Transport de marchandises | Les professionnels à la croisée des chemins

Le transport multimodal est souvent utilisé par les exportateurs pour faire parvenir leurs marchandises aux clients situés dans tous les pays du monde. Cependant, le coût et les aléas climatiques, ainsi que les risques divers constituent parfois un handicap qui ne permet pas de promouvoir les exportations.

Le transport constitue un vrai handicap pour les exportateurs tunisiens, compte tenu de son coût assez élevé, notamment le fret maritime. Un tel handicap empêche plusieurs exportateurs, malgré leur bonne volonté, d’accéder à des marchés lointains comme ceux de l’Amérique, de l’Asie et de l’Australie. D’autres pays ont réussi à vendre leurs produits à ces destinations grâce notamment à une aide de l’Etat, fournie dans le cas d’un fonds créé à cet effet. Ainsi, les exportateurs peuvent bénéficier d’une subvention conséquente de diminuer le coût du transport maritime. C’est que l’exportateur ne peut pas supporter un coût si faramineux et hésite parfois à envoyer ses marchandises vers ces pays lointains pour ne pas enregistrer des pertes financières importantes. Dans cette conjoncture économique en crise, due au Covid-19, les exportateurs sont appelés à déployer plus d’efforts pour atteindre ces marchés lointains et ont besoin d’une aide de la part de l’Etat pour alléger un tant soit peu le coût du transport.

Les exportateurs doivent choisir d’envoyer leurs marchandises par voie maritime, aérienne ou terrestre. A cause du coronavirus, certains pays ont décrété des restrictions pour éviter la propagation du virus par les articles exportés. D’où le retard enregistré dans la livraison des commandes. Les opérations de contrôle aux frontières prennent ainsi plus de temps avant de donner le feu vert à la livraison de la commande. Le contrôle consiste à vérifier que les articles sont sains et ne comportent pas de traces du Covid-19. Malgré ces restrictions, les couloirs maritimes continuent à accueillir les navires transportant les marchandises provenant des différents pays, y compris des pays du Maghreb.

Des zones à risque

Pour ce qui concerne le transport maritime et malgré son coût élevé, certains exportateurs tunisiens osent exporter leurs produits vers les marchés lointains. Cependant, certaines zones sont plus dangereuses que d’autres et il vaut mieux les éviter. En effet, dans les côtes africaines, par exemple, des pirates n’hésitent pas à arraisonner tout navire qui passe dans leurs parages, prenant en otage tout l’équipage. Des cas ont été enregistrés par le passé dans certains pays désormais interdits de navigation internationale. Le but de ces pirates est de dévaliser les navires pour profiter des marchandises et éventuellement des sommes d’argent. Une carte de navigation internationale comportant les zones à risque est établie et mise à jour régulièrement pour localiser les zones à risque qui sont déconseillées de navigation aux navires marchands.

A noter que les navires sont souvent utilisés par les exportateurs qui envoient de grandes quantités de marchandises qui ne peuvent pas être confiées aux avions ou au transport terrestre. Toutefois, les navires mettent beaucoup de temps pour faire parvenir les marchandises aux clients, surtout en cas de mauvaises conditions climatiques. Le contrat conclu entre le transporteur et l’exportateur comprend plusieurs articles, dont ceux qui concernent la force majeure empêchant la marchandise d’arriver à destination dans les délais convenus. Parmi les produits exportés par la Tunisie vers les pays lointains, on peut citer les oranges maltaises, l’huile d’olive et les dattes. Ce sont des produits du terroir qui sont appréciés par les consommateurs du monde entier. Mais on peut profiter de ces traversées internationales pour diversifier nos exportations en intégrant de nouveaux produits dans d’autres secteurs comme ceux des composants électriques et électroniques, du textile-habillement, du cuir et chaussures, des matériaux de construction et autres.

Le transport aérien séduit les exportateurs

Plusieurs exportateurs sont, cependant, séduits par le transport aérien notamment à cause des courts délais enregistrés. De petites quantités de produits peuvent être transportées à destination en un rien de temps. Ce mode de transport peut atterrir dans n’importe quel pays à condition de disposer d’une ligne régulière vers la destination en question. La compagnie nationale Tunisair avait, d’ailleurs, établi des lignes vers l’Afrique en vue de stimuler les activités économique à travers les exportations vers les pays de ce continent. Cependant, et malgré les missions d’affaires organisées vers ces pays en vue d’explorer les opportunités commerciales, le rythme des exportations a été en deçà des ambitions et les ventes vers ces pays sont restées timides. En fait, les lignes établies n’ont pas été exploitées de façon rationnelle.

Notre compagnie a également inauguré une ligne Tunis- Montréal (Canada) pour le transport des hommes d’affaires et des particuliers, notamment les étudiants, vers cette destination lointaine. Les exportateurs n’ont pas été nombreux pour exploiter cette ligne et expédier des quantités de leurs produits vers ce marché avec lequel des relations étroites sont établies dans plusieurs domaines. La place de la Tunisie dans le domaine commercial peut être exploitée par un autre pays si la situation reste telle qu’ elle est aujourd’hui. C’est que certains pays sont à l’affût de toute opportunité et n’hésitent pas à mettre le paquet pour investir un marché non encore exploité à sa juste valeur.

Le transport terrestre : un concurrent sérieux

Le transport terrestre a fait son entrée avec force dans le fret et concurrence, aujourd’hui, sérieusement celui aérien et maritime vu son coût relativement à la portée et sa célérité. De grandes sociétés internationales dans le transport routier proposent leurs services aux exportateurs en leur promettant des délais raisonnables. Ces camions à grande capacité sillonnent tous les pays, de l’Afrique à l’Europe en passant pas les pays asiatiques. Toutes sortes de produits ou d’articles peuvent être transportées à des tarifs raisonnables. Le coût de ce mode de transport est fixé sur la base de certains paramètres liés aux dépenses consenties par le transporteur comme celui du carburant utilisé, les pièces de rechange, les pneus et autres. En tout cas, avant de conclure le contrat de transport, le prestataire de services et l’exportateur des négociations s’engagent en vue de se mettre d’accord sur le montant demandé, les délais et les conditions de transport qui ne doivent souffrir d’aucune lacune.

Les produits doivent, en effet, arriver à destination—comme c’est le cas de tous les modes de transport—dans des conditions parfaites conformément aux exigences du client. Tout dommage subi aux produits doit être supporté par le transporteur s’il s’avère fautif. Car le client n’est pas prêt à accepter des produits qui ne sont pas conformes aux normes. L’exportateur n’accepte pas non plus de voir ses produits retournés, ce qui entraîne un manque à gagner et une mauvaise image de marque de la société.

A rappeler que tous les modes de transport sont tenus de faire parvenir la marchandise dans de bonnes conditions sauf en cas de force majeure qui peut être une catastrophe naturelle, braquage ou tout simplement un accident de la route qui peut toujours arriver. D’où la nécessité de souscrire une assurance qui permet à l’exportateur de bénéficier d’une partie de la valeur de la marchandise si elle n’est pas remise ou acceptée par le client.

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