Isie – enregistrement des électeurs : Les jeunes reviennent en force

• L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) est sur le point de réussir l’inscription de plus d’un million d’électeurs parmi les 3 millions et cinq cent mille non-inscrits

• 70% de ces nouveaux électeurs appartiennent à la catégorie 18-25 ans

• Demeure une interrogation : pour qui voteront ces nouveaux arrivés sur la scène politique nationale ?

On n’a pas fini de spéculer sur la disposition des jeunes (en particulier ceux qui voteront fin 2019 pour la première fois) à participer à l’opération enregistrement sur les listes électorales ayant démarré le 10 avril dernier pour être clôturée le 22 mai concernant les quelque 3.490.000 citoyens non inscrits et pouvant être ajoutés aux 5.750.000 citoyens déjà inscrits.

Et la surprise d’éclater:  contrairement à tous les calculs et  à tous les pronostics, ce sont les jeunes âgés entre 18 et 25 ans qui constituent la majorité écrasante à raison de 70% des nouveaux inscrits dont le nombre s’élève à 880 mille à moins d’une semaine de la clôture de  l’opération inscription sur les listes électorales.

Du côté de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), on souligne que «la moyenne quotidienne des nouveaux inscrits est de l’ordre de 25 mille» et que «parvenir à un million sinon plus de nouveaux inscrits est déjà acquis, sans oublier que l’enregistrement en vue de l’élection présidentielle se poursuivra jusqu’au 4 juillet prochain».

A la question de savoir quel objectif s’est tracé l’Isie au démarrage de l’opération enregistrement sur les listes électorales, une source informée auprès de l’Instance confie à La Presse: «Notre ambition est d’amener le plus grand nombre possible parmi les citoyens non inscrits à s’enregistrer sur les listes électorales, notamment parmi les quelque 1 million 850 mille femmes rurales non inscrites et dont la plupart ne disposent pas de la carte d’identité nationale indispensable pour s’inscrire, sans oublier les jeunes étudiants et les jeunes en chômage».

Un électorat à séduire

Face à la nouvelle donne née de l’affluence remarquable des jeunes sur les bureaux d’inscription, s’est posée la question suivante: comment cette nouvelle catégorie d’électeurs (on s’attend à ce que leur nombre atteigne plus d’un million d’électeurs qui auront le droit de voter pour la première fois) va se comporter et comment l’Isie est-elle parvenue à les sensibiliser et à  les convaincre de s’inscrire, surtout que toutes les analyses prophétisaient une désaffection générale de la part des jeunes vis-à-vis de l’opération  électorale et une rupture quasi totale avec la classe politique actuelle, que ses acteurs appartiennent à la coalition au pouvoir ou à l’opposition, toutes sensibilités confondues ?

Répondre avec précision et clarté à ces deux questions reste pour le moment du domaine des hypothèses dans la mesure où la plupart des observateurs ou des analystes préfèrent s’interroger sur ce que les partis politiques vont proposer à «ces nouveaux électeurs qui intègrent la scène politique nationale avec de nouvelles revendications nées précisément après la révolution, à la lumière de la situation politique et économique qui prévaut depuis 2011 et même depuis 2014 pour ceux parmi les jeunes qui ont atteint l’âge électoral (18 ans) en 2018 ou en 2019».

Et même si l’Isie a réussi son opération séduction des jeunes étudiants en se déplaçant dans les institutions universitaires pour convaincre les hésitants à s’inscrire et même si les campagnes de sensibilisation menées par certaines associations de la société civile ont réussi à vaincre la réticence des jeunes mécontents et démissionnaires, plusieurs analystes considèrent que «cette masse d’électeurs constituera la grande inconnue lors des prochaines législatives dans la mesure où la majorité des partis politiques présents sur la scène nationale ignorent les orientations de ces jeunes et leurs attentes».

Les mêmes observateurs ajoutent : «A analyser le discours partisan développé en cette période préélectorale, on découvre que ces partis et aussi les coordinations ou les alliances dites civiles et indépendantes n’ont pas saisi que la donne a changé et qu’il existe désormais «de nouveaux électeurs qui ont d’autres priorités».

Ainsi, faut-il que ces partis pensent à développer un nouveau discours qui prenne en considération les aspirations de ces jeunes et épouse leurs revendications et aille jusqu’à les associer à la mise en œuvre des programmes électoraux qu’ils découvriront en octobre prochain.

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