténuation de la fracture numérique. “En deux mois environ, nous avons réalisé des objectifs envisageables sur deux ans”, a-t-il précisé dans ce sens.

Les paiements en ligne, l’utilisation des applications mobiles et autres services financiers digitaux ont été fréquemment utilisés, notamment durant la période du confinement. “Le secteur bancaire maghrébin est inexorablement sur la voie de la digitalisation”, a-t-il affirmé.  Par ailleurs, le rapport souligne l’engagement des banques maghrébines dans des processus de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) qui se traduit par l’intégration des aspects environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG).

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