Fêtes de Noël : De la symbolique au lucratif

La célébration de Noël est entrée dans les traditions de nombreux Tunisiens qui le fêtent pour faire plaisir à leurs enfants

Bien que la conjoncture actuelle ait représenté un déclin infime inhérent, secouant brutalement tous les secteurs sans exception, la ruée vers les marchés de Noël suscite l’étonnement. Pourquoi tant de boulimie et d’empressement en une période régie par le chaos généralisé, parsemé de moult obstacles ? Cela revient, a priori, à maintes raisons : confinés depuis des mois, les gens sont aujourd’hui assoiffés de célébrations et de festivités. Faire plaisir à leurs enfants en leur préparant de jolis cadeaux symboliques et en ornant les maisons de sapins finement décorés, permettrait d’alléger la peine et la langueur qui rongent les esprits, absorbés par un péril menaçant.

Néanmoins, il faut signaler que, d’ores et déjà, ceux qui célèbrent Noël le font pour émailler leurs ambiances de gaité et de jovialité et rien de plus : la connotation de cette fête est généralement méprisée, voire ignorée. Oui, la symbolique de cette date particulière, de ses ornements dépasse ces derniers : il faut inévitablement reconnaître la dimension religieuse de cette fête qui, chez les chrétiens, célèbre la naissance de Jésus, ayant vu le jour dans la nuit du 24 décembre.

Des dépenses exobitantes

Rendons à César ce qui est à César : concernant l’arbre de Noël dit «sapin», il fut inventé par la duchesse d’Orléans en 1837, tradition qui s’est généralisée plus tard grâce aux immigrés allemands qui ont par la suite transmis ce rituel aux Français. Il s’avère que cette année est particulière chez les Tunisiens qui s’acharnent par monts et par vaux à commémorer cette date. Outre les bûches, les sapins, les tuileries, les  guirlandes et les tenues de Noël, des dindes rôties trônent sur la table, accompagnées des odeurs savoureuses d’épices et de charcuterie : c’est ce qui lui vaut le surnom de «Réveillon du ventre plat». Passons aux dépenses, elles sont coûteuses, voire exorbitantes : les marchands, mais aussi les artisans tirent grand profit de cette fête pour exposer et vendre leurs marchandises à des prix parfois onéreux.

C’est pourquoi cette fête acquiert également une portée lucrative importante : elle est propice aussi au gain et est d’une rentabilité financière à valoriser. Cette coutume, à l’origine  «sacrée» perd aujourd’hui sa forte visée spirituelle pour atteindre le profane, elle est de plus, pour les commerçants, une opportunité commerciale à saisir : elle booste le travail manuel et artisanal, encourage les talents et veille à baliser l’atmosphère générale d’enjouement. C’est, véritablement, une arme à double tranchant !

Zeineb Golli

Un commentaire

  1. ALAIN CORBIZ

    25/12/2020 à 20:23

    Quoi qu’on en dise Noël est une fête chrétienne et le sapin en est le symbole.
    En Europe les immigrés, dans une grande majorité, installent un sapin et achètent des jouets pour éviter que leurs enfants ne soient ostracisés par leurs petits camarades.
    Ce n’est pas le cas en Tunisie.
    Les tunisiens qui sont très (très !!!) enclin à critiquer les européens et les T.R.E : ils se précipitent pour les imiter dans tout. Quant aux dépenses exorbitantes cela leur permet de ‘’se montrer’’.
    Votre argument de signaler que ceux qui célèbrent Noël le font pour égayer un quotidien ne tient pas à une semaine du jour de l’an qui d’ailleurs lui aussi n’est pas le nôtre mais pour ça admettons que l’adoption du calendrier grégorien est une praticité commerciale et économique.
    Quelle est la prochaine étape, cacher des œufs dans le jardin pour Pâques sous prétexte que cela amuse les enfants ?

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