Le FMI dresse un tableau sombre de l’économie tunisienne : Une chute libre dans le gouffre

L’économie tunisienne devrait se contracter de 7% en 2020, selon le FMI. A l’origine d’une telle situation, l’institution financière internationale met en cause le Covid-19. Les prévisions établies en avril 2020, tablant sur une récession de 4,3%, ne sont plus d’actualité.

La crise sanitaire due au Covid-19 a perturbé la marche de l’économie tunisienne, aussi bien des établissements publics que des entreprises privées, notamment celles de petite et de moyenne tailles, dont certaines n’ont pas pu surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Au niveau du macro-économique, le déficit budgétaire ne cesse de s’élargir, vu les dépenses multiples de l’Etat, alors que les recettes se font rares. L’un des secteurs les plus lésés est celui du tourisme et les activités qui lui sont liées comme le transport, les services, les hôtels et l’artisanat.

Les aides fournies par l’Etat aux entreprises les plus touchées par la crise conjoncturelle ne semblent pas avoir été suffisantes. D’ailleurs, plusieurs entreprises n’ont pas pu en bénéficier, vu que leurs dossiers n’étaient pas complets, selon les autorités publiques. Certaines entreprises ont fermé leurs portes et ont licencié leurs employés.

Possible redressement de l’économie

Tous ces indicateurs négatifs ont amené le Fonds monétaire international (FMI) à brosser un tableau plutôt noir pour l’avenir de l’économie tunisienne dans son nouveau rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié le mardi 13 octobre 2020. Pandémie du Covid-19 oblige, ce bailleur de fonds international, qui a des relations privilégiées avec la Tunisie depuis des années, a révisé ses projections de croissance pour la Tunisie par rapport à celles d’avril dernier. Cette crise conjoncturelle a eu de graves impacts sur l’ensemble du tissu industriel, même sur des entreprises opérant dans les secteurs des composants automobiles et aéronautiques.

L’économie tunisienne devrait se contracter de 7% en 2020, selon le FMI. A l’origine d’une telle situation, l’institution financière internationale met en cause le Covid-19. Les prévisions d’avril 2020, tablant sur une récession de 4,3%, ne sont plus d’actualité, dans la mesure où ce taux a été révisé. La Tunisie ne peut sortir de la crise qu’en encourageant la productivité, en prospectant de nouveaux marchés extérieurs et en attirant plus d’investissements extérieurs.

Le FMI estime, en tout cas, que la Tunisie pourrait faire un redressement de son économie en 2021. Encore faut-il tenir compte d’un ensemble de recommandations en vue de réduire le déficit du budget qui subit des pressions sans précédent. Par ailleurs, le Fonds en question précise qu’il serait possible d’améliorer les performances en 2021. Le FMI estime que l’inflation se situerait à 5,8% en 2020, contre 6,7% en 2019, et s’élèverait à 5,3% en 2021.

Réduire les importations superflues

A ce niveau, également, les autorités doivent prendre en compte plusieurs mesures, dont la rationalisation de la consommation, ainsi que les augmentations des produits de consommation. Il est recommandé, de même, de réduire les importations des produits superflus d’une façon provisoire, le temps de voir l’économie reprendre son rythme habituel.

Les projections prévoient une contraction mondiale de 4,4% en 2020, alors que les prévisions de juin dernier tablaient sur une baisse de -5,2%. Une telle révision a été nécessaire suite à l’amélioration du PIB au deuxième trimestre et la reprise progressive des activités, conséquence de l’assouplissement au cours des mois de mai et juin.

La croissance mondiale devrait se limiter à 5,2%, tandis que le PIB mondial serait meilleur que celui de cette année (+06%) en 2021. Les perspectives tablent sur une croissance mondiale stagnante pour atteindre les 3,5% à moyen terme. D’où la nécessité de tout mettre en œuvre, tous les pays compris, en vue d’améliorer la croissance, baisser le taux d’inflation et réduire le déficit budgétaire.

D’où la nécessité de prendre des mesures favorisant la croissance à court terme et éviter d’augmenter la dette qui a atteint des proportions inquiétantes pour la Tunisie. Il faut se tourner davantage vers la production, en vue de satisfaire les besoins du marché local et celui de l’extérieur. Encore faut-il prospecter de nouveaux marchés qui seraient intéressés par les divers produits tunisiens.

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