Montrez-nous nos héros !

Le ministre de l’Intérieur,  TaoufiK Charfeddine,  a rendu hommage vendredi dernier à l’adjudant de la Garde nationale Rami Limam et lui a accordé un passage de grade, et ce, en reconnaissance de son acte de résistance héroïque lors du lâche attentat perpétré par des terroristes le 6 septembre 2020, alors qu’il était de service au rond-point Akouda-El Kantaoui à Sousse et  qui lui a valu des blessures graves et a coûté la vie à son collègue tombé en martyr.            

Le geste est certes réconfortant et louable, mais pourquoi ce genre de cérémonie en l’honneur de nos vaillants agents sécuritaires, soldats et gardes nationaux se déroule-t-il à huis clos ?

Quand bien même Covid et protocole sanitaire obligeraient, la Tunisie devrait mieux mettre en valeur les exploits des sécuritaires et des militaires accomplis au service de la patrie. Les lieux des hommages devraient naturellement être les casernes ou les académies militaires avec le cérémonial requis, et ce, en présence des membres des familles de l’agent concerné et des médias, devant des détachements des unités sécuritaires ou militaires. 

Les discours prononcés pour exalter leurs actes de bravoure et de courage en pareille occasion sont destinés non seulement par gratitude aux agents concernés mais surtout à leurs frères d’armes afin de remonter leur moral et de les exhorter à faire preuve de courage en servant leur pays.

En effet, ferment du patriotisme, cette strate de héros nationaux contribue aussi à enraciner la culture du patriotisme chez les citoyens et à perpétuer le souvenir des martyrs dans notre mémoire collective.

Plus on a de héros, plus on fera reculer les ennemis de la patrie. Car on a tendance à vite oublier ceux qui se sont sacrifiés pour le pays.  Qu’il soit sous le drapeau ou dans le pré comme le martyr Okba Dhibi, égorgé récemment par un groupe terroriste dans la zone militaire fermée de Jebel Salloum pour avoir collaboré avec l’armée en fournissant des informations sur les activités terroristes, le martyr doit être magnifié par le péan patriotique. Il ne faut pas rendre hommage en catimini à ces demi-dieux que sont les héros. Au contraire, il faut les montrer au grand jour et parler de leurs hauts faits et de leur courage. Nous devons être fiers d’eux et voulons partager avec eux, leurs familles et  leurs frères d’armes, ces moments d’hommage avec tout ce qu’ils comportent comme magie. 

Laisser un commentaire