L’essor d’une nation se mesure à l’évolution de son environnement. De même, l’actuelle pandémie nous a appris que la survie de l’humanité dépend essentiellement de la propreté de sa planète.

Dès leur accession à la primature, les chefs du gouvernement successifs le prennent comme un décor d’accessoire. Pourquoi ne lui a-t-on pas attribué un département autonome et indépendant ? Telle est la question que se posent écologistes, experts et acteurs associatifs œuvrant dans le secteur.

Demain, dimanche, ils vont se réunir au parc du Belvédère, le poumon de la capitale, pour se pencher sur le devenir d’un secteur non structuré et longtemps marginalisé. Sans aucune vision, il subit le même sort qu’autrefois. Leur initiative, chapeautée par le réseau d’associations «Vigilants pour notre environnement», se veut, alors, un plaidoyer en faveur d’un ministère de l’Environnement proprement dit. Et non pas un département en queue du peloton. Détaché de l’Agriculture, lui fut rattaché de nouveau, puis fusionné avec le ministère de l’Equipement, il relève actuellement des Affaires locales.

Au fil du temps, l’environnement n’est guère sorti du giron de la tutelle. Parent pauvre de la politique nationale, ce secteur en mal de restructuration a toujours manqué une stratégie qui soit à l’aune des défis majeurs du développement durable. L’affaire du scandale des déchets illégalement importés de l’Italie a mis à nu la faiblesse de son pouvoir décisionnel. Le grand désarroi qu’elle continue de susciter sur les réseaux sociaux le prouve aussi. Cela témoigne d’un département qui a failli à sa mission.

Et que sa gestion exige, nécessairement, une révision.

La force d’une nation !

En fait, redorer son blason, c’est à quoi s’en tient ce collectif d’écolos. «Aucun gouvernement n’a su bien gérer un tel dossier si important, de par sa dimension transversale, mais aussi son impact universel», lance Slimane Ben Youssef, sociologue, coordinateur dudit réseau associatif. Mais l’homme s’insurge ainsi en sa qualité de chargé de relation avec la société civile, au sein du département de l’Environnement, déjà lié au ministère des Affaires locales.

Et de témoigner: «Mes collègues partagent, d’ailleurs, ce même avis, considérant que ce portefeuille aurait dû être autonome et indépendant». D’après lui, ce même appel fut ainsi lancé en 2015, lors de la formation du gouvernement Habib Essid.

Mais ce dernier n’a pas donné suite à cette demande. Aujourd’hui, tout un réseau monte au créneau. Et la réunion prévue, demain matin, s’inscrit dans cette optique. «Maintenant, il n’est pas question de se laisser faire.. Il faut sortir de l’ornière», réagit-il sur un ton ferme, misant beaucoup sur la bonne mobilisation dans la chose écologique.

Agissant en connaissance de cause, Ben Youssef compte lancer un nouveau projet sur l’éducation à l’éco- citoyenneté.

Le ministère de l’Education est sollicité pour y croire fort. Car, l’on sait bien que l’essor d’une nation se mesure aujourd’hui à l’aune de l’évolution de son environnement. De même, l’actuelle pandémie nous a appris que la survie de l’humanité dépend essentiellement de la propreté de sa planète.

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