Ces influenceurs qui dominent les réseaux sociaux: A chacun son quart d’heure de célébrité !


Conçus dans une logique de promotion des liens sociaux, les réseaux socio-numériques ont littéralement bouleversé notre vie. Nouveaux modes de communication, nouveaux usages,pratiques et habitudes et nouvelles formes d’influence, ces artefacts s’insèrent bel et bien dans notre vie quotidienne.


Certains voient en eux une source de menace pour l’intimité et les données personnelles,d’autres les considèrent comme un riche relais d’information ultra-puissant,mais pour certaines personnes il s’agit d’un véritable business si lucratif. Si Facebook, Instagram, Twitter et autres parviennent aujourd’hui à cumuler plus de trois milliards d’utilisateurs à travers le monde, c’est qu’ils ont pu offrir à ces personnes, dont notamment les jeunes, ce que d’autres moyens technologiques n’ont pu faire. Le triomphe des réseaux socio-numériques, Facebook en l’occurrence, s’explique notamment par leur capacité à mobiliser la foule, à créer des interactions sociales et à offrir de nouveaux environnements numériques et sociaux aux utilisateurs.

Sauf que dans ces environnements, les usages sont multiples et les détournements d’usage le sont encore plus. Ces espaces se sont progressivement transformés en de véritables arènes offrant visibilité, popularité et même célébrité pour certains utilisateurs, que l’on appelle plus communément des «influenceurs». En effet, sur Facebook et Instagram, ces personnes qui ont investi ces environnements socio-numériques ne se comptent plus, à chacun sa stratégie pour séduire la foule, une véritable chasse aux clics, aux réactions et aux abonnements règne en maître. La toile tunisienne n’échappe pas à ce contexte d’interactions sur ces réseaux, sa toile marque également ces territoires numériques où les utilisateurs font de leurs usages et pratiques un business, voire un mode de vie.

Qu’est-ce qu’être un influenceur ? Qui sont ces personnes qui dominent les réseaux socio-numériques ? Et comment devenir influenceur et quel contenu présenter ?

Avec le développement des blogs et des réseaux sociaux, certaines personnes ont réussi à se faire connaître, à être appréciées et à créer des communautés. Ces personnes, qui se lancent dans une course à la célébrité, sont appelées des influenceurs, des instagrameurs, des youtubeurs… ils présentent un contenu de différentes natures, au point que tout devient utile à être médiatisé et à en faire un contenu, voire un produit, même les expériences les plus personnelles et les plus intimes.

Il y a quelques années encore, on aurait utilisé le terme leader d’opinion. Même si ce terme est aujourd’hui un peu désuet, il peut être considéré comme un bon synonyme du terme influenceur, qui renvoie à tout un nouveau monde, régi par les pratiques, les usages et les stratégies de ces influenceurs. L’explosion des usages des réseaux socio-numériques, lancés au début des années 2000, a fait apparaître ce nouveau type de personne, voire de nouveaux métiers. Un influenceur est, donc, une personne qui, grâce à son exposition sur Internet, a une influence sur les internautes qui le suivent et sur leurs décisions d’achat.

Autrement dit, ces influenceurs sont les nouvelles stars du web et des réseaux sociaux. Ils peuvent être youtubeurs, blogueurs ou encore instagrameurs et sont généralement spécialisés dans un domaine bien précis notamment ceux de la beauté, de la mode, des sports, de la nourriture, des voyages et des loisirs. Pour devenir influenceur sur Instagram, il n’y a pas de recette magique ou toute faite. Devenir influenceur sur ces réseaux exige notamment la mobilisation d’une communauté engagée et surtout prête à assurer le relais des contenus partagés, car cela vous offre plus de visibilité et autant de popularité.

La concurrence est rude
Au fait, en Tunisie, le phénomène prend aussi de l’ampleur au point que ces influenceurs sont invités aux cercles de la prise de décision politique. Conscient de leur poids médiatique et même sociale, l’ancien chef du gouvernement Elyes Fakhfakh les avait invités à une table ronde pour discuter de leurs visions pour la Tunisie de demain. Une initiative qui avait soulevé un tollé, mais en vérité, nul ne doute de la capacité de ces personnages à mobiliser la foule. D’ailleurs, leurs comptes et leurs identités numériques séduisent de plus en plus les annonceurs, les marques et les enseignes.

Sur Instagram, par exemple, on compte des centaines de blogueuses et d’influenceuses tunisiennes qui s’affichent à tous les coins de rue. Entre celles qui tentent de se faire un nom et celles qui essayent de se hisser au rang de personnalités publiques, la concurrence est vraiment rude. Au sommet de leur notoriété, certaines Tunisiennes sont incontournables, leurs comptes génèrent un trafic énorme, leurs publications récoltent des centaines de milliers d’interactions, elles sont devenues des vitrines ambulantes. Elles sont celles qui partagent quotidiennement et même continuellement leurs expériences quotidiennes, et se font surtout distinguer par leurs propres styles pour s’adresser à leur communauté et fidéliser leurs membres.

Pour dresser le profil de ces instagrameuses tunisiennes, il suffit de faire appel à des jeunes,ou plus ou moins jeunes femmes très actives et prêtes à tout pour sortir du lot. Elles sont tout simplement les influenceuses, nouvelles stars de la mode,qui illustrent et font vivre les tendances à coup de posts, de placements produits et de photos de looks.

Sauf que le terme d’influenceur est encore plus vaste et ne concerne pas seulement ces jeunes femmes qui se sont lancées dans une quête de célébrité. Il correspond, en effet, à toute personne qui parvient, par le biais du contenu qu’elle présente, à mobiliser et fidéliser une communauté. Personnalités de la mode, voyageurs,artistes de tous horizons, sportifs, connaisseurs en motivation et en développement personnel, chacun s’est concentré sur un aspect bien particulier pour se distinguer dans un monde extrêmement concurrentiel. Ces nouvelles stars de la toile font rêver, elles constituent un modèle à suivre pour des milliers d’autres jeunes. Parmi les principales catégories d’influenceurs, l’on recense: les blogueurs influents, qui font autorité dans un domaine et possèdent leur propre communauté, les évaluateurs, qui notent et donnent leur avis sur des produits, et les sentinelles, qui sont à l’affût des nouveautés et qui diffusent sur le web des informations fraîches en avant-première, outre les stars connues en dehors des réseaux socio-numériques.

Un métier, un mode de vie
De nos jours, le concept se développe de plus en plus. Pour certains il s’agit même d’un mode de vie, voire d’un métier et d’un gagne-pain. En effet, si l’influenceur est le plus souvent un particulier, il est souvent sollicité par des entreprises à des fins commerciales ou publicitaires, grâce à la communauté qu’il peut mobiliser et à son grand potentiel de communication et de visibilité. Il peut ainsi agir en tant qu’ambassadeur d’une ou de plusieurs marques ou pour son propre compte. En effet, plus que jamais les campagnes d’influence sur ces réseaux ont pris une place prépondérante dans la stratégie des marques au point de faire du nouveau métier d’influenceur l’un des plus en vogue du moment. S’inscrivant désormais dans les stratégies de communication des entreprises, les réseaux sociaux par les nombreux dispositifs qu’ils permettent de mettre en place, tels les spots sponsorisés, les placements produits, ou encore les partages de codes promos, donnent à toute marque sachant en tirer profit un avantage concurrentiel certain, ceci passe certainement par ces influenceurs qui se transforment en de véritables vitrines. Le prix moyen payé par les marques aux influenceurs présents sur les réseaux sociaux connaît une croissance exponentielle, en Tunisie les chiffres et les données sont rares, mais, notons-le, plus l’influenceur aura d’abonnés,plus il monnaiera fortement son audience, c’est la règle générale à appliquer.

Sauf que ces pratiques, voire ce mode vie, privilégient des contextes du surexposition de soi, de publication de données personnelles et de dévoilement de tous les côtés de sa vie privée. Ce contexte de frénésie à la quête de ce quart d’heure de célébrité va à l’encontre de la culture de protection des données personnelles et de la vie privée qui devient, à l’ère des réseaux sociaux, un défi pour les utilisateurs comme pour les organismes chargés d’encadrer ces évolutions.

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