La saison des fortes précipitations est de retour.  L’on garde encore en mémoire ses séquelles douloureusement vécues l’année dernière. Certes, les récentes pluies ininterrompues qui se sont abattues sur le pays ont eu à ressusciter les drames survenus notamment dans le Grand Tunis et au Cap Bon. Depuis, rien n’a changé. Rien n’est fait en matière de politique de planification et d’anticipation! Faute de quoi, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Pourquoi a-t-on vécu le cauchemar plusieurs fois ?

Trois jours pluvieux ont suffi pour que tout soit bloqué. Pas de métro, pas de bus et encore moins un trafic routier régulier. Mal en point, vétustes, nos infrastructures de base ne résistent plus aux aléas du climat. Même s’il pleut pas si abondamment, les flux d’eau risquent souvent de provoquer autant de dégâts. L’état des lieux fait froid dans le dos. Aucune région n’est à l’abri des affres des inondations. Sous nos cieux, ça devient de plus en plus catastrophique. A la moindre alerte météorologique, la peur d’éboulements et de crue des eaux hante les esprits. Un tel scénario, c’est déjà vu ! Mais personne ne lève le petit doigt, ni même réagit dans l’immédiat. Sauf des visites officielles ostentatoirement futiles qui ne font guère avancer les choses. Des années durant, jamais un des gouvernements successifs n’a agi en connaissance de cause. Nos décideurs naviguent à vue, sans mettre le doigt sur la plaie. Pourtant, tout est clair devant : infrastructure routière ne répondant plus aux standards et des régions entières se sont trouvées, à chaque fois, en vase clos. Cela ne date pas d’hier. Il s’agit d’un constat qu’on n’a jamais fini de dénoncer et d’évoquer.

Surtout pas de fausses promesses !

Toujours, il y a de quoi se plaindre: foyers  complètement inondés, familles sinistrées, véhicules et même des personnes difficilement évacuées. Telle est l’image qui nous revient souvent à l’esprit, lorsque la météo annonce la grisaille. Ces jours-ci, on vient de vivre ce qu’on a vécu auparavant. Drôle d’une politique de façade qui fait perdurer la crise. La réforme n’a jamais été à l’ordre du jour. Le gouvernement Mechichi s’est trouvé face à la même épreuve. Il doit faire en sorte que son mandat soit, comme promis, celui de l’action et des réalisations. Surtout pas de fausses promesses. Mais son incapacité à faire bouger les lignes n’est plus à démontrer. Routes et rues crevassées, nids-de-poule parsemés partout, regards ouverts au milieu des chaussées, le danger est au tournant.

Peu importe la cause, l’Etat doit y intervenir. Mais nos décideurs étant souvent aux abonnés absents. Ils semblent marcher sur les traces de leurs prédécesseurs. Ils ont fait pareil : une série de mesures sans délai de concrétisation, quitte à voir tout partir en fumée.

Y aura-t-il réponse ?

Y a-t-il un pilote dans l’avion ? En ces temps du changement climatique, une bonne politique de résilience et de résistance s’impose. Elle est reconnue comme un défi du développement durable. Et là, autant de questions qu’on n’a pas fini de se poser avec acuité : pourquoi les mêmes erreurs d’hier se reproduisent aujourd’hui, sans réaction aucune? Pourquoi n’a-t-on pas appris la leçon? Qu’attend-on pour se réveiller de sa léthargie ? Aujourd’hui, il est urgent d’engager les travaux d’infrastructure qu’il faut. Pour ce faire, le gouvernement Mechichi devrait alors prendre son courage à deux mains. Pour que le cauchemar ne soit plus vécu deux fois !

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