Affaire des déchets domestiques importés d’Italie : Flou persistant, interrogations et accusations !  

Il s’agit certes de l’un des scandales environnementaux les plus marquants de l’histoire du pays. Quand la Tunisie se transforme en une décharge à ciel ouvert et quand une société privilégie ses propres intérêts financiers au détriment de la situation écologique déjà dégradée dans le pays, il y a de quoi s’inquiéter.

Le dossier s’est rapidement transformé en une affaire d’opinion publique au vu de sa gravité et notamment ses retombées sur l’environnement.

Alors que le pays peine à gérer ses propres déchets domestiques, une société est allée jusqu’à importer des conteneurs chargés de déchets en provenance d’Italie contre des sommes d’argent en devises.

Tout a commencé par une émission télévisée qui avait révélé qu’une société a importé de grandes quantités de déchets non recyclables d’Italie. Depuis, une grande polémique a éclaté, une enquête administrative et une autre judiciaire ont été entamées, un haut responsable démis de ses fonctions, alors que les Tunisiens n’arrivent toujours pas à identifier les vrais coupables dans cette lourde affaire de corruption.

En tout cas, même si certaines données ne peuvent être, pour le moment, divulguées étant donné le fait que la justice a pris les choses en main, quelques éléments commencent à éclairer l’opinion publique. Si les responsabilités dans cette affaire sont toujours floues, au vu de sa complexité, c’est notamment le sort de ces déchets qui inquiète le plus. La société en question recevrait, rappelons-le, 48 euros pour chaque tonne de déchets importée. 70 conteneurs de déchets en provenance d’Italie, transportant 120 tonnes de déchets, viennent d’arriver en Tunisie. Plus de 200 autres conteneurs sont encore en attente dans le port de Sousse.

Intervenant dans des déclarations médiatiques, Youssef Zidi, directeur de l’environnement industriel au sein du ministère de l’Environnement et des Affaires locales, a expliqué, à cet effet, que la Tunisie n’a trouvé d’autres solutions que d’entrer en contact avec les Nations unies pour appliquer les dispositions de la convention de Bâle.

Il s’agit d’un traité international qui a été conçu afin de réduire la circulation des déchets dangereux entre les pays. Permettant plus particulièrement d’éviter le transfert de déchets dangereux des pays développés vers les pays en développement (PED), cette convention interdit, en effet, l’exportation des déchets non recyclables dans les pays en développement comme la Tunisie.

L’Italie aux abonnés absents

«Après trois correspondances envoyées aux parties italiennes pour revenir sur ce dossier et qui sont restées sans réponse, nous avons décidé de contacter les Nations unies conformément à la convention de Bâle», a-t-il expliqué. Affirmant que le rapport d’enquête est toujours en cours d’élaboration parallèlement à la procédure judiciaire, il a ajouté que l’enquête révèle déjà des éléments corroborant le fait qu’il y a eu violations et manquements dans l’affaire en question.

C’est aussi dans ce contexte que la Douane tunisienne a appelé la société ayant importé ces quantités de déchets à les renvoyer en Italie, comme seule solution à cette «crise écologique». En effet, le porte-parole de la Douane tunisienne, Haythem Zannad, avait expliqué dans ce sens que les canaux officiels tels que les ministères des Finances et de l’Environnement et les services de la présidence du gouvernement doivent coordonner avec les parties italiennes à cet effet. Sauf que, jusque-là, les parties italiennes refusent de coopérer pour trouver une issue à cette impasse.

En tout cas, actuellement les 70 conteneurs de ces déchets importés par cette société tunisienne ont été mis sous scellés par la douane, en attendant l’application de la décision relative à leur renvoi au territoire italien, opération qui pourrait durer longtemps au vu de la complexité des procédures administratives et techniques.

Pour ce qui est du reste des conteneurs qui sont au nombre de 212, ils sont toujours bloqués au port de Sousse.

Sauf que pour Badreddine Gammoudi, président de la commission parlementaire de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, l’affaire serait encore plus grave, dans la mesure où il soupçonne des parties au ministère de l’Environnement et des Affaires locales et de la Douane tunisienne d’être en complicité avec la société importatrice. En effet, ce député accuse plusieurs responsables d’être derrière cette affaire de corruption et de rappeler que «le ministère de l’Environnement avait confirmé la complicité de l’un de ses fonctionnaires avec l’entreprise en question dans le seul objectif de chercher un bouc émissaire».

«Ce crime a eu lieu en raison de l’implication de certaines parties dans la douane et au ministère de l’Environnement et des Affaires locales», a-t-il insisté.

Mais selon la Douane tunisienne, toutes les mesures et procédures légales ont été prises pour traiter ce dossier.

La responsable douanière Rim Amrouni Haouat explique dans ce sens que, pour certains conteneurs, le contrôle se fait une fois les cargaisons sont stockées dans les entrepôts, et pour pouvoir les introduire une déclaration est exigée. Et d’ajouter que la société importatrice avait déclaré des déchets plastiques et non pas domestiques, affirmant qu’une fois avertis de la nature de ces déchets, les services douaniers ont contacté le ministère de l’Environnement et des Affaires locales, et ont demandé à la société importatrice de renvoyer les différents conteneurs en Italie.

Rappelons que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a décidé de limoger Fayçal Bedhiafi, directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets. Même si cela n’a pas été mentionné dans le communiqué dudit département, ce limogeage intervient sur fond de l’affaire des déchets importés d’Italie. 

2 Commentaires

  1. Habib

    18/11/2020 à 12:18

    C’est aujourd’hui que vous réveillez pour les décharges illégales en Tunisie , personne n’évoque les déchets radioactifs enfouies dans le Choot Eljerid dans les années 90 au remps de Ben Ali ou des navires français déchargés ces déchets d’Areva pour les conduire direct au Choot la nuit pour les enfouir , ni vue ni connu en plus ces camions sont escortés par des gardes militaires tunisiens. Alors l’argent de la transaction sont versé ou ? Alors ne consommez pas le sel de ce Choot c’est un poison certifié

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  2. kamal derbali

    18/11/2020 à 13:27

    toput ceux quim ont fermé less yeux sur ce crime et ont été payé pour fermer leurs oreilles et participer a ce crime doivent ëtre emprisonné ,,ces corrompus inhumains avec l´italie sans morale,profitant de
    l´illoyalité de certains traitres et de la faiblesse de l´etat pour nous prendre pour une poubelle,,Allah la tbarik fikom

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