« Personnelle », exposition de Dorrine Nasri à Fahrenheit : 451 : Portraits intimistes

« Personnelle », comme son titre l’indique ? Le mot est faible. Du haut de ses 27 ans, fraîchement diplômée, l’artiste Dorrine Nasri se dévoile à son public pendant un mois, lors d’une première exposition. Pour le 27 avril  et en guise de portails d’accès à son jardin dissimulé, elle a mis en place, dans l’enceinte de la librairie « Fahrenheit 451 », ses propres tableaux picturaux : ceux qu’elle a esquissés depuis une dizaine d’années jusqu’à nos jours. Immersive à souhait, son œuvre est certes intimiste, mais finit par dérouter à coup de messages subtilement féministes.

« Melancholia », « Vicieuse », ou encore « Radio silence », « Rébellion » ou « la gambadeuse »… Autant d’appellations pour cette jeune dame dans tous ses états, qu’on voit défiler devant nos yeux sur une quinzaine de tableaux… en portraits seulement. Une quinzaine de tableaux … ou sur ce qu’il en reste. Dorrine Nasri, architecte de formation, et artiste peintre de vocation, a descellé le monde dans lequel a longtemps gambadé son personnage féminin et est parvenue à toucher un bon nombre d’acheteurs.

Nous partons à la découverte d’une jeune femme, émanant de son imaginaire. Est-ce son reflet ? Est-ce elle ? Impossible de le deviner en découvrant son exposition, mais les états d’âme exprimés sont les siens : «une affirmation de soi », elle l’avoue haut et fort. Des ressentis et un vécu qui ont forgé sa propre personnalité au fil des années et ont été endossés par cette jeune inconnue imaginée le temps d’une exposition. « Il s’agit de ma première exposition personnelle, comme son nom l’indique, propre à moi, qui m’a permis de connaître un public intéressant et intéressé. Il fallait sauter le pas. », déclare-t-elle. Faits de peinture à l’huile, les tableaux sont inspirés d’un support réel, des influences, des photos, et, d’un tableau à un autre, elle fignole, remodèle, modifie, crée.

Le jet  spontané a commencé depuis ses 17 ans. De nos jours, et 10 ans plus tard, les autres créations ont suivi. « Je ressens les changements, mes changements, mon évolution que je reflète». Elle enchaîne : « Mon exposition prône un certain féminisme, peu farouche ». Des messages subtils mais facilement décelables évoquent frontalement la condition de la femme : la pression qu’elle subit, d’ordre social, parental, familial, conjugal… son quotidien qui rime souvent avec « résistance ». « Sur l’un des tableaux, on voit un œil qui explose, en référence, à un ras-le-bol, une pression ; le fardeau d’une existence ». Dorrine a contracté le virus de la peinture très tôt, depuis sa plus tendre enfance, grâce à sa mère, également peintre. Cette dernière l’initiait à la lecture, quand l’artiste, au lieu de lire, redessinait les illustrations des livres pour enfants et tissait de nouvelles histoires autour. Dorrine Nasri exposera jusqu’au 27 mai à la librairie Fahrenheit 451 à Carthage.

Laisser un commentaire